Viajo Porque Preciso, Volto Porque te Amo (2009) : le test complet du DVD

Réalisé par Karim Aïnouz

Édité par Damned Films

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 28/04/2016
Critique

Viajo Porque Preciso, Volto Porque te Amo

José Renato, géologue, est envoyé en mission pendant un mois dans le Sertão brésilien. En parcourant ces terres arides, à la rencontre de ceux qui les habitent, tout au long de ce voyage reviennent en lui une musique et un amour qui ne le quittent pas…

Viajo porque preciso, volto porque te amo (Je voyage parce qu’il le faut, je reviens parce que je t’aime), sorti en 2009, a été coréalisé et coécrit par les Brésiliens Karim Aïnouz et Marcelo Gomes.

Karim Aïnouz fut découvert par son premier long métrage, Madame Satã (2002), coécrit avec Marcelo Gomes, inspiré de l’histoire vraie de João Francisco dos Santos, un étrange Carioca à plusieurs facettes, tour à tour cuisinier, bandit et travesti. Karim Aïnouz a également réalisé en 2014 Praia do Futuro.

Marcelo Gomes a été révélé par Cinéma, aspirines et vautours, multiprimé en Amérique Latine, et par Il était une fois Veronica, disponible dans le coffret de cinq DVD Nouveaux talents du cinéma d’Amérique Latine : Cañada Morrison + Palma Real Motel + Il était une fois Veronica + Por las plumas + El mudo.

Viajo porque preciso, volto porque te amo est, en réalité, un documentaire sur le Sertão, au nord-est du Brésil, filmé pour l’essentiel huit ans avant la sortie du film. Les auteurs ont choisi d’y ajouter une dimension fictionnelle en introduisant un personnage fictif, José Renato, un géologue chargé de faire des relevés topographiques et géologiques sur le tracé d’un futur canal. José, qu’on ne verra jamais, est le narrateur : il joue le rôle de guide pendant le voyage et, en même temps, lit les lettres d’amour qu’il a écrites mais qui ne seront probablement jamais postées.

Cet exercice, destiné à apaiser la douleur encore vive causée par une rupture récente, est aussi un dispositif scénaristique : les états d’âme du narrateur et une musique mélancolique apportent au film une charge émotionnelle qui imprègne tout le récit du voyage.

Le travail en postproduction sur la photo : images filées, couleurs criardes très contrastées alternant avec des scènes surexposées, presque monochrome, arrêts sur image… donne à l’errance de José, une dimension onirique, parfois cauchemardesque, à laquelle concourt aussi le traitement du son. Jusqu’à ce que la sécheresse des relevés géologiques nous ramène dans la réalité.

Viajo porque preciso, volto porque te amo donne une vision impressionniste du Sertão par son enchaînement de séquences montrant ses paysages quasi désertiques, et désertés, seulement animés par le rugissement de camions, et la pauvreté des habitants, illustrée par quelques saynètes sur les petits métiers : la fabrication de matelas avec des joncs ou d’un bouquet de roses en polystyrène… Ou sur le plus vieux métier du monde exercé par des filles, certaines très jeunes, vendant leurs charmes mais croyant encore à l’amour…

Un film étrange, envoûtant…

Viajo Porque Preciso, Volto Porque te Amo

Édition - 7 / 10

Viajo porque preciso, volto porque te amo (71 minutes) tient sur un DVD-5 logé, comme les autres titres édités par Damned Films dans un fin digipack avec, en couverture, la belle affiche du film. Un menu fixe et muet propose le film dans sa version originale avec le choix entre trois langues de sous-titres, français, anglais ou espagnol.

En supplément, un entretien avec les réalisateurs (15’). Ils rappellent la longue genèse du film, près de huit ans entre le début du tournage et la sortie en salles, la difficulté à assurer son financement, l’entrée au scénario de José Renato, personnage abandonné dans un paysage abandonné. Ils évoquent ensuite le retour au Sertão pour le tournage de scènes destinées à compléter les vides laissés par la réécriture du scénario, l’accueil favorable réservé au film qui fut sélectionné dans plusieurs festivals, notamment à Venise… Ce bonus inédit, produit par Damned Films, est un utile complément de l’oeuvre.

L’image (1.78:1), filmée avec des moyens rudimentaires, ne brille pas par sa précision et laisse paraître certains défauts : taches, rayures, instabilité occasionnelle et bruit vidéo, particulièrement dans les scènes sombres. Mais ces défauts sont vite oubliés, en quelque sorte dissous par le traitement appliqué à l’ensemble de la photographie dont l’originalité laisse une empreinte durable.

Le son Dolby Digital 2.0 mono restitue les voix, essentiellement celle du narrateur avec une parfaite clarté, tout comme la musique. Les bruits d’ambiance, certainement capturés en son direct, sont plus étouffés, mais s’imposent parfois avec force au passage des camions.

Viajo Porque Preciso, Volto Porque te Amo

Crédits images : © Rec Produtores Associados Ltda.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 28 avril 2016
Viajo porque preciso, volto porque te amo (Je voyage parce qu’il le faut, je reviens parce que je t’aime) est un docu-fiction brésilien, une traversée du Sertaõ, comme dans un rêve qui vire parfois au cauchemar. Etrange, envoûtant !

Lire les avis »

Multimédia
Viajo Porque Preciso, Volto Porque te Amo
Bande-annonce VO
Viajo Porque Preciso, Volto Porque te Amo
Bande-annonce VOST

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)