Réalisé par Henrik Björn
Avec
Moa Gammel, Göran Ragnerstam et Richard Forsgren
Édité par Koba Films
Eva Thörnblad, inspectrice à la criminelle, revient à Silverhoejd, dans le nord de la Suède, pour les obsèques de son père, qu’elle n’a pas revu depuis sept ans, depuis que sa fille a disparu sur la rive d’un lac, officiellement noyée bien que son corps n’ait jamais été retrouvé. Peu après l’arrivée d’Eva, la disparition d’un jeune garçon conforte ses doutes : sa fille a été enlevée et n’est peut-être pas morte. Elle décide de mener sa propre enquête…
Jordskott a été créée, écrite, produite et en grande partie réalisée par le Suédois Henrik Björn, un nouveau venu dans l’univers des séries.
La série obéit assez strictement, pendant sa première moitié, aux codes du policier scandinave, le Nordic Noir : tout commence, en effet, comme une assez banale enquête policière, au sein d’une petite communauté fermée, plutôt hostile aux nouveaux venus.
Puis Jordskott installe le doute sur sa vraie nature en se teintant progressivement de fantastique, qui ne se révèle vraiment qu’à la moitié du récit. La série prend alors les allures mixtes d’un policier et d’un conte de fées doublé d’une fable écologique avec un message : les hommes ne peuvent troubler impunément la tranquillité d’un secteur protégé de la forêt, scellée par un pacte ancien.
Cette forêt, magnifiquement photographiée, tient un rôle essentiel en diffusant dans la série une ambiance étrange, inquiétante, semblant menacer les personnages interprétés par un solide groupe d’acteurs encore largement inconnus chez nous.
La dualité de Jordskott, avec ses pas glissés, quelque peu hésitants, en direction de l’univers fantastique, sans y pénétrer tout à fait, fait l’originalité de la série. Elle peut aussi la desservir aux yeux de certains qui pourront lui reprocher d’être inachevée sur les deux tableaux, celui du thriller policier et celui du conte fantastique.
Jordskott (10 x 60 minutes) tient sur quatre DVD (3 DVD-9 et 1 DVD-5). Un beau menu avec des ramifications animées (qui prendront leur sens au cours de la série) propose la version originale, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital stéréo.
En supplément, un entretien avec le créateur des décors (6’), l’Argentin Agustín Moreaux, également responsable des costumes et du maquillage, est surtout centré sur le capharnaüm de la maison d’une sorte de sorcière de conte de fées. Puis, L’univers de la série (4’) permet à Henrik Björn de souligner les rebondissements du scénario.
Dans l’habituel Espace découverte Koba Films, le teaser d’un titre récemment testé, Happy Valley - Saison 1, ainsi que de Loft, Musaranas, un thriller horrifique espagnol, et The Game - Intégrale de la série, une minisérie britannique d’espionnage en pleine guerre froide.
L’image (1.78:1), dans des teintes résolument très froides, avec une dominante bleue, aurait gagné à être plus précise et un peu mieux contrastée, particulièrement dans les passages plus sombres.
Le son Dolby Digital stéréo est ample, avec une bonne dynamique dans les deux versions. Le doublage, correct, donne un timbre un peu trop mat aux dialogues.
Crédits images : © Koba Films