Messieurs les ronds-de-cuir (1978) : le test complet du DVD

Réalisé par Daniel Ceccaldi
Avec Raymond Pellegrin, Daniel Ceccaldi et Evelyne Buyle

Édité par Koba Films

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Le 26/06/2017
Critique

Messieurs les ronds-de-cuir

Au début du XXe siècle, un vieil homme, le conservateur du musée de Vanne-en-Bresse, a rendez-vous avec un chef de bureau de la Direction Générale des Dons et des Legs du Sous-Secrétariat aux Beaux-Arts. Il erre désespérément dans les couloirs à la recherche du bureau de Monsieur La Hourmerie. Nous allons le suivre pour découvrir les rouages de cette administration, dont on sait qu’elle coûte cher au contribuable, à défaut d’être certain de son utilité.

Messieurs les ronds-de-cuir est l’adaptation pour la chaîne publique Antenne 2, par l’acteur Daniel Ceccaldi, en 1978, du roman éponyme de Georges Courteline, Georges Moinaux pour l’état-civil (1858-1929), auteur prolifique de près d’une cinquantaine de pièces de théâtre et romans qui ont inspiré, de 1910 à nos jours, autant de films ou téléfilms, pas simplement en France, mais aussi en Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Finlande, Tchécoslovaquie, Hongrie, Yougoslavie… jusqu’au Brésil ! Ce rayonnement planétaire valait bien le nom d’une rue dans le douzième arrondissement de la capitale.

Daniel Ceccaldi condense l’intrigue du roman de 200 pages mais reste fidèle à son esprit en retenant presque tous les personnages imaginés par Courteline. Mais pas tous : il ignore notamment celui du dernier chapitre, Plumeau, « que hantait le démon de la non-présence. Il enterrait régulièrement chaque mois une douzaine d’oncles et tantes, et il mariait une cousine le premier lundi de chaque semaine ».

Messieurs les ronds-de-cuir

Cette citation est révélatrice du regard jeté sur les fonctionnaires par Courteline, portrait au vitriol de ce petit monde, essentiellement motivé par les promotions et les décorations. Moins par le travail si l’on se réfère à ce bref échange : « - Prendre ma retraite, pourquoi ? - Pour vous reposer. - De quoi ? ». Mais un avertissement nous apaise juste après le mot « fin » : « Aujourd’hui, les fonctionnaires ne ressemblent plus du tout à ceux qu’a connus Courteline ».

Messieurs les ronds-de-cuir ne tire pas grand profit de la réalisation de Daniel Ceccaldi, avec une caméra figée dans suite de courts plans fixes, sauf rares exceptions. Mais il a pu réunir autour de lui (il joue celui qui dirige le service) une belle brochette d’acteurs, Claude Dauphin dans le rôle du conservateur, Michel Robin, Raymond Pellegrin, Michel Peyrelon (dans le rôle de Letondu, un qui a complètement perdu la boule), Bernard Le Coq, Roger Carel, Jacques Jouanneau, Roland Armontel dans une de ses dernières apparitions sur les écrans… et Jean-Marc Thibault, qui vient de nous quitter, dans le rôle d’un chansonnier, un retour à ses débuts au cabaret.

Et, par-dessus tout, Messieurs les ronds-de-cuir donne un bel aperçu de l’humour de Georges Courteline, décapant, »courtelinesque »en un mot qui, selon l’Encyclopædia Universalis, « qualifie une situation tragi-comique résultant des rapports avec l’administration ».

Une bonne idée donc qu’a eu Koba Films d’ajouter ce titre à sa collection Mémoire de la Télévision, riche de 184 téléfilms ou séries.

Messieurs les ronds-de-cuir

Édition - 7 / 10

Messieurs les ronds-de-cuir (86 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un épais boîtier (14 mm). Un menu animé et musical pour lancer le film au format audio Dolby Digital 1.0 (et non »stéréo 2.0 »comme indiqué au dos de la jaquette), qui mentionne, d’autre part, une durée de 90 minutes.

En guise de bonus, une note d’intention de Daniel Ceccaldi : cinq pages à faire défiler dans lesquelles on peut lire qu’il a souhaité rester fidèle à l’oeuvre originale. Il confesse aussi : « en fin de tournage, le film m’est apparu moins cruel que je ne l’aurais voulu ». Pour finir, il ouvre en grand le parapluie en affirmant que « l’administration moderne, aimable et efficace » n’a plus rien à voir avec celle que décrivait Courteline.

L’habituel Espace découverte Koba Films donne un court extrait du téléfilm Milady (François Leterrier, 1977) et de trois miniséries : Le Fils du cordonnier - L’intégrale (Hervé Baslé, 1994), Les Charmes de l’été - Intégrale (Robert Mazoyer, 1975) et Le Rouge et le Noir (Jean-Daniel Verhaeghe, 1997).

L’image (1.33:1) est propre, exempte de toute tache ou griffure, avec très peu de bruit vidéo. Le talon d’Achille, c’est un étalonnage des couleurs très aléatoire : la moindre variation d’éclairage peut faire virer les visages du gris au rouge violacé.

Le son (Dolby Digital 1.0) n’offre qu’une bande passante étroite, concentrée dans le medium, mais, et c’est là l’essentiel, il restitue les dialogues avec clarté, sans saturations.

Messieurs les ronds-de-cuir

Crédits images : © Koba Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 26 juin 2017
Cette adaptation de Messieurs les ronds-de-cuir donne un aperçu fidèle d’un des romans les plus célèbres de Georges Courteline, au point d’avoir enrichi notre vocabulaire. Selon la respectable Encyclopædia Universalis, l'adjectif courtelinesque « qualifie une situation tragi-comique résultant des rapports avec l’administration ».

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