Fleur de tonnerre (2016) : le test complet du DVD

Réalisé par Stéphanie Pillonca
Avec Déborah François, Benjamin Biolay et Jonathan Zaccaï

Édité par Blaq Out

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 21/06/2017
Critique

Fleur de tonnerre

Hélène Jégado, née le 17 juin 1803 à Plouhinec dans le Morbihan, est confiée à sept ans, après la mort de sa mère, à la garde d’une tante, domestique dans un presbytère. Illettrée, nourrie de légendes macabres, elle entrera quelques années plus tard au service de prêtres ou de familles bourgeoises en qualité de cuisinière. L’emploi idéal pour empoisonner ceux qui l’entourent…

Fleur de tonnerre est l’adaptation pour l’écran de l’histoire romancée d’Hélène Jégado par Jean Teulé, (Julliard, 2014). L’histoire de celle qui est peut-être la plus grande tueuse en série de la planète. Bien qu’elle n’ait été accusée, en 1851, que de trois assassinats et trois tentatives d’assassinat, les affaires anciennes ayant été éteintes par la prescription, on la soupçonne d’avoir, en une vingtaine d’années, commis une soixantaine de tentatives d’empoisonnement ayant entraîné la mort d’au moins 35 personnes.

C’est cette sombre histoire qu’a choisie Stéphanie Pillonca pour son premier long métrage de fiction (après deux documentaires) sur un scénario qu’elle a coécrit avec Gustave Kervern, un des contributeurs du Grosland Magzine. Ce n’est pas la première évocation de la criminelle sur les écrans. Je pense notamment au téléfilm Le cas d’Hélène Jégado, réalisé par Pierre Nivollet en 1967 dans la case En votre âme et conscience.

Fleur de tonnerre

Fleur de tonnerre a pris d’assez grandes libertés avec la vérité historique pour être un peu plus vendable. Stéphanie Pillonca s’est d’ailleurs, « petit à petit » avoue-t-elle, éloignée du livre. Hélène Jégado était objectivement très laide : son masque mortuaire, conservé à Rennes, au Musée de Bretagne, dissipe les fantasmes qu’auraient pu nourrir les charmes de Déborah François qui l’incarne sur la toile. Plus important, si l’aveu de ses crimes enrichit le scénario, la vérité c’est qu’elle a toujours clamé son innocence ! L’étendue du crime d’Hélène Jégado restera incertaine et ses motivations inconnues à jamais.

Ceci dit, le scénario deFleur de tonnerre est plutôt bien construit, avec des allers et retours entre le bureau du juge d’instruction pendant les interrogatoires, la pauvre ferme de l’enfance d’Hélène et quelques-unes des places où elle a servi… et sévi ! Et la reconstitution des décors et costumes tire un bon parti des moyens assez limités de la production.

Si la distribution de certains rôles secondaires laisse à désirer, Fleur de tonnerre doit beaucoup à Déborah François qui livre là une de ses meilleures prestations. Mais on peut imaginer que ce ne soit pas la version définitive du funeste parcours d’Hélène Jégado qui pourrait bien susciter d’autres adaptations.

Fleur de tonnerre

Présentation - 4,0 / 5

Fleur de tonnerre (97 minutes) et ses suppléments (29 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans l’habituel digipack mince (5 mm) des éditions Blaq Out avec, sur la deuxième de couverture, un entretien avec Stéphanie Pillonca qui complète celui en bonus vidéo.

Le film est proposé dans un menu fixe et musical sous deux formats : Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo.

Sous-titres pour malentendants.

Bonus - 3,5 / 5

Bocuse, court métrage (15’, 2.35:1, 2011). Une paraplégique égocentrique et revêche empoisonne la vie de ses deux filles qui attendent impatiemment sa mort pour hériter ses biens. Mais avec l’aide de son fidèle compagnon Bocuse, l’invalide va trouver une recette pour ramener la paix sous son toit. Une « savoureuse » comédie noire…

Suivent deux entretiens enregistrés au Festival international du film de Saint Jean de Luz 2016.

Entretien avec Stéphanie Pillonca (7’) Elle dit comment le personnage du roman de Jean Teulé, une enfant privée d’amour au destin tragique, l’a intéressée pour devenir le sujet de son premier film de fiction. Un choix exigeant : un film à costumes complique la réalisation et alourdit le coût de production, même si les vêtements sont modestes.

Entretien avec Déborah François (7’). L’actrice estime que Fleur de tonnerre lui a offert un de ses plus beaux rôles, l’interprétation d’une jeune femme qui a mal grandi, consumée par la folie, qui a pu semer la mort impunément pendant des années sans être arrêtée.

Fleur de tonnerre

Image - 4,0 / 5

L’image (1.85:1) est un peu douce, avec des couleurs faiblement saturées, délicates et parfaitement étalonnées, dans les intérieurs comme dans les extérieurs qui mettent en valeur les paysages de Bretagne. Derrière la caméra, Hugues Poulain, un chef opérateur expérimenté.

Son - 4,0 / 5

Le son, proposé sous deux formats, Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo, est propre, assez fin. La version 5.1 offre de temps à autre une bonne impression d’immersion, particulièrement dans cette scène où Hélène est effrayée pas les bruits de la nuit, en pleine forêt. Les dialogues manquent occasionnellement de clarté, un défaut trop fréquent des films français.

Fleur de tonnerre

Crédits images : © Photo Estelle Chaigne - JPG Films - Nexus Factory - uMédia_red

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 21 juin 2017
Fleur de Tonnerre, c’est la terrible histoire, mise en images par Stéphanie Pillonca, d’Hélène Jégado, probablement la plus grande tueuse en série de la planète. Une belle occasion pour Déborah François de démontrer l’étendue de son talent.

Lire les avis »

Multimédia
Fleur de tonnerre
Bande-annonce

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)