Versailles - Saison 1 (2015) : le test complet du DVD

Louis XIV, encore hanté par le souvenir de la révolte de la noblesse, la Fronde, décide, à 28 ans, de construire à Versailles, à l’emplacement d’un pavillon de chasse, un château où il établira sa cour. Il pourra, ainsi, éloigner les nobles de Paris, les isoler pour mieux les surveiller de près et consolider son pouvoir.

Diffusée par Canal+ dans la case « Création originale », Versailles, coproduite par Capa Drama, Zodiak Fiction et Incendo, est une création de David Wolstencroft, créateur de MI-5 (Spooks) et de Simon Mirren (neveu de Helen Mirren), coscénariste et producteur de FBI portés disparus et Esprits criminels.

Si le scénario de Versailles respecte, dans les grandes lignes, la vérité historique, les créateurs ont toutefois choisi de pimenter le récit en ajoutant quelques personnages fictifs, par exemple Moncourt et Béatrice, deux sinistres comploteurs. Peut-être aurait-il suffi de nouer les intrigues avec les seuls personnages historiques, ce qui aurait permis de resserrer le récit. Malgré cette réserve, la série offre un assemblage agréablement varié de politique, de guerre, de complots, de libertinage, de violence…

Les auteurs ont tiré bon parti du généreux budget alloué par la production, autour de 27 millions d’euros pour les dix épisodes. La mise en scène est soignée, les dialogues bien écrits. Versailles doit aussi beaucoup à la qualité de la photographie de Pierre-Yves Bastard (Maison close et Inquisitio) qui met en valeur les décors (de nombreuses scènes ont été tournées à Versailles), les costumes, les équipages et les paysages.

La distribution est essentiellement anglo-saxonne avec, en tête d’affiche, George Blagden (un des acteurs récurrents de la série Vikings) dans le rôle de Louis XIV et Alexander Vlahos, particulièrement convaincant dans le rôle de « Monsieur », le frère du roi, homosexuel notoire. Quelques actrices françaises tiennent dignement leur place : Dominique Blanc, rapidement aperçue au début de la série dans le rôle d’Anne d’Autriche, la mère de Louis XIV, Lizzie Brocheré dans celui de Claudine, la femme médecin et, surtout, Amira Casar dans celui de Béatrice et Noémie Schmidt dans celui d’Henriette d’Angleterre, l’épouse de Philippe d’Orléans et l’une des maîtresses du roi.

Les deux cliffhangers sur lesquels se termine l’épisode 10 annoncent une suite. Le tournage de la deuxième saison doit commencer en janvier 2016.

Les 10 épisodes de 52 minutes sont répartis sur quatre DVD-9 logés dans un coffret (test effectué sur check discs). Le menu principal, animé et musical, propose le choix entre la version originale en anglais (avec sous-titres optionnels) et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 5.1.

Sous-titres pour malentendants et piste d’audiodescription (Dolby Digital 2.0).

En supplément, un making of (18’). Entre quelques brefs extraits de la série et de scènes de tournage, acteurs, réalisateurs, créateurs… font quelques commentaires sur le scénario et les personnages qui n’apportent que très peu à la série. Tout cela tend, de plus, à virer au battage promotionnel.

L’image (1.77:1) offre une riche palette de couleurs lumineuses et une résolution assurant une profondeur de champ qui révèle, dans tout son détail, le faste des salles de Versailles. Les contrastes sont marqués avec de noirs très denses.

Le son Dolby Digital 5.1 garantit, dans les deux versions, une bonne compréhension des dialogues. Une utilisation modeste des possibilités du 5.1 concentre l’image sonore sur les voies avant. Le doublage français a été, une fois n’est pas coutume, réalisé avec soin.

Crédits images : © Tibo & Anouchka/Capa Drama/Zodiak Fiction/Incendo/Canal+