Orlando (1992) : le test complet du DVD

Réalisé par Sally Potter
Avec Tilda Swinton, Billy Zane et Quentin Crisp

Édité par Éditions Montparnasse

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Le 16/10/2017
Critique

Orlando

La reine d’Angleterre Elizabeth I, fille de Henry VIII et d’Anne Boleyn, dite « la reine vierge », fait du jeune Orlando sa « mascotte » et lui offre titre et domaine sous une stricte condition : « Do not fade, do not wither, do not grow old! » « Ne te flétris pas, ne te fane pas, ne vieillis pas ! » Impensable de désobéir à une reine : Orlando va donc traverser les siècles sans prendre une ride…

« La même personne… Aucune différence : juste un autre sexe ! »

Cette phrase, prononcée par Orlando quand, se réveillant d’une léthargie qui aura duré une semaine, il découvre dans une psyché le reflet de son nouveau corps de femme, donne une des clés du roman de Virginia Woolf. Que peut-il y avoir d’antinaturel dans la confusion des genres pour la romancière mariée qui entretint, dans les années 20, une liaison durable avec Vita Sackville-West qui lui inspira le personnage d’Orlando ? La prétendue différence des sexes n’est-elle pas qu’une construction sociale ?

Pour créer Orlando, Sally Potter elle-même a écrit l’adaptation du roman le plus léger de Virginia Woolf, une parodie de biographie, mais qui traduit aussi sa vision, féministe, de l’évolution des rapports entre les sexes, dans un rapide survol de quatre siècles au long desquels le personnage est confronté à l’amour, à la mort, à la poésie, à la politique, aux mondanités, à différentes cultures, à l’enfantement…

Orlando

Avec Orlando, Sally Potter réalise un film flamboyant, exubérant, accusant l’aspect fantasque du roman, notamment avec la longue scène du banquet sur la Tamise prise par les glaces (en réalité sur un lac gelé d’Ouzbékistan où fut tournée, ainsi qu’à Saint Pétersbourg, une bonne partie du film), sous l’éclairage de centaines de torches, ou avec la course-poursuite dans un labyrinthe, saisie dans un travelling virtuose, ou encore avec un jardin enveloppé dans du drap blanc, à la manière de Christo…

Sans Tilda Swinton, qui lui prête son étrange grâce androgyne, Orlando n’aurait pas le charme troublant qu’il diffuse dès la première image, avec les apparitions de son héros/héroïne dans mille costumes extravagants. Elle tient là un de ses rôles les plus insolites, avec Only Lovers Left Alive. La confusion des genres n’a pas touché qu’Orlando : le personnage d’Elizabeth I est tenu par un habitué des travestissements, l’acteur Quentin Crisp !

Orlando

Édition - 7,5 / 10

Orlando (90 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm, glissé dans un étui. Le menu animé et musical propose le choix entre version originale, avec sous-titres imposés mais bien placés tout au bas de l’image, et doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 stéréo.

Aucun supplément, juste la bande-annonce de deux autres titres du catalogue des Éditions Montparnasse, la minisérie coproduite en 1970 par la BBC Les Six femmes d’Henry VIII et le film Korczak, réalisé en 1990 par Andrzej Wajda.

L’image (1.85:1), d’une texture agréable sauvegardant le léger grain de la texture argentique, propose des couleurs bien saturées, dans des tonalités chaudes, avec de solides contrastes et des noirs denses, assurant une parfaite lisibilité dans toutes les conditions d’éclairage. Un soigneux étalonnage des couleurs rend délicatement les tons de peau.

Le son Dolby Digital 2.0 stéréo, très propre, donne une belle ampleur à l’ambiance et à l’accompagnement musical et une sensation d’immersion renforcée par une bonne séparation des deux voies. Les dialogues sont clairement restitués mais, dans le doublage, beaucoup trop en avant, en déséquilibre avec l’ambiance et la musique.

Orlando

Crédits images : © Éditions Montparnasse

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 16 octobre 2017
Avec Orlando, Sally Potter réalise un film flamboyant, une exubérante adaptation du roman de Virginia Wolf qui invite à une réflexion sur le masculin, le féminin et la confusion des genres. Un des plus beaux rôles de Tilda Swinton.

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