Ava (2017) : le test complet du DVD

Réalisé par Léa Mysius
Avec Noée Abita, Laure Calamy et Juan Cano

Édité par ARTE ÉDITIONS

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Le 16/11/2017
Critique

Ava

Ava, 13 ans, en vacances avec sa mère dans le Médoc, au bord de l’océan, apprend qu’elle souffre d’une rétinite pigmentaire qui affectera dans un premier temps sa vision nocturne pour aboutir rapidement à une cécité complète. Sa mère la pousse à profiter au maximum de ses vacances. C’est un chien noir qui va faire se croiser les chemins d’Ava et de Juan, un jeune gitan fugitif qui se cache dans un blockhaus renversé sur la plage…

Ava, le premier long métrage de Léa Mysius, sorti le 21 juin (après trois courts dont le dernier figure en bonus sur le DVD), traite principalement du passage de l’adolescence à l’âge adulte, un passage accéléré par la menace sur la santé d’Ava. Elle sait qu’elle perdra bientôt la vue et veut s’employer à développer au plus vite ses autres sens. Marcher les yeux bandés est un moyen. Mais l’assouvissement du désir sexuel qu’elle sent monter est aussi une voie à explorer… sans perdre de temps.

Ava

Ava montre, dans une succession de scènes, sans recours à des explications, comment la fillette, encore une enfant, mais un peu une femme, probablement plus mature que sa mère (bien interprétée par Laure Calamy, la Noémie Leclerc de la série Dix pour cent), va soudain dévorer la vie. La représentation de la transformation est subtile, mais évidente : alors qu’elle est montrée, dans les premières séquences, marchant sur la plage en maillot de bains, les yeux baissés, le dos vouté, les mains sur la poitrine, manifestement complexée, la caméra la montrera plus tard, sur cette même plage, exhibant fièrement son corps presque nu, dans une folle équipée à la Bonnie & Clyde où, en compagnie de Juan, elle détrousse les estivants… de leurs boissons ou de leur chapeau ! En toile de fond de cette histoire d’amour insolite, dramatique et surtout comique, suinte le racisme « ordinaire » de quelques vacanciers et de deux policiers municipaux à cheval.

Ava est un premier film d’une surprenante tenue, avec des cadres bien composés, un montage inspiré et fluide, un accompagnement musical en contrepoint avec l’image qui n’interfère jamais avec les dialogues, un traitement sophistiqué, annonciateur de la cécité à venir, de la lumière et des couleurs qui vont progressivement s’estomper.

On est vite accaparé par le personnage d’Ava, tout au long d’un récit sans temps mort, à l’exception d’une baisse de tension dans les scènes trop longues dans le camp des gitans, à la fin du film. Noée Abita, pour sa toute première apparition sur l’écran, se glisse facilement et avec beaucoup de naturel dans la peau d’Ava.

Ava

Présentation - 3,5 / 5

Ava (101 minutes) et ses suppléments (53 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier, non fourni pour le test effectué sur check-disc. Le menu animé et musical propose le film au format audio Dolby Digital 5.1, avec sous-titres pour malentendants et sous-titres anglais.

Bonus - 4,0 / 5

En complément, un entretien avec Léa Mysius (24’). Le scénario d’Ava, remis pour le diplôme de fin d’études de la Fémis, a été modifié au dernier moment : ce sont des migraines ophtalmiques qui ont donné à la réalisatrice l’idée que la jeune fille devienne aveugle, ce qui justifiait l’urgence de sa recherche d’une première expérience sexuelle. Le choix de Noée Abita s’est vite imposé. L’envie de filmer, après celle de lire, lui est venue en voyant La Nuit du chasseur, puis Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin) avec lequel elle collaborera à l’écriture du scénario du film Les Fantômes d’Ismaël, sorti cette année. Elle a obtenu des producteurs les moyens nécessaires pour pouvoir tourner sur pellicule 35 mm, ce qui, selon elle, permet notamment de donner plus de profondeur à l’image. Elle écrit en ce moment pour André Téchiné.

Puis, un court métrage, L’Île jaune (2016, 2.35:1, 29’). Coréalisé par Léa Mysius et Paul Guilhaume, son compagnon, également coscénariste et chef opérateur d’Ava, ce court métrage a un point commun avec Ava : Ena, 11 ans, est fascinée par un jeune pêcheur d’anguilles et promet de le rejoindre sur une petite île de l’étang de Thau…

Ava

Image - 4,5 / 5

L’image (1.85:1) est précise, avec un très léger grain argentique respecté lors du transfert numérique, des couleurs bien étalonnées, vives au début, s’atténuant progressivement. Des noirs très denses et une excellente lisibilité dans toutes les scènes de nuit, dont un bel exemple est donné par celle, prise en contrejour, où Ava et Juan traversent un torrent.

Son - 5,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 assure la clarté des dialogues et une restitution naturelle des vagues et du vent. Les voies surround profitent surtout à l’accompagnement musical auquel elles donnent une appréciable ampleur.

Ava

Crédits images : © ARTE

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 16 novembre 2017
Ava est un premier film d’une surprenante tenue, avec des cadres bien composés, un montage inspiré et fluide, un accompagnement musical en contrepoint avec l’image, un traitement sophistiqué de la lumière et des couleurs. Primé par la SACD à Cannes, il permet de découvrir Noée Abita, une jeune actrice à suivre…

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