Réalisé par Graham Baker
Avec
Christophe Lambert, Oliver Cotton et Götz Otto
Édité par M6 Vidéo
Dans « La forteresse noire », un film très-culte de Michael Mann (volatilisé depuis dans le no man’s land des flops commerciaux), des soldats allemands se battaient contre le monstre d’un donjon. Prenez ce concept, ajoutez du Mortal Kombat à volonté, un peu de « Conan », Christophe Lambert en version cheveux argent (héritage post-Mortal Kombat encore et toujours), et décorez avec de la musique… techno ??! Et voici « Beowulf », un post-apocalypse-heroic fantasy-baston hongkong-FX numériques predatoriens. Mais « Beowulf » est aussi un B-movie qui a le courage de clamer haut et fort ses origines ultrakitsch. Et pour les fans il y a aussi les grâces de Rhona Mitra, la toute première miss Lara Croft dans le monde réel.
Le fait qu’un film ait floppé en salles n’est pas une motivation pour rafistoler un DVD et le jeter dans la nature. C’est le raisonnement de M6, qui a packagé « Beowulf » de gadgets et suppléments, pour offrir une allure quasi-collector au DVD (dépêchez-vous, une fois le tirage épuisé, ce n’est pas certain qu’on le reverra de sitôt..). L’éditeur fait ses premiers pas dans le domaine, et le packaging et les menus sont assez basiques, mais on ne peut pas lui reprocher un manque de bonne volonté. Détail intéressant : ce DVD utilise un boîtier « Alpha », un format assez rare en France.
Malgré l’exiguïté des moyens, M6 a jeté dans le sac tout ce qu’elle avait à sa disposition : une bande-annonce en VOST, une interview de Christophe Lambert (qui dure 34 seconds chrono !), sa filmographie, l’affiche du film, et son « making- of ». Celui-ci s’avère être en réalité un aperçu (assez intéressant) des coulisses du tournage, qui explique les réglages des acteurs pendant les scènes d’action.
Une colorimétrie et une définition tout à fait honnêtes. « Beowulf » sent le master frais du labo de télécinéma. Il y a quelques petites instabilités dans l’image, qui peuvent s’expliquer par le manque de moyens en phase d’authoring. Et bien sûr, le DVD ne peut rien contre les quelques plans d’FX numériques un peu rafistolés (mais on pourrait arguer que cela fait partie du charme du film…).
Une fois n’est pas coutume, la VF est amplement supérieure à la VO. Explication : cette dernière est seulement en Surround, tandis que la piste française est en 5.1. Attention, les ingénieurs du son ont mixé le film dans une rave ! Ou c’est tout comme. Les voies sonores ne sont pas au service du film, mais à celui de la B.O.F. techno. Encore une fois, c’est toujours partie du charme du film.. Et on apprends vite la loi physique de « Beowulf » : musique techno = un gros combat qui s’approche..