Sherlock Holmes : L'intégrale (1954) : le test complet du DVD

Le Docteur John Watson, un officier, revient à Londres pour s’y retirer, après une longue et éprouvante affectation en Afghanistan. Il cherche à se loger. À son club, un collègue lui dit qu’il croise parfois à l’hôpital, un homme à la recherche d’un locataire, un certain Sherlock Holmes. Un personnage bizarre.  » - Bizarre en quoi ? - Ce matin, je l’ai vu battre un cadavre avec une baguette ! - Oh ? - Il voulait savoir si l’on peut provoquer des bleus post mortem.  » Les deux hommes se rencontrent, font affaire et sympathisent. À peine Watson s’est-il installé au 221B Baker Street que Sherlock Holmes l’invite à l’accompagner sur une scène de crime.

Sherlock Holmes, réalisée en 1954, coproduite par Sheldon Reynolds et Nicole Milinaire, est la seconde série consacrée au célèbre limier imaginé par Arthur Conan Doyle, après celle créée en 1951 par C.A. Lejeune avec, dans le rôle-titre, Alan Wheatley qui fut le sheriff de Nottingham dans la série britannique Adventures of Robin Hood, (4 saisons, 1955-1960).

Mais il n’a pas fallu attendre autant d’années pour que Sherlock Holmes commence à apparaître sur les écrans. Ce qu’il fit du vivant d’Arthur Conan Doyle, disparu en 1930. La carrière de star du fameux détective remonte au moins à 1907, dans un court métrage italien, Un rivale di Sherlock Holmes.

Elementary, my dear Watson!

La série Sherlock Holmes qui nous intéresse aujourd’hui est composée de 39 épisodes de 26 minutes avec une coupure au milieu pour la publicité (la réclame, disait-on alors) dont la trace se voit encore dans certains épisodes de l’édition testée.

La cape du détective est endossée par Noel Howard (le fils de Leslie Howard, l’Ashley d’Autant en emporte le vent), qui s’était taillé une belle célébrité sur le grand écran avant d’interpréter Sherlock Holmes. Mince, élancé, il correspond au physique du héros, tel qu’il sera représenté dans les séries à venir, mais en donne une image très lisse. Pas la moindre allusion à ses penchants pour les paradis artificiels, encore moins pour l’homosexualité, qui seront dévoilés dans La Vie privée de Sherlock Holmes, réalisé par Billy Wilder en 1970 avec Robert Stephens dans le rôle-titre.

Noel Howard est secondé par Howard Marion-Crawford, le portrait craché d’Arthur Conan Doyle. Il campe un docteur Watson différent du simple faire-valoir gaffeur souvent montré à l’écran. Il est dégourdi et réussit à tirer Sherlock Holmes de situations scabreuses ou à briser l’élan d’un assassin qui chercherait à s’enfuir.

Le troisième personnage, l’inspecteur Lestrade, borné, pétri de certitudes, ne manque jamais de suspecter un innocent, charrié par les deux autres. Il est interprété par Archie Duncan, le Little John dans le feuilleton Adventures of Robin Hood citée plus haut.

Deux autres séries suivirent, Sherlock Holmes (1964-1968, 29 épisodes) avec Douglas Wilmer, puis Peter Cushing dans le rôle-titre et, Sherlock Holmes (The Adventures of Sherlock Holmes, 1984, 13 épisodes de 60 minutes), avec le remarquable tandem formé par Jeremy Brett et David Burke, pour moi la meilleure de toutes… au moins de la période  » classique « .

On peut aussi inclure dans ce catalogue des séries les quinze longs métrages d’excellente tenue, presque tous réalisés par Roy William Neill de 1942 à 1946, avec Basil Rathbone dans le rôle de Sherlock Holmes et Nigel Bruce dans celui de Watson, disponibles dans Sherlock Holmes - L’intégrale, un coffret de 14 DVD ou 10 Blu-ray.

Il suffira d’un autre saut dans le temps, jusqu’en 2009, pour arriver à Sherlock, la série créée en 2010 par Mark Gatiss et Steven Moffat, avec Benedict Cumberbatch, très originale et qui montre le personnage principal sous une apparence mois clean, mais plus conforme à celle qu’Arthur Conan Doyle avait choisi de donner de lui.

Sherlock Holmes : L’intégrale 1954, composée de 39 épisodes de 26 minutes, est répartie sur huit DVD-9 disposés dans un boîtier noir de 21 mm. Un menu fixe permet de choisir entre version originale avec sous-titres optionnels (trop haut placés) ou un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 1.0.

Aucun supplément.

Cette édition est le clone de celle sortie par Elstree Hill Entertainment au Royaume Uni en 2005 sur 9 DVD dans un coffret deux fois plus volumineux.

L’image (1.33:1, noir et blanc) souffre de multiples défauts : faible définition, taches, griffures, banding, noirs poreux et blancs brûlés… sur une échelle allant de l’abominable, surtout dans le générique d’ouverture de chaque épisode, au tolérable ailleurs, en passant par tous les intermédiaires. Quelques sauts d’image, également.

Le son (Dolby Digital 1.0) ne vaut guère mieux : cracs, plops, scratchs, chuintements, ronflements… tout l’éventail des bruits parasites est là, sans pourtant gêner vraiment la compréhension des dialogues. Ces bruits s’atténuent relativement dans le doublage en français qui place les voix plus en avant. L’accompagnement musical est distordu par des saturations.

Crédits images : © Artus Films