La Guerre des Robots - 4 classiques de Science-Fiction : Le maître du monde + The Creation of the Humanoids + Objectif Terre + Cyborg 2087 (1966) : le test complet du DVD

Tobor the Great + The Creation of the Humanoids + Target Earth + Cyborg 2087

Réalisé par Lee Sholem
Avec Charles Drake, Karin Booth et Don Megowan

Édité par Artus Films

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Le 19/12/2016
Critique

La guerre des robots - Coffret 4 films

La Guerre des Robots, c’est le titre du dernier coffret de la Collection Prestige d’Artus Films. À l’intérieur, sur deux DVD, quatre films de science-fiction américains des années 50 et 60, jusque-là introuvables dans nos bacs et même jamais sortis dans les salles françaises pour deux d’entre eux, Objectif Terre et The Creation of the Humanoids.

Le Maître du monde (Tobor the Great, titre original moins grandiloquent et plus révélateur du sujet, 1954, 1.37:1, noir et blanc, 74’), réalisé par Lee Sholem, raconte la simple histoire d’un robot doté d’un système de communication évolué qui le destine à piloter des vaisseaux spatiaux, inventé par un savant voulant éviter que la vie d’hommes soit sacrifiée à la conquête spatiale. Gadge, 11 ans, son petit-fils, s’intéresse à Tobor le robot, tout comme un espion étranger. La naïveté du film, la complicité entre l’enfant et le robot, destinaient le film à un public de l’âge de Gadge, dont le rôle est tenu par Billy Chapin qu’on reverra, neuf mois plus tard, dans le rôle de John Harper, le garçonnet de La Nuit du chasseur de Charles Laughton (Billy Chapin est mort il y a quelques jours, le 2 décembre 2016). En pleine guerre froide, le bizarre accent de l’espion pourrait bien être russe, ce que semblent confirmer les trois mesures des Bateliers de la Volga qui résonnent à sa première apparition. Gentiment désuet (on s’y étonne de la merveilleuse invention d’un petit appareil qui permet de commander à distance l’ouverture d’un portail !), Le Maître du monde se regarde aujourd’hui sans ennui.

La guerre des robots - Coffret 4 films

The Creation of the Humanoids (1962, 1.78:1, couleurs, 81’) réalisé par Wesley Barry. Les humains survivants d’une apocalypse nucléaire ont créé des robots de plus en plus sophistiqués, moitié hommes, moitié machines, les cyborgs. Un nouveau pas en avant vient d’être fait en transférant dans leur « cerveau » la mémoire d’un homme, ce qui leur permet d’éprouver des sentiments et, même, de croire qu’ils ont une âme. Des couples se forment entre humains et cyborgs. Un pas reste à franchir : leur donner la capacité de se reproduire. Pas impossible que les créateurs de la série Real Humans aient vu ce film. Loin de répondre aux promesses du synopsis, le film est bavard et statique. Ni la banalité des costumes, ni le minimalisme des décors ne donnent la moindre étincelle à l’oeuvre.

La guerre des robots - Coffret 4 films

Objectif Terre (Target Earth, 1954, 1.66 :1, noir et blanc, 72’), réalisé par Sherman A. Rose. Chicago a été évacué en une nuit à l’arrivée d’une armée de robots venus de Vénus capables d’émettre un rayon lumineux si puissant qu’il peut, instantanément, détruire toute une escadrille. Quelques survivants qui ont raté l’évacuation se retrouvent piégés dans la cité désertée. De toute l’armée annoncée, on ne verra jamais plus d’un robot à la fois, meilleur moyen de faire des économies en des temps où l’on ne pouvait pas compter sur l’aide d’un ordinateur pour multiplier personnages et objets. Le robot métallique pataud n’est accompagné par aucun congénère dans son errance dans les rues ou dans sa laborieuse ascension des escaliers, marche après marche. L’affrontement avec les robots n’est pas le seul souci des survivants qui ont aussi, par une diversion du scénario, maille à partir avec un assassin. Malgré son contenu frugal et une réalisation spartiate, Objectif Terre réussit à entretenir une relative tension dramatique, à laquelle contribue Richard Denning qui sortait tout juste du tournage de L’Étrange créature du Lac Noir de Jack Arnold.

La guerre des robots - Coffret 4 films

Cyborg 2087 (1966, 1.37:1, couleurs, 78’), réalisé par Franklin Adreon, scénariste et réalisateur, surtout pour la télévision. En 2087, le monde est dominé par des dictateurs aidés par une vieille invention du professeur Marx faite en 1966, la radio-télépathie, qui leur permet de lire toutes les pensées des hommes qu’ils ont assujettis. Un petit groupe de rebelles décide de réagir : ils envoient en 1966 Garth, un cyborg, avec mission de leur ramener le professeur Marx ou, s’il résiste, de l’éliminer. Revenir dans le passé pour corriger le présent, voilà une histoire qui en rappelle d’autres, notamment la saga Terminator. Le héros de Cyborg 2087 (Michael Rennie, apparu pour la première fois devant la caméra d’Alfred Hitchcock dans Quatre de l’espionnage, en 1936) n’a toutefois pas été doté des mêmes moyens que ceux plus généreusement alloués à Arnold Schwarzenegger. La réalisation, très fauchée, n’est pas compensée par un scénario assez pauvre en rebondissements et en scènes d’action, à l’exception d’un duel à mains nues entre cyborgs dans une grange de western.

La guerre des robots - Coffret 4 films

Présentation - 4,0 / 5

Artus Films, avec une infatigable ardeur, continue à sortir de l’oubli des films rares, voire introuvables qui enrichissent, année après année un catalogue qui compte aujourd’hui 130 DVD avec cette nouvelle livraison que ne laissera pas indifférents les amateurs de science-fiction.

Les quatre films de La Guerre des robots (74 minutes, 81 minutes, 72 minutes et 78 minutes) sont gravés sur deux DVD-9 disposés dans un digipack à trois volets, inséré dans un étui, sur lesquels dominent le rouge et le noir avec une reproduction des affiches. Le menu fixe et musical propose chaque film dans son format d’origine et dans sa version originale, avec un doublage en français pour Le Maître du monde et avec le son mono d’origine, Dolby Digital 1.0.

Glissés dans le premier volet, quatre photos d’exploitation avec l’affiche des films et un livret de 12 pages, Alerte aux robots. Signé du pseudo d’un Professeur Ghoul, il passe en revue les robots du cinéma, après avoir fait remonter leurs origines à Léonard de Vinci. Il n’omet pas la plus séduisante d’entre eux, Brigitte Helm qui rayonne dès 1927 dans le Metropolis de Fritz Lang. Il y a les robots pacifiques, les belliqueux, les bipolaires, les super héros, ceux qui voudraient devenir humains et, last but not least, le fameux Robby de Planète interdite.

La guerre des robots - Coffret 4 films

Bonus - 2,0 / 5

Chaque film est accompagné d’un diaporama qui fait défiler une douzaine de reproductions d’affiches et photos d’exploitation.

S’y ajoute la bande annonce des films, pas toujours au bon format, pas toujours sous-titrée. Une curiosité : celle de Le Maître du monde qui, pour les pressés, résume le film en 1’39” ! Celle d’Objectif Terre vante « une incroyable violence, une lutte sauvage pour la survie », promesse que le film a grand-peine à tenir.

La guerre des robots - Coffret 4 films

Image - 3,0 / 5

Chacun des films, confirmons-le, respecte le format d’origine.

Les deux films en noir et blanc ? Le Maître du monde est livré avec une image assez propre, occasionnellement saupoudrée de taches blanches. Les contrastes, un peu faibles dans les scènes d’extérieur, sont mieux affirmés dans celles filmées en intérieur, les plus fréquentes. Objectif Terre est, dans son ensemble un cran au-dessous en raison d’un bruit vidéo plus visible et d’un léger scintillement.

The Creation of the Humanoids est affecté que par une définition un peu faiblarde, des couleurs légèrement délavées et un étalonnage distrait qui laisse occasionnellement les visages tourner au rouge brique.

Les choses se gâtent vraiment avec Cyborg 2087. Pourtant le plus récent des quatre films, il n’a pas dû pouvoir financer sa restauration. Les couleurs, souvent masquées par des plages verdâtres et violettes, sont très délavées, donnant aux visages un teint gris jaunâtre. La définition, déjà très insuffisante, est encore altérée par un fort bruit vidéo et des bandes grises horizontales. En résumé, on est là ramené au niveau de qualité d’une mauvaise cassette VHS.

La guerre des robots - Coffret 4 films

Son - 4,0 / 5

Le son s’en tire mieux. Si le spectre reste inévitablement étroit, en raison de l’âge des films, les bruits parasites ont été, pour la plupart, éliminés. Les dialogues sont restitués avec suffisamment de clarté et le souffle sait rester discret.

La guerre des robots - Coffret 4 films

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 20 décembre 2016
Le coffret La Guerre des robots recèle quatre petits films, jusque-là introuvables, que l’infatigable ténacité d’Artus Films a sorti de l’oubli pour le plaisir des amateurs du cinéma de science-fiction.

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