Réalisé par Ray Burdis
Avec
Martin Compston, John Hannah et Stephen McCole
Édité par M6 Vidéo
1970, Glasgow. À 11 ans, Paul Ferris grandit dans un monde où criminalité et normalité s’entremêlent. Il finit par basculer du mauvais côté quand il est violemment agressé par un gang sadique ayant déjà fait de son enfance un enfer. Il relâche sur eux la rage et la frustration accumulées pendant toutes ces années et leur fait payer au centuple. Attiré par cette frénésie, le mafieux le plus renommé de la ville décide de le prendre sous son aile et lui confie des missions toujours plus dangereuses. C’est le début de la légende Paul Ferris, le gangster le plus célèbre d’Écosse…
The Wee Mana été écrit et réalisé par Ray Burdis, cocréateur en 1997 avec Dominic Anciano d’Operation Good Guys, un « mockumentaire » sur un corps d’élite de la police dans lequel il tenait l’un des rôles principaux. Il écrira et réalisera ensuite, toujours avec Dominic Anciano, en 1998, Final Cut et, en 2001, Gangsters, Sex & Karaoke (Love Honour and Obey).
The Wee Man(wee = petit, en écossais) est le récit romancé de la vie de Paul Ferris, un des sept gangsters les plus connus de Glasgow qui sévit dans les années 80 et 90, ainsi qu’Arthur Thompson et Tam McGraw, présentés ici sous leur véritable identité. Ces deux-là sont morts, mais Paul Ferris vit toujours : libre et apparemment rangé, il a créé une société de gardiennage et sécurité, Frontline Security, et consigné ses mémoires dans Vendetta, publié en 2005.
Ange ou démon ?
Peut-être Ray Burdis a-t-il puisé dans cette source pour écrire son scénario, ce qui pourrait expliquer le portrait flatteur, quasi-angélique, d’un des criminels les plus notoires du Royaume Uni.
Ferris, c’est vrai, n’avait pas la gueule de l’emploi, avec son visage rond et juvénile, proche de celui qui l’incarne dans The Wee Man, Martin Compston, qu’on avait vu, notamment, dans Ordure ! (Jon S. Baird, 2013) et, surtout, dans un des premiers rôles de l’excellente série policière créée par Jon Mercurio et coproduite par la BBC, Line of Duty (Enquêtes internes) (3 saisons, 2012-2016).
Quoiqu’on puisse dire sur l’embellissement de la réalité, un scénario rigoureusement construit, avec des flashbacks nous ramenant à l’enfance de Paul Ferris, des dialogues réalistes entre les mauvais garçons, une photographie soignée et un montage efficace font les solides atouts du film.
À ceux-ci s’ajoute une solide distribution qui rassemble, autour de Martin Compston - présent dans presque tous les plans -, dans le rôle d’Arthur Thompson, Patrick Bergin (l’aventurier d’Aux sources du Nil / Mountains of the Moon, l’intéressant film de Bob Rafelson, toujours introuvable dans nos bacs), Stephen McCole, inquiétant dans son interprétation de Junior, le rejeton psychopathe d’Arthur Thompson, et John Hannah (le Batiatus de la saga Spartacus) dans la peau de Tam McGraw. Une surprise, aussi, plus d’un demi-siècle après son entrée remarquée dans Un Goût de miel (A Taste of Honey, Tony Richardson, 1961), l’apparition de Rita Tushingham dans le rôle de Madame Thompson, apparemment une effroyable mégère !
Avec La Légende des Kray : L’ascension des Kray + La chute des Kray, deux biopics sur les jumeaux Kray, Narcos sur Pablo Escobar… The Wee Manconfirme que le crime organisé est toujours une intarissable source d’inspiration du cinéma.
The Wee Man(101 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier transparent épais de 14 mm décoré avec l’affiche du film. Trois formats audio proposés : deux pour la version originale, DTS Digital Surround 5.1 et Dolby Digital 5.1, aussi le format du doublage en français. Sous-titres optionnels sur la VO. Une édition Blu-ray est sortie en 2013 au Royaume Uni.
Aucun bonus.
L’image (2.35:1) est irréprochable : stable, solidement définie et contrastée, avec des noirs denses et des couleurs bien étalonnées.
Le son DTS Digital Surround 5.1 de la version originale, avec une utilisation modeste des possibilités du multicanal, garantit une sensible amélioration de la dynamique. Les deux autres formats font correctement leur affaire pour la version originale comme pour le doublage, toutefois peu convaincant.
Crédits images : © Carnaby International