La Peur (2015) : le test complet du DVD

Réalisé par Damien Odoul
Avec Nino Rocher, Pierre Martial Gaillard et Théo Chazal

Édité par Blaq Out

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Le 03/05/2016
Critique

La peur

Gabriel, jeune conscrit, rejoint le front en 1914. Il va vivre l’enfer des tranchées, et connaitre la peur qui ravage tous les soldats. Sorti vivant de cette terrible expérience, pleine de fureur et de sang, il va découvrir sa propre humanité.

Réalisateur, photographe et poète, Damien Odoul tient une place singulière au sein du cinéma français. Avec La Peur, l’auteur du Le Souffle, En attendant le déluge et Histoire de Richard O. L’ signe son septième long métrage. Il se base sur l’oeuvre de l’écrivain Gabriel Chevallier, publiée en 1930. Dans ce récit largement autobiographique, Chevallier y raconte son effroyable expérience de jeune soldat envoyé sur le front durant la guerre 14-18. Damien Odoul respecte le livre de Chevallier - y compris la narration à la première personne avec Gabriel qui écrit à sa fiancée - et restitue la souffrance quotidienne des poilus, leur traumatisme, les sacrifices, la barbarie, le vacarme, l’odeur du sang. A l’époque, Chevallier avait fait sensation en étant scrupuleux sur les moindres détails. La Peur s’inscrit dans la thématique chère au cinéma de Damien Odoul, entre réalisme le plus cru et désenchantement.

Le cinéaste dresse le portrait de jeunes soldats encore au stade de l’adolescence, qui se retrouvent du jour au lendemain dans les tranchées face aux allemands. Certains ignorent même la raison de ce conflit. La Peur, celle éprouvée dans les tranchées alors que le discours patriotique vante que les bombardements ennemis ne sauraient faire plier les soldats français, est un film difficile et à ne pas mettre devant tous les yeux. Il n’en demeure pas moins que ce film éprouvant demeure indispensable. Les comédiens, quasiment tous non-professionnels, sont tous convaincants et apportent une virginité qui reflète celle de leurs personnages. Avec une maîtrise toujours étonnante et un univers pictural (superbe photographie) qui lui est propre, Odoul reconstitue la violence et la barbarie des combats, les soldats choqués, blessés, amputés dans un hôpital militaire.

Viscéral, La Peur est une terrible plongée dans un enfer qui s’est déroulé sur Terre. Le film a justement été récompensé par le prix Jean Vigo en 2015.

La peur

Présentation - 3,0 / 5

Le test du DVD de La Peur a été réalisé sur un check-disc. Le visuel, y compris le menu principal fixe et musical, reprend celui de l’affiche du film.

Bonus - 4,0 / 5

Les autres éditeurs devraient s’inspirer de Blaq Out, qui propose une fois de plus deux courts-métrages.

Responsables de la programmation à la Cinémathèque française, Bernard Payen réalise tout d’abord une introduction aux courts-métrages de Damien Odoul (12’) en les replaçant dans la carrière du cinéaste. Les thèmes sont abordés, tout comme les conditions de tournage, ainsi que le fond et la forme.

La Douce (1988, 13’) : Des années trente aux années soixante, dans une ville de province française, la vie d’un homme surnommé le corbeau. Rencontres, amour, délation et vengeance ponctuent son histoire, jusqu’à la folie. Il s’agit du premier court-métrage de Damien Odoul, réalisé à l’âge de 20 ans.

Tchécoslovaquie 68/89 (1989, 11’) : Document filmé en 35mm et N&B filmé pendant la « révolution de velours ».

Petites épiphanies, un portrait de Damien Odoul par Bernard Payen (16’) : Portrait d’un cinéaste atypique dont l’oeuvre navigue entre le tragique et le burlesque, entre l’érotisme et la farce, le sublime et le grotesque. Ce portrait est réalisé uniquement à partir d’extraits des films de Damien Odoul avec quelques commentaires de Bernard Payen.

Cette section se clôt sur un entretien croisé entre Damien Odoul et le critique, producteur, réalisateur et scénariste André S. Labarthe (23’). Les deux hommes et visiblement amis, discutent de La Peur autour d’un verre de vin. Plus les verres s’enchaînent plus le dialogue devient vaporeux, mais on apprécie le regard de Labarthe sur le film de Damien Odoul et les propos de ce dernier sur son travail avec les comédiens non-professionnels et les conditions des prises de vue.

La peur

Image - 4,0 / 5

Faites confiance à Blaq Out pour assurer le service après-vente ! Le film de Damien Odoul n’a certes connu (et malheureusement) aucun succès dans les salles mais se trouve choyé par l’éditeur. Le master tient toutes ses promesses, la colorimétrie froide souvent désaturée est superbe, les contrastes denses, les détails ciselés et le relief étonnant. Si la définition n’est pas optimale - certaines séquences en intérieur sont plus douces - le piqué est fort acceptable, et la photo du chef opérateur Martin Laporte est admirablement restituée.

Son - 4,0 / 5

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages français, Dolby Digital 5.1 et Stéréo, aussi probants dans les scènes de guerre que dans les séquences plus calmes. Les pics de violence peuvent compter sur une balance assez percutante des frontales comme des latérales, avec les explosions très présentes. Les effets annexes sont palpables et souvent dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des séquences au moment opportun. La spatialisation musicale est probante. La piste Stéréo devrait largement contenter ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène avant.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

La peur

Crédits images : © Blaq Out

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 3 mai 2016
Damien Odoul restitue la souffrance quotidienne des poilus, leur traumatisme, les sacrifices, la barbarie, le vacarme, l’odeur du sang. Les comédiens, quasiment tous non-professionnels, sont tous convaincants et apportent une virginité qui reflète celle de leurs personnages. Avec une maîtrise toujours étonnante et un univers pictural (superbe photographie) qui lui est propre, le cinéaste reconstitue la violence et la barbarie des combats, les soldats choqués, blessés, amputés dans un hôpital militaire. Viscéral, La Peur est une terrible plongée dans un enfer qui s’est déroulé sur Terre. Le film a justement été récompensé par le prix Jean Vigo en 2015.

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