Réalisé par Andrzej Wajda
Avec
Rafal Królikowski, Adrianna Biedrzynska et Cezary Pazura
Édité par Éditions Montparnasse
Des jeunes Polonais se regroupent pour former L’Armée de l’intérieur (Armia krajowa) qui s’insurge, le 1er août 1944, contre l’occupation allemande. Après 63 jours d’un combat déséquilibré, sans que l’Armée rouge, arrêtée sur la rive est de la Vistule, intervienne, ils doivent se rendre. Marcin, jeune lieutenant, grièvement blessé, est secouru par deux jeunes infirmières Wiska et Janina…
En réalisant en 1992 L’Anneau de crin (Pierscionek z orlem w koronie), Andrzej Wajda revient sur un thème récurrent dans sa filmographie, le patriotisme. Ses quatre premiers films sont consacrés à la résistance à l’occupant allemand : Génération ou Une fille a parlé (Pokolenie, 1955), Kanal (1957), Cendres et diamant (Popiól i diament, 1958) et, moins connu, La dernière charge (Lotna, 1959). Rappelons, à l’occasion, la spectaculaire reconstitution du soulèvement d’août 1944 faite par le documentaire-fiction Insurrection (Miasto 44, 2014).
Puis vint la dénonciation du joug communiste imposé par les Soviétiques avec deux adaptations de romans d’Aleksander Scibor-Rylski (également auteur de l’Anneau de crin), L’Homme de marbre (Czlowiek z marmuru, 1977) puis L’Homme de fer (Czlowiek z zelaza, 1981) qui révèlent les manipulations de l’information par la propagande officielle et valurent à Andrzej Wajda d’être étroitement surveillé. On comprend mal l’absence en France d’édition vidéo de L’Homme de marbre, infiltré clandestinement sous le nez de la censure en 1978 à Cannes où il remporta le Prix FIPRESCI. Trois ans plus tard, L’Homme de fer, toujours secrètement introduit, fut salué par la Palme d’or.
En 2007, sortit Katyn, sur l’un des massacres commis en 1941 par les Soviétiques qui éliminèrent plus de 22.000 représentants de l’intelligentsia de la Pologne de l’Est, officiers, cadres, ingénieurs, hommes politiques…
Ces massacres et des déportations allaient continuer après la fin de l’occupation allemande : le NKVD arrêtera et déportera des milliers de résistants de L’Armée de l’intérieur, ce que rappelle L’Anneau de crin, dans une scène poignante où les hommes, contraints de marcher à genoux, sont entassés dans des wagons à bestiaux.
L’Anneau de crin, dans un ordre chronologique, accompagne Marcin dans sa découverte progressive des exactions commises par les Russes et les communistes polonais placés à tous les postes-clés : humiliations, tortures, arrestations sommaires… À la dernière image, Marcin récupère le pistolet qu’il avait caché dans les ruines de Varsovie, signe de sa détermination à reprendre la lutte pour la liberté de son pays.
Les Éditions Montparnasse font coup double en mettant à la disposition des cinéphiles deux films d’Andrzej Wajda encore inédits en vidéo, L’Anneau de crin et Korczak, sur le sort d’orphelin du ghetto de Varsovie.
L’anneau de crin (102 minutes), encore inédit en France sur disque optique, tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm, glissé dans un fourreau. Le film est proposé dans sa seule version originale au format Dolby Digital 2.0 mono, avec sous-titres imposés placés un peu trop haut sur l’image.
Aucun bonus vidéo, seulement les bandes-annonces de Korczak et de Katyn.
L’image (au format 1.66:1 d’origine), assez proprement nettoyée (seules quelques taches subsistent, notamment autour de 50 minutes) offre des couleurs légèrement désaturées, des contrastes plutôt fermes, notamment dans les scènes de nuit, mais avec des noirs légèrement poreux qui tendent à se boucher dans les séquences les moins éclairées.
Le son Dolby Digital 2.0 mono, très propre, avec une assez bonne dynamique, est resserré sur une bande passante étroite, pauvre en graves. Quelques distorsions dans les forte.
Crédits images : © Éditions Montparnasse