Mammon - Saison 2 : la révélation (2016) : le test complet du DVD

Thorgrim Hammern, journaliste d’investigation est forcé à filmer avec son téléphone mobile sa propre exécution d’une balle en pleine tête dans le parking du journal. L’assassin cagoulé inscrit en arabe sur la voiture « Mort aux infidèles ! ». Thorgrim allait faire des révélations incriminant les membres du gouvernement, secoué par une violente opposition entre le premier ministre et le ministre des finances. Le journaliste Peter Verås enquête sur la mort de son collègue…

Mammon (une allégorie tirée du nouveau testament, désignant en araméen la richesse matérielle, l’avarice) série norvégienne créée par Vegard Eriksen Stenberg et Gjermund Eriksen (nouveaux venus chez nous), reprend les codes d’écriture du Nordic Noir, dévoilant des histoires sordides, d’inavouables turpitudes, en flagrant contraste avec l’image proprette des pays scandinaves dans notre inconscient collectif.

Les deux saisons nous arrivent presque ensemble, trois mois l’une après l’autre.

Dans la saison 1 (6 épisodes de 59 minutes), un informateur anonyme révèle un scandale financier à un journaliste d’Oslo, Peter Verås, dont le frère, Daniel, impliqué dans les malversations, se suicide la veille du jour où l’article doit être publié. L’enquête que mène Peter, après avoir été relégué par son journal à la page sportive, le conduit à une impasse. Mais la découverte d’un indice établissant que Daniel a été poussé au suicide relance ses investigations, Peter ne se doute pas qu’il va soulever le couvercle de la boîte de Pandore…

Chantages, menaces de mort, suicides, enlèvements, assassinats, sur fond de corruption des institutions, y compris du gouvernement et de la police, habitent cette sombre histoire, plutôt prenante, mais desservie par un scénario insuffisamment structuré et un montage qui n’aide pas toujours le spectateur à tenir le fil du récit. Une saison qui rappelle, à plusieurs égards, la saga Millénium.

La saison 2, Mammon : la révélation, nous conte (en 8 épisodes) une autre histoire, dans laquelle on retrouve des personnages de la saison 1, Peter Verås, sa belle-soeur Eva et Frank Mathiesen, un vieux journaliste.

Dans cette deuxième histoire, les personnages, toujours assoiffés d’argent, ne sont plus dirigeants de grands groupes, mais des membres du gouvernement norvégien engagés dans une lutte intestine pour le pouvoir où tous les coups semblent permis. L’ambiance rappelle, dans les grandes lignes, celle de House of Cards, la minisérie britannique (1990-1995, 3 saisons) et de son remake américain créé en 2013, dont on attend pour le 30 mai la diffusion de la saison 5, ou encore la minisérie belge Salamandre.

L’atmosphère reste aussi glauque que celle de la saison 1, mais le scénario accorde une place nettement plus importante à l’action qui ne s’installait que dans les deux derniers épisodes de la saison 1. Aux complots, pièges, chantages et menaces de mort (parfois mises à exécution), s’ajoutent de nombreuses scènes d’action qui nous emmènent, à la fin de la série, jusqu’à Istanbul.

Le scénario, plus rigoureusement structuré que celui de la saison 1, pêche toutefois par son excès de rebondissements, certains très improbables. On ne s’ennuie pas, le suspense est plutôt bien entretenu, mais un élagage du récit, trop foisonnant, n’aurait pas fait de mal.

La Norvège se créée gentiment un espace dans l’univers des séries. Deux nous étaient déjà arrivées en vidéo, également produites par la chaîne publique NRK : Lilyhammer (1994, 3 saisons) et la minisérie The Heavy Water War (Kampen om tungtvanne, 2015) qui reprend le scénario de La Bataille de l’eau lourde, le film coréalisé par Jean Dréville et Titus Vibe-Müller en 1948.

La 20th Century Fox Television et HBO Europe ont acheté les droits de Mammon. Attendons-nous donc à des remakes.

Mammon, saison 2 : la révélation (8 x 52 minutes) tient sur trois DVD-9. Le menu animé et musical, dans les teintes glacés dominantes de la série, propose trois versions audio, la version originale Dolby Digital stéréo et un doublage en français avec le choix entre Dolby Digital 2.0 et 5.1.

Comme la saison 1, la saison 2 est livrée sans aucun bonus vidéo.

L’image quitte le format classique 1.78:1 de la saison 1 pour celui du 2.35:1, moins habituel pour une série. Dans une palette de couleurs résolument froides privilégiée par les autres séries scandinaves, l’image est parfaitement résolue, avec des contrastes affirmés assurant une parfaite lisibilité dans toutes les conditions d’éclairages, y compris dans les nombreuses scènes de nuit.

Pour le son, on peut s’étonner que seul le doublage ait été doté du format Dolby Digital 5.1, la version originale devant se contenter du Dolby Digital 2.0 stéréo. En y regardant écoutant de plus près, l’impression d’immersion ne change guère. Ceci dit, le son est propre, avec une bonne dynamique, dans les trois versions, mais des dialogues un peu trop mats dans le doublage.

Crédits images : © NRK