Contronatura (1969) : le test complet du DVD

Schreie in der Nacht

Réalisé par Antonio Margheriti
Avec Joachim Fuchsberger, Marianna Koch et Dominique Boschero

Édité par Artus Films

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Le 27/06/2016
Critique

Contronatura

En Angleterre, dans les années 1920, cinq notables se rendent à Brighton afin de traiter une affaire. Leur voiture s’étant embourbée à cause d’un violent orage, ils trouvent refuge dans un hôtel lugubre tenu par Uriat et sa mère, une vieille spirite. L’électricité et le téléphone étant en panne, ils se retrouvent coupés du reste du monde. La vieille femme organise alors une séance de spiritisme qui va faire revenir le passé trouble des personnages.

Réalisé par l’éclectique et inclassable Antonio Margheriti (1930-2002), metteur en scène des illustres Opération Goldman en 1966, Django, la mort est là (1968), La Brute, le Colt et le Karaté (1974) et Pulsions cannibales (1980), Contronatura est un vrai film culte pour de nombreux mordus du cinéma Bis. Alors que l’âge d’or du Gothique est déjà révolu, le cinéaste italien écrit, produit et réalise cet étrange thriller presque fantastique et aux touches érotique et saphique. L’action se déroule essentiellement dans une grande maison que l’on pourrait penser abandonnée, mais qui renferme une mère et son fils, ainsi qu’une poignée d’hommes et de femmes dont la voiture a été accidentée. Tombant en pleine séance de spiritisme, ils vont tous être mis face à eux-mêmes - ils ont tous quelque chose à se reprocher - quand ressurgissent quelques secrets qu’ils croyaient tous enterrés depuis dix ans.

Sur un rythme lent, en dents de scie pourrait-on dire, Antonio Margheriti organise cette danse macabre en alternant scènes de bal mondain avec la séance de spiritisme qui dévoile progressivement les enjeux, jusqu’à la (triple) révélation finale. Si le dernier acte est heureusement le plus passionnant, la mise en place est longue et l’intérêt tout à fait relatif. Les comédiens sont épatants, mention spéciale à Marianne Koch (Pour une poignée de dollars) et Luciano Pigozzi, clone transalpin de Peter Lorre, dans le rôle de l’inquiétant Uriat. La mise en scène de l’excellent artisan Margheriti, crédité sous le pseudo de Anthony M. Dawson est inspirée, la photographie du chef opérateur Riccardo Pallottini subjugue et la musique de Carlo Savina est inquiétante à souhait. Mais en dépit de sa durée (1h25), on s’ennuie quelque peu avec cette pseudo-histoire d’héritage et de chantage, la structure mêlant plusieurs flahsbacks est trop fragile, aucune empathie ne se crée, les dialogues sont lourds et abondants et le film met beaucoup trop de temps à décoller réellement.

Il n’en demeure pas moins que Contronatura, coproduction germano-italienne qui n’a connu à l’époque aucune exploitation dans les salles françaises, reste un quasi-OFNI, loin d’être parfait certes, mais dont le caractère inclassable reste intact, tout comme le final qui vaut vraiment le coup d’oeil.

Contronatura

Présentation - 4,5 / 5

Superbement sérigraphié, le disque est glissé dans un boîtier classique dans lequel est glissée la très belle jaquette estampillée Les chefs-d’oeuvre du Gothique. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 2,5 / 5

Concernant les suppléments, en dehors d’un diaporama de photos et d’affiches d’époque et d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur nous propose une présentation du film (24’) par Alain Petit, spécialiste du cinéma de genre. Ce dernier s’avère fou de joie de voir enfin Contronatura sortir dans les bacs en France ! Notre interlocuteur replace tout d’abord le film d’Antonio Margheriti dans le courant Gothique, puis en vient très rapidement à la production de Contronatura à travers la mise en scène, le casting, la photographie. Alain Petit évoque également l’échec du film à sa sortie.

Image - 2,0 / 5

Aïe ! Le master de Contronatura sort visiblement des catacombes et voit ses couleurs complètement délavées ! Dès les premières secondes, la copie affiche des tâches, griffures, rayures verticales et des teintes complètement fanées. La gestion des contrastes est laissée à l’abandon, c’est sombre, les noirs sont poreux, les détails inexistants, le grain hasardeux. On ne sait pas où Artus Films a récupéré ce master (2.35, 16/9 compatible 4/3), mais force est de constater que les éléments étaient au bout du rouleau. La définition demeure chancelante et certaines séquences restent constellées de scories diverses et variées. Cela étant, les puristes apprécieront de (re)découvrir Contronatura dans des conditions parfois proches du Grindhouse.

Son - 3,0 / 5

Contronatura est proposé en italien et en allemand. Point de doublage français puisque le film de Margheriti n’a pas été distribué dans nos contrées. Pour les deux options acoustiques, le confort sonore s’avère suffisant, bien que les deux pistes aient été refaites entièrement en post-synchro. A titre de comparaison, la version allemande l’emporte sur son homologue, avec des dialogues plus clairs et des ambiances plus naturelles. L’autre piste s’avère marquée par un ronronnement chronique. A noter que quelques séquences coupées en Allemagne n’ont jamais été doublées et passent donc automatiquement en italien.

Contronatura

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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francis moury
Le 14 mars 2019
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Franck Brissard
Le 24 avril 2016
Pas de commentaire.

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