Bates Motel - Saison 5 (2017) : le test complet du DVD

Bates Motel

Réalisé par Tucker Gates
Avec Vera Farmiga, Freddie Highmore et Max Thieriot

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 10/10/2017
Critique

Bates Motel - Saison 5

Norman gère seul le motel de White Pine Bay depuis le décès de sa mère. Enfin, pas tout à fait seul : Norma est toujours aussi présente dans sa tête, s’affaire dans la sinistre maison qui surplombe le motel, prépare ses repas, partage son lit… Et même va-t-elle jusqu’à profiter des trous noirs dont il souffre occasionnellement pour prendre le contrôle de son esprit et agir à sa place…

Bates Motel, créée en 2013 par Anthony Cipriano, Carlton Cuse (un des principaux scénaristes de Lost) et Kerry Ehrin (coscénariste et coproducteur de Clair de Lune (Moonlighting, 1985-1988), Friday Night Lights (2006-2011) et Parenthood (2010-2015), est un prequel de Psychose, l’adaptation faite en 1960 par Alfred Hitchcock du roman de Robert Bloch. Le scénario de la série nous montre ce qu’avait pu être l’enfance et l’adolescence de Norman Bates, ce qui l’a conduit à poignarder Marion Crane/Janet Leigh sous la douche.

It’s real and not real…

Violence, inceste, parricide sont, sans qu’il en ait conscience, à l’origine de la souffrance de Norman, souffrance tout à la fois apaisée et entretenue par la relation très ambiguë avec sa mère. C’est probablement le poids d’un passé trop lourd à porter qui a poussé Norman à tenter d’échapper à une réalité trop oppressante, en confondant réel et imaginaire, au point de développer un trouble dissociatif de l’identité, diagnostiqué au cours de la saison 4. D’une nature douce et craintive, Norman peut pourtant se révéler très dangereux quand il devient Norma.

Oh, Mother, what have I done?

Il ne peut donc se sentir responsable des meurtres perpétrés par Norma, jusqu’à ce que le doute finisse par s’infiltrer : et si Norma était vraiment morte ?

Les auteurs de Bates Motel, une bonne dizaine de scénaristes conduits par les trois créateurs, sous la houlette de Robert Bloch, le romancier inventeur des personnages, ont réussi, sur une trame œdipienne, à tisser un scénario tout aussi subtil, exempt de clichés, que solidement construit, centré sur le duo Norman-Norma, avec des personnages secondaires en nombre compté, utiles à la progression du récit.

Bates Motel - Saison 5

Ce bon scénario, soutenu par d’excellents dialogues, est mis en valeur par deux acteurs, Vera Farmiga (In the Air/Up in the Air, Conjuring : les dossiers Warren/The Conjuring) et Freddie Highmore, révélé en 2005 par Tim Burton dans Charlie et la chocolaterie, qui réussissent à habiter leur personnage, à être Norman et Norma, à ressentir et communiquer leur trouble, leur angoisse, leurs pulsions, leur souffrance. On attend avec impatience, pour revoir Freddie Highmore, l’arrivée du Blu-ray et du DVD de la toute nouvelle série The Good Doctor, créée par David Shore (Dr. House), dans laquelle il tient le rôle-titre.

Vera Farmiga et lui forment, par leur jeu à fleur de peau et une troublante alchimie, un inoubliable couple à l’écran.

Un délicat point d’orgue

Le talon d’Achille des séries peut être leur difficulté à trouver leur conclusion, soit qu’elles durent trop longtemps au risque d’émousser l’intérêt, soit qu’elles se terminent abruptement ou bien en queue de poisson.

Bates Motel évite ces écueils. Sans jamais lasser, elle a dit tout ce qu’elle avait à dire sur le personnage de Norman Bates. La saison 5, la meilleure de toutes, assure parfaitement le relais jusqu’au temps où Hitchcock nous l’avait fait découvrir, il y a 57 ans. La boucle est bouclée, il fallait que le mot « fin » apparaisse.

Et quelle fin, pas mièvre, à la fois tragique et douce, horrible et poétique. Une fin inoubliable, un peu comme celle de Butterfly Kiss, le film de Michael Winterbottom enfin sorti sur DVD, lui aussi sur le thème de la confusion de deux personnalités.

Bates Motel - Saison 5

Présentation - 2,5 / 5

Bates Motel saison 5 (10 x 42 minutes) et ses suppléments (52 minutes) tiennent sur trois DVD-9 (deux disques dans l’édition Blu-ray) logés dans un boîtier non fourni pour le test.

Le menu spartiate, fixe et musical, propose le choix entre la version originale et deux doublages, l’un en français, l’autre en italien, tous au format Dolby Digital 5.1.

Sous-titres en français et dans sept autres langues, dont l’anglais pour malentendants.

Bonus - 2,5 / 5

En complément, des scènes coupées (18’), réparties sur les trois disques.

Sur le disque 3, un bêtisier (4’), Bates Motel: closed for business (10’), dans lequel les créateurs Carlton Cuse et Kerry Ehrin soulignent que la saison 5 conduit jusqu’au film d’Alfred Hitchcock, avec quelques scènes en hommage explicite au « maître du suspense » et l’entrée en scène du personnage de Marion Crane, sous les traits de Rihanna (peut-être plus à l’aise devant un micro que face à une caméra). La saison finale développe le personnage de Chick, le clochard, le seul à ne pas juger Norman. Puis, Bates Motel: the check-out (20’) loue la prestation de Freddie Highmore, remercie ses fans, de tout âge, certains très jeunes, et les spectateurs qui sont restés fidèles à la série, au long de ses cinquante épisodes.

Bates Motel - Saison 5

Image - 4,0 / 5

L’image (1.78:1) déploie une palette de couleurs délicatement nuancées. Bien contrastée avec, toutefois, un léger manque de netteté dans certaines scènes d’intérieur en basse lumière, faiblesse révélée sur l’édition Blu-ray des saisons précédentes, accentuée par le support DVD.

Son - 3,5 / 5

Le son (Dolby Digital 5.1 pour la version originale et le doublage en français) restitue les dialogues avec clarté et procure, dans quelques extérieurs, une assez bonne immersion dans l’ambiance, par exemple sous les averses de pluie, apparemment fréquentes en British Columbia, lieu de tournage de la série.

La finesse du son permet d’apprécier la beauté de la musique originale de Chris Bacon (Smash). Les dialogues du doublage, trop mats, s’intègrent moins bien à l’image sonore et manquent de naturel.

Bates Motel - Saison 5

Crédits images : © 2016 A&E Television Networks, LLC

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 10 octobre 2017
Bates Motel, sur une trame œdipienne, a réussi à tisser un scénario subtil, exempt de clichés, solidement construit, centré sur le duo Norman-Norma, avec des personnages secondaires en nombre compté, utiles à la progression du récit. Et quelle belle fin, tragique et douce, horrible et poétique.

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