Réalisé par Richard Attenborough
Avec
Dirk Bogarde, James Caan et Michael Caine
Édité par MGM / United Artists
Le film relate le plus grand désastre subi par les forces
alliées pendant la seconde guerre mondiale lors de
l’exécution de l’opération Market Garden, décidée par le
général Montgomery dans l’euphorie du débarquement.
L’objectif était de prendre le contrôle de sept ponts en
Hollande de façon à couper toute communication entre
l’Allemagne et ses troupes déployées sur le front occidental.
Ainsi la guerre serait terminée avant Noël !
C’est ainsi que le 17 septembre 1944 35.000 hommes furent
parachutés derrière les lignes ennemies.
L’opération, mal préparée et gênée par une météo défavorable,
fut un lamentable fiasco dont le prix humain fut terrible :
10.000 soldats furent tués ou grièvement blessés, bien plus
que pendant le débarquement en Normandie !
Le producteur Joseph E. Levine confia la réalisation de cet
énorme projet (ce fut alors le film le plus cher jamais
tourné : 36 millions de $ !) à l’acteur britannique Richard
Attenborough bien qu’il n’ait réalisé que deux films à petit
budget qui n’avaient pas remporté un grand succès.
Le résultat est à la hauteur des ambitions. Le film résiste à
la comparaison avec les meilleurs du genre, tous disponibles
en DVD, tels que Le jour le
plus long (The longest day, 1962),
Il faut sauver le soldat Ryan (Saving private Ryan,
1998), sans oublier la magnifique série pour le petit écran
Frères d’armes (Band of
brothers, 2001). Il a en commun avec l’excellent film de Sam
Peckinpah, La croix de fer (Iron cross, 1977) et avec Band of
brothers, de montrer la guerre sous son sale côté avec toutes
ses horreurs, sans complaisance.
Le scénario de William Goldman est une adaptation de
l’ouvrage de Cornelius Ryan (mort d’un cancer seulement deux
mois après sa parution) mettant en situation une bonne
douzaine de personnages principaux dans un contexte très
fidèle à la réalité historique. Jamais on ne perd le fil du
récit en dépit de sa complexité.
Les impressionnantes scènes d’opérations militaires (le
parachutage, la construction d’un pont flottant, la traversée
d’un fleuve dans des embarcations de toile sous le feu de
l’artillerie allemande, les combats de rue d’Arhem) sont
filmés comme des documentaires. S’insèrent dans cette toile
de fond des scènes plus anecdotiques, servies par un montage
très efficace, distillant suspense, émotion, voire humour. Il
faut aussi saluer la qualité des dialogues et de la musique
de John Addison, mise en valeur par le remixage en DD 5.1.
En conclusion aucune place laissée à l’ennui tout au long des
169 minutes de ce film !
Les menus, dont la plupart sont animés et sonorisés, se
caractérisent par leur grande sobriété graphique, dans les
tons ocres de la jaquette.
Le film est divisé en 32 chapitres, répartis sur 8 pages,
avec vignettes animées.
On apprécie le choix de deux langues (anglais ou français)
pour les menus, la possibilité de changer de langue et de
sous-titres à la volée. Même confort pour les sous-titres des
suppléments, disponibles en quatre langues et des plus
discrets : ils n’empiètent légèrement sur l’image que
lorsqu’ils sont sur deux lignes.
On n’en voudra donc juste un peu, mais pas trop, à MGM
d’avoir omis de sous-titrer la bande-annonce.
Plus d’une heure de bonus sur le 2e DVD, sous la forme de
trois documentaires intéressants en VOST au format 1.33:1 et
son mono. A noter que les sous-titres ne sont jamais
imposés et sont interchangeables à la volée.
Bande-annonce (3’07” VO)
Aucun sous-titre disponible. En revanche, elle est présentée
au format 2.35:1 anamorphique.
Commentaire audio du scénariste William Goldman (VO,
avec ou sans sous-titres dans 12 langues)
Les héros du ciel (43’)
Fait d’interviews, notamment du scénariste, d’archives
filmées, d’extraits du film, ce documentaire raconté par Burt
Reynolds insiste sur la détermination de Joseph Levine à
mener son projet à son terme en investissant personnellement
10 millions de $. Le souci d’authenticité a été une
obsession : des DC3 en état de voler et des chars allemands
ont été trouvés chez des collectionneurs. Les avions ont été
« multipliés » par les effets spéciaux de l’époque (photos
collés sur une plaque de verre insérée dans le champ de la
caméra). Certains des chars étaient des répliques en
plastique sous lesquelles se cachaient des…
coccinelles !
Une bataille à distance : souvenir de l’opération Market
Garden (16’59”)
Les anciens parachutistes disent qu’ils constituaient un
corps d’élite ; pour preuve le supplément de solde de 50 $
qu’ils recevaient tous les mois ! Encore chargée d’émotion,
56 ans après, l’évocation d’un copain brutalement fauché sous
leurs yeux, mais toujours présent dans leur mémoire. Le
narrateur est James Coburn.
Le réalisateur Richard Attenborough se remémore
(18’05”)
Richard Attenborough se souvient avoir dit à Joseph Levine
que le scénario était pratiquement impossible à filmer et
qu’il doutait être à la hauteur du défi à relever. Il se
souvient du long et sévère entraînement auquel ont été soumis
tous les figurants pour que, devant la caméra, ils puissent
se comporter comme de vrais soldats…
Galerie de photos : diaporama de photos de plateau
(36”)
L’image remasterisée est propre et les défauts de compression
à peine discernables.
En revanche, le manque de contraste est patent, notamment
dans les plans larges en extérieur où la photo apparaît comme
recouvert d’un très léger voile. Les noirs, également, tirent
un peu sur le gris.
Néanmoins, un bon travail de restauration.
La bande son a été remixée en Dolby Digital 5.1 pour les deux
versions (originale en anglais et doublée en français) de
cette édition, qui se substitue à la précédente en 2.0
DPL.
Le résultat est assez spectaculaire, même si le sub-woofer
n’est que modérément sollicité. La spatialisation n’est pas
toujours très cohérente, en particulier dans les scènes de
dialogues. Le son est propre, sauf quelques saturations.
Dans l’ensemble, pas de différence entre la version originale
et la version doublée. Mais, curieusement, la version
originale offre un son nettement plus présent dans quelques
scènes, notamment celle de la construction du pont flottant,
à 1 h 38.
Malgré ces petits défauts, le résultat est remarquable !