Réalisé par Henry Hathaway
Avec
Gene Tierney, Bruce Cabot et George Sanders
Édité par Artus Films
Pendant la seconde guerre mondiale, William Crawford, le chef de la petite garnison de Manieka, aux confins du Kenya, près de la frontière avec la Somalie, découvre que des fusils ont été fournis aux indigènes que les nazis poussent à se révolter contre l’Empire britannique. Les soupçons se portent sur Zia, l’héritière d’un riche marchand égyptien…
Crépuscule (Sundown, 1941), n’est pas l’une des meilleures réalisations de Henry Hathaway, mais un des trois films de propagande pro-alliés qu’il a tournés pendant la seconde guerre mondiale, ici au soutien du Royaume Uni. Les deux autres, La Pagode en flammes (China Girl, 1942) et Le Porte avion X (Wing and a Prayer, 1944), fustigent le Japon. Le scénario de Crépuscule, conventionnel et prévisible, est racheté par une mise en scène soignée, en dépit d’effets visuels, essentiellement des transparences, peu convaincants et d’une évocation approximative de l’Afrique (le film fut tourné aux USA, principalement dans Sud).
Crépuscule laisse pourtant un souvenir indélébile grâce à la présence de Gene Tierney, à l’apogée de sa beauté rayonnante. Très sollicitée depuis sa première apparition sur les écrans dans Le Retour de Frank James (Fritz Lang, 1940), elle jouera, durant la seule année du tournage de Crépuscule, dans quatre autres films sous la direction de réalisateurs de premier plan, dont John Ford pour La Route au tabac et Josef von Sternberg pour The Shanghai Gesture.
Gene Tierney est particulièrement belle dans Crépuscule, drapée dans un parcimonieux costume semblant sorti des Contes des mille et une nuits, caressée par la caméra de Charles Lang, chef opérateur dont le talent fut tardivement salué par un Oscar attribué en 1991 pour toute sa carrière (150 films), près de vingt ans après qu’il ait pris sa retraite.
La beauté de Gene Tierney éclipse le reste de la distribution qui réunissait pourtant la fine fleur de l’époque : Bruce Cabot (King Kong de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, 1933), George Sanders qui sera oscarisé dix ans plus tard pour Eve (All About Eve de Joseph L. Mankiewicz).
On apprécie vraiment la constance d’Artus Films à sauver d’un probable oubli tant de films, comme Crépuscule, à une cadence qui s’est accélérée depuis quelques années.
Ce dernier (84 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier de 14 mm. Le menu fixe et musical propose le film dans sa seule version originale avec sous-titres optionnels.
Supplément spartiate : un diaporama d’affiches, de photos d’exploitation et de photos de plateau. Et le teaser de quatre autres titres des collections Les Grands classiques hollywoodiens et Les Grands classique du film noir, dont Le Pirate de Capri et Le Pénitencier du Colorado.
L’image (1.37:1, format d’origine), plutôt stable, a été débarrassée de la plupart des taches. Les contrastes sont assez faibles dans les scènes de jour, plus affirmés dans les scènes de nuit, avec des noirs denses, mais qui tendent occasionnellement à se boucher.
Le son (Dolby Digital 2.0 mono), à la bande passante étroite, est affecté par un souffle assez fort auquel peuvent parfois se superposer des bruits parasites gênants et des saturations. Néanmoins, ces défauts n’empêchent pas de suivre les dialogues.
Crédits images : Artus Films