Clan : L'intégrale de la série (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Nathalie Basteyns
Avec Barbara Sarafian, Kristine Van Pellicom et Ruth Becquart

Édité par Éditions Montparnasse

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Le 24/08/2017
Critique

Clan : L'intégrale de la série

Dans le courrier que le facteur distribue dans la petite ville de Vredegem, le faire-part de décès de Jean-Claude Delcorps, le mari de Goedele Goethals. Les sœurs Goethals, Eva, l’aînée, qui a élevé les autres depuis la mort accidentelle de leurs parents, Veerle, Goedele, Birgit, dite « Bibi », Rebekka, dite « Bekka », ont noué des liens très serrés. La grande ombre au tableau d’existences qui auraient pu être paisibles si l’odieux mari de Goedele, Jean-Claude, ne leur pourrissait pas la vie depuis des années. La seule à le supporter, douloureusement, était son épouse, la première victime de sa méchanceté. Mort accidentelle, selon la police qui classe aussitôt l’affaire. Mais deux courtiers d’assurance que l’indemnité à verser à la veuve ruinerait, s’invitent à la réception de famille le jour des obsèques, résolus à faire la lumière sur les circonstances de la mort de leur client…

Clan, une minisérie belge flamande aura, malgré ses remarquables qualités, mis cinq ans à nous arriver sur disque optique. C’est la première série créée par Malin-Sarah Gozin, coécrite avec Bert Van Dael, créateur en 2016 de Beau Séjour, une étrange histoire de fantôme en 10 épisodes.

Clan, une comédie noire, politiquement très incorrecte et tout autant amorale, brille déjà par la construction de son scénario. Tout commence par notre première rencontre avec Jean-Claude, dans un cercueil ouvert, paraissant d’autant plus endormi qu’il est revêtu… d’un pyjama en tissu éponge ! Hormis la veuve éplorée, le reste de la famille semble plutôt soulagée par sa disparition. Une suite de flashbacks (jamais artificiels, ils font avancer le récit) nous expliquera pourquoi en révélant, les unes après les autres, les vilénies du défunt, méchant jusqu’à la moelle, au point qu’on en arrive vite, nous aussi, à vouloir l’envoyer ad patres. Jean-Claude a tout pour déplaire : grossier, machiste, raciste, homophobe, il fourre son nez dans les affaires des autres pour pouvoir mieux les tourmenter. Et de plus, il oublie de tirer la chasse d’eau ! Ces « qualités » lui ont valu dans la famille le surnom de « Kloot », qui sonne comme « Claude » prononcé à la flamande et veut dire… « couille » !

Clan : L'intégrale de la série

Une autre force du scénario de Clan est de ménager quiproquos et rebondissements, toujours bien amenés, avec l’humour macabre caractéristique de la série. Le doute sur les circonstances de la mort de Jean-Claude est maintenu jusqu’aux deux twists du dénouement. Et une question qui taraude la curiosité de quatre des cinq sœurs Goethals, sur la taille de « l’engin » de Kloot, restera définitivement sans réponse.

Clan réussit également à donner une certaine épaisseur aux personnages, aux cinq desperate housewives, notamment à Geodele, l’épouse frustrée, femme au foyer obsédée par la recherche d’une occupation pour faire comme ses voisines, mais forcée par les sarcasmes de son mari d’abandonner, dès la première séance, hobby après hobby, au rythme auquel Bekka change de « fiancé ». Les cinq actrices belges, encore inconnues en France, jouent avec naturel leur confrontation à Jean-Claude, interprété par Dirk Roofthooft qui se glisse facilement dans la peau du détestable « Kloot ».

Clan, s’il nous surprend aussi par l’ingéniosité de son montage, aligne en outre des situations cocasses. Un exemple : à la suite d’une dénonciation de Jean-Claude, la police fait une descente dans la cuisine d’un restaurant chinois et, en plus du cuisinier, le seul employé déclaré, en ouvrant les portes de placards exigus, découvre cinq travailleurs clandestins, après en avoir débusqué un premier… dans un faitout !

Le doute n’est plus permis : les séries scandinaves, faisant tache d’huile, ont fait de la Belgique un terreau fertile pour la production de séries, d’abord dans sa partie flamande avec, par exemple, Salamandre et Beau Séjour, ce qui a ensuite stimulé la fibre créative de la partie wallonne avec, entre autres, Ennemi public et La trêve, récemment distribuées en France.

Clan : L'intégrale de la série

Édition - 7,5 / 10

Clan (10 épisodes d’une durée cumulée de 512 minutes) tient sur trois DVD-9 logés dans un boîtier de 14 mm, glissé dans un étui cartonné. Le menu animé et musical propose la seule version originale, au format Dolby Digital 2.0, avec sous-titres imposés, placés trop haut sur le cadre (sur deux lignes, ils ne recouvrent pas loin du tiers de l’image).

Pas de bonus vidéo, juste la bande-annonce de quatre autres bons titres du catalogue des Éditions Montparnasse : les deux séries britanniques A Young Doctor’s Notebook et Mr Sloane, la série australienne [SAGA(slap_integrale,La Gifle)] (The Slap) et une autre minisérie belge sortie au printemps dernier et que nous avons hâte de découvrir, Au champ d’honneur (In vlaamse velden) sur la résistance à l’invasion allemande pendant la première guerre mondiale.

L’image (1.78:1), parfaitement définie, avec des couleurs bien saturées, des contrastes fermes et des noirs denses, assure une parfaite lisibilité dans toutes les conditions d’éclairage et une belle profondeur de champ dans les plans larges de paysages. On peut seulement reprocher quelques faiblesses dans l’étalonnage des couleurs qui donnent occasionnellement aux visages un ton trop rouge.

Le son Dolby Digital 2.0 restitue clairement les dialogues, dans un bon équilibre avec l’ambiance et l’accompagnement musical.

Clan : L'intégrale de la série

Crédits images : © Caviar Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 24 août 2017
Clan, une minisérie belge, est une surprenante découverte. Comédie macabre, politiquement très incorrecte et tout autant amorale, elle brille par sa réalisation, par la construction de son scénario et par sa distribution. En Belgique, comme ailleurs, on n’use pas impunément la patience des femmes !

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