La Poupée diabolique (1964) : le test complet du DVD

Devil Doll

Réalisé par Lindsay Shonteff
Avec Bryant Haliday, William Sylvester et Yvonne Romain

Édité par Artus Films

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Le 09/06/2016
Critique

La Poupée diabolique

A Londres, Mark et Marianne vont assister au spectacle du grand Vorelli, marionnettiste et hypnotiseur. Marianne est choisie pour un numéro de magie. Quelques jours après, elle tombe malade et est victime d’étranges hallucinations. Mark entreprend alors une enquête auprès de ce mystérieux personnage. D’autant plus qu’à la fin du spectacle, il s’est aperçu que la marionnette, Hugo, saluait le public, sans aucun fil…

Bien avant Dead Silence de James Wan (2007) et autres poupées meurtrières à la Puppet Master, La Poupée diabolique, Devil Doll, réalisé par le cinéaste canadien Lindsay Shonteff en 1964, reste encore une référence du genre épouvante. Produit en plein Age d’or de l’horreur anglo-saxon, La Poupée diabolique demeure une immense réussite, génialement mis en scène et porté par un Bryant Haliday (La Tour du diable), acteur devenu culte malgré sa toute petite poignée de films à son actif, diablement charismatique. Film de pure exploitation, probablement couplé avec un autre film de genre puisque le film dure 1h15, ce bijou parvient à rendre réaliste son pantin ensorcelé avec une économie de moyens, grâce à une indéniable maîtrise du cadre (gros plans remarquables) et du rythme, tout comme le sérieux avec lequel Lindsay Shonteff, dont il s’agit du deuxième long métrage, aborde cette histoire.

Absolument remarquable, La Poupée diabolique est prenant du début à la fin. Un malaise s’installe dès l’apparition de Vorelli, célèbre artiste, ventriloque et hypnotiseur qui joue à guichets fermés dans une salle londonienne, dont le clou du spectacle repose sur son duo avec le pantin Hugo, qui se met à marcher vers le public à la toute fin du numéro. Le dialogue entre le pantin et son «  maître  » est ambigu, violent, sombre, comme s’ils allaient en venir… aux mains et comme si la poupée souhaitait régler des comptes sur scène devant l’assistance. Hugo semble ne pas avoir besoin d’être manipulé par Vorelli… et si le pantin était réellement vivant ?

Même si la réponse à cette question arrive très rapidement, le suspense est savamment orchestré et maintenu avec une histoire secondaire tout à fait passionnante qui conduit à une véritable enquête, dont l’issue n’est pas sans rappeler celle de Scanners de David Cronenberg. Egalement marqué par quelques touches érotiques, du moins dans son montage européen avec une séquence topless et même d’un strip-tease réalisé par une spectatrice hypnotisée par Vorelli devant une audience médusée, La Poupée diabolique est un très grand et immanquable classique.

La Poupée diabolique

Présentation - 5,0 / 5

Le DVD de La Poupée Diabolique repose dans un boîtier Slim Digipack du plus bel effet, aux superbes visuels très attractifs et élégants. Le film de Lindsay Shonteff intègre la collection d’Artus British Horror. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Qui dit film de genre chez Artus, dit présentation de l’érudit Alain Petit. Pendant près de 40 minutes, notre interlocuteur passe en revue les films et téléfilms d’épouvante centrés sur les ventriloques et leurs poupées pas très catholiques, la genèse et la production de La Poupée diabolique, tout en présentant les carrières et la filmographie respective du réalisateur Lindsay Shonteff, du producteur et des comédiens. Alain Petit, qui avoue que le thème du ventriloque et des pantins diaboliques est un de ceux qui l’ont toujours fait flipper, évoque aussi brièvement la carrière du film en Europe et aux Etats-Unis (sans les séquences coquines) et précise qu’il n’a pas été exploité dans les salles françaises même s’il existe un doublage, qui est d’ailleurs proposé sur ce DVD.

Contrairement à ce que le panneau introductif annonce, les scènes présentant quelques touches érotiques ont été coupées pour l’exploitation du film aux Etats-Unis. L’éditeur a eu la judicieuse idée de montrer une scène coupée (3’30) destinée au marché européen montrant Vorelli hypnotiser une jeune spectatrice qui entame un strip-tease sur scène et qui émoustille l’audience. Cette séquence remplace celle dans laquelle Vorelli séduit et assassine hors-champ son assistante, finalement présentée dans le montage dispo en DVD. Une séquence alternative (1’) déshabille une comédienne, pudiquement habillée d’une nuisette dans le montage américain. Ces deux scènes sont disponibles en version originale non sous-titrée.

L’interactivité se clôt sur un diaporama d’affiches et de photos d’exploitation. Un lot de bandes-annonces est également disponible.

La Poupée diabolique

Image - 3,0 / 5

Jusqu’alors inédit en DVD en France, Artus Films offre un master au format original 1.66 (16/9 compatible 4/3) un peu fatigué, bien que l’encodage tente de consolider l’ensemble. La gestion des contrastes est aléatoire, la copie laisse encore passer quelques poussières, scories, rayures verticales, raccords de montage, les noirs manquent de concision. Le piqué est donc médiocre. L’ensemble s’accompagne d’un bruit vidéo, de sensibles décrochages et le grain demeure hasardeux.

Son - 3,0 / 5

Même si la bande-son française - excellent doublage, avec notamment la voix de l’immense Guy Piérauld, première voix française de Bugs Bunny, qui double le pantin Hugo - a visiblement été sauvée à temps, l’écoute reste souvent parasitée par un bruit de fond constant, comme une machine à laver en train d’essorer. De plus, le volume des dialogues s’avère précaire, le niveau tend à varier au cours d’une même séquence. Tantôt couvertes, tantôt lointaines, les voix des comédiens ne sont jamais claires ni totalement distinctes. Heureusement, la version originale est plutôt de bonne qualité, propre, nette, même si quelques inévitables chuintements demeurent.

La Poupée diabolique

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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2
0
1
0

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francis moury
Le 5 mars 2019
Pas de commentaire.
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Franck Brissard
Le 10 juin 2016
Bien avant Dead Silence de James Wan (2007) et autres poupées meurtrières à la Puppet Master, La Poupée diabolique, Devil Doll, réalisé par le cinéaste canadien Lindsay Shonteff en 1964, reste encore une référence du genre épouvante. Produit en plein Age d’or de l’horreur anglo-saxon, La Poupée diabolique demeure une immense réussite, génialement mis en scène et porté par un Bryant Haliday (La Tour du diable), acteur devenu culte malgré sa toute petite poignée de films à son actif, diablement charismatique. Film de pure exploitation, ce bijou parvient à rendre réaliste son pantin ensorcelé avec une économie de moyens, grâce à une indéniable maîtrise du cadre (gros plans remarquables) et du rythme, tout comme le sérieux avec lequel Lindsay Shonteff, dont il s’agit du deuxième long métrage, aborde cette histoire. Absolument remarquable.

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