Vers l'autre rive (2015) : le test complet du DVD

« Au coeur du Japon, Yusuke convie sa compagne Mizuki à un périple à travers les villages et les rizières. À la rencontre de ceux qu’il a croisés sur sa route depuis ces trois dernières années, depuis ce moment où il s’est noyé en mer, depuis ce jour où il est mort. Pourquoi être revenu ? »

Jusqu’à ce que la mort nous sépare… peut-être…

Kiyoshi Kurosawa (aucun lien de parenté), s’est fait un nom dès la fin des années 90 avec une filmographie dense et tournée vers le polar noir torturé et le fantastique à tendance horrifique (Cure, Charisma, Kaïro, …). Mais avec Vers l’autre rive, le réalisateur japonais pose ses valises torturées, et semble respirer l’air du temps en adaptant le roman de Kazumi Yumoto, un road-trip fantastico-romantique.

Avec toute la grâce et cette absence d’explication rationnelle dont est capable la culture japonaise, Vers l’autre rive parle avant tout de pardon. Que ce soit la fantôme ou la personne « hantée », tous deux liés par un amour sincère mais parfois maladroit, chacun doit savoir lâcher prise et pardonner l’autre afin de le laisser continuer sa route naturelle, dans ce monde ou dans l’autre.

À l’instar d’un Ghost ou d’un Always, mais avec beaucoup plus de modestie, pudeur et poésie, Vers l’autre rive donne à l’expression « Jusqu’à ce que la mort nous sépare… » une dimension profonde et vivante se prolongeant justement au-delà de cette séparation qui fait souvent émerger des questions laissées sans réponse.

Habité par de formidables acteurs et récompensé par le prix de la mise en scène dans la section Un certain regard à Cannes en 2015, Vers l’autre rive occupe l’esprit bien au-delà des deux heures de son visionnage et laisse profondément la trace de ce voyage entre deux mondes.

Proposé dans un épais digipack vernis, le DVD Vers l’autre rive affiche une sérigraphie de qualité et des menus animés et sonorisés qui plongent vite dans l’ambiance du film.

En guise de supplément, on retrouve l’interview de Kiyoshi Kurosawa par Olivier Père d’ARTE lors du festival de Cannes 2015, un court entretien pertinent qui laisse le réalisateur raconter sa vision du film.

La photographie de Vers l’autre rive oscille entre des ambiances sombres, laiteuses ou cristallines, ce qui ne pose aucun problème à ce DVD dont l’encodage assure une retranscription des images sans défauts.

Très finement habitée par le mixage Dolby Digital 5.1 (VOST), l’ambiance sonore s’accorde parfaitement aux images avec une utilisation très mesurée des effets et une mise en avant impeccable des dialogues. Quelques moments venteux ou près d’une cascade d’eau détonnent par une immersion bien plus marquée. La piste stéréo sonne forcément plus restreinte.

Crédits images : Sayuri Suzuki - © Wowow Films, Office Shirous, Comme des Cinémas