Trapped - Saison 1 (2016) : le test complet du DVD

Des pêcheurs de la petite ville portuaire de Seyðisfjörður, nichée au fond d’un fjord islandais, remontent dans leurs filets le tronc d’un homme, probablement été jeté d’un ferry danois qui sera immobilisé à quai par la police. Mais le capitaine, peu coopératif, ouvre les portes du ferry et laisse s’échapper un trafiquant lituanien qui retient à bord de son camping-car deux jeunes nigérianes. La tempête bloquant tous les déplacements, Andri Ólafsson, chef de la police locale mêne l’enquête.

Trapped (Ófaerð), c’est l’affaire de Baltasar Kormákur, créateur et showrunner de la série dont il a aussi réalisé deux épisodes. Dans le sillage de Meurtre au pied du volcan, elle nous arrive tout droit d’Islande, le pays de Baltasar Kormákur qui nous est devenu familier après Illegal Traffic (Reykjavik Rotterdam) (2008), Contrebande (2012), Everest, réalisé très loin de son île. Sans oublier The Deep - Survivre (Djúpið, 2012), avec, dans le rôle principal, Ólafur Darri Ólafsson qui incarne Andri Ólafsson dans Trapped.

Trapped, la série la plus ambitieuse jamais produite en Islande avec un budget de 6,5 millions d’euros, fait penser à Meurtre au pied du volcan sur laquelle elle a l’avantage d’une durée au moins deux fois plus longue, permettant de donner plus d’épaisseur aux personnages. Elle reprend les codes du Nordic Noir auxquels nous ont habitués les séries scandinaves Wallander (Suède), une adaptation par Henning Mankell de ses romans policiers, puis The Killing (Danemark) (Forbrydelsen, 2007-2012), Millénium (2009) The Bridge (Bron /Broen, 2011), Borgen (2010-2013), L’héritage empoisonné (Tjockare än vatten, 2014) et Occupied (2015).

Le scénario dense, impliquant de nombreux personnages, est suffisamment bien structuré pour qu’on ne risque pas de s’y perdre. L’action, filmée par une caméra mobile, mais bien contrôlée, se déroule à un rythme mesuré qui installe progressivement une ambiance dont le ton sombre, quasi-désespéré, est renforcé par l’austérité des paysages battus par le blizzard, presque toujours plongés dans l’obscurité (l’action se déroule sur une dizaine de jours en février) et par l’accompagnement musical de Jóhann Jóhannsson. Plusieurs références sont faites à la crise financière d’octobre 2008 et au traumatisme subi par ce petit pays qu’elle accula à la faillite.

Le bon accueil de la série, à l’intérieur de l’Islande et en dehors, permet d’espérer une saison 2, bien qu’aucune annonce officielle n’ait encore été faite.

La saison 1 de Trapped (10 x 52 minutes) est répartie sur trois DVD-9 logés dans un boîtier noir de 14 mm, glissé dans un fourreau. Le menu animé et musical offre le choix entre version originale, en islandais et en anglais avec sous-titres imposés, et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital stéréo. À signaler l’étrange beauté du générique.

Aucun supplément, alors que l’édition du Royaume Uni, également disponible sur Blu-ray, contient un making of d’une vingtaine de minutes.

L’image (1.78:1), dans une palette de couleurs légèrement désaturées et des tonalités assez sombres, est parfaitement lisible, y compris dans les scènes sous le seul éclairage d’une lampe torche. Une curiosité : un flashback, est diffusé, en deux parties, avant le générique des épisodes 1 et 9, au format 2.0:1.

Le son Dolby Digital stéréo est, lui aussi, proche de la perfection, avec une restitution impressionnante du blizzard et très fine des moindres bruits. Les dialogues, principalement en islandais, accessoirement en anglais, sont très nets dans les deux versions. Le manque de naturel du doublage nous pousse à vous recommander la version originale, même si votre islandais est un peu rouillé. On ne pourra que regretter l’absence de format multicanal dont auraient profité de nombreuses scènes en extérieur, dans le blizzard avec, en prime, une avalanche.

Crédits images : © RVK Studios