Cinéma, mon amour (2015) : le test complet du DVD

Réalisé par Alexandru Belc
Avec Victor Purice, Cornelia Chelmu et Lorena Cosău

Édité par Outplay

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Le 24/10/2017
Critique

Cinema, mon amour

La société d’état Romania Films exploitait toutes les salles de cinéma de Roumanie. Sur les 400 recensées en 1989, il ne reste aujourd’hui qu’une trentaine, survivant difficilement. Victor Purice s’acharne à sauver du naufrage le Cinéma Dacia la dernière salle de Piatra Neamt, une ville de 85 000 habitants au nord-est du pays.

Cinéma, mon amour (en français dans le texte) est le deuxième documentaire de long métrage d’Alexandru Belc, après 8 Martie (8 mars) sur le délicat passage, pour les femmes, d’une économie dirigiste à une économie soumise aux lois du marché.

Cinéma, mon amour aborde un sérieux problème : il n’y a pratiquement plus de salles pour la diffusion nationale du cinéma roumain. Et le sort des cinémas restants est fragile, tenant souvent au seul acharnement de leur exploitant. Il est évident que si Victor Purice jetait l’éponge, le Cinéma Dacia mettrait aussitôt la clef sous la porte.

Le tournage, nous dit-on dans le supplément, s’est étalé sur trois ans, une durée qui a largement permis aux trois personnages, Victor Purice et ses deux employées, Cornelia et Aurelia, d’oublier la caméra qui a pu saisir les hauts et bas de l’aventure, les moments d’espoir qui cèdent parfois le terrain au découragement.

Cinema, mon amour

Cinéma, mon amour propose des images fortes, souvent pessimistes : le hall du cinéma, désert, dans lequel on essaie d’imaginer la foule qui s’y pressait, on nous l’assure, il y a une trentaine d’années, trois sièges occupés dans une salle de 4 ou 500 places, les couvertures et le thé chaud proposés en hiver pour faire oublier le froid… donnent la mesure d’un combat désespéré.

Cinéma, mon amour entretient pourtant une vacillante lueur d’espoir quand résonne la voix d’une centaine d’écoliers invités à une matinée à petit prix pendant laquelle ils pourront choisir leur film dans une liste qui leur est proposée. Ces enfants sont, pour Victor Purice, la clef d’un avenir meilleur : ils pourront, espère-t-il, inciter leurs amis et leurs parents à revenir au cinéma.

Cet émouvant témoignage sur la lutte pour la survie du cinéma dans certains pays s’ajoute à ceux récemment apportés par deux documentaires afghans, Kaboul Cinéma sur la sauvegarde des archives filmées, et Nothingwood sur les projections itinérantes de Salim Shaheen pour que jamais ne s’éteigne l’envie de voir des films.

Cinema, mon amour

Présentation - 3,0 / 5

Cinéma, mon amour (70 minutes) et son supplément (20 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un fin digipack décoré par une composition de Federico Babina, reprise sur la sérigraphie du disque.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels bien placés tout au bas du cadre, sous deux formats audio, Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo.

À l’intérieur de la couverture, un livret illustré de 8 pages contient une note d’intention du réalisateur, celle de faire renaître ses souvenirs d’enfance des années 80 quand « de nombreux spectateurs étaient refusés car les salles étaient complètes ». Suit une courte notice sur sa carrière et son oeuvre. Il se termine par un entretien avec lui sur la naissance du projet, sur la collecte d’informations permettant de dresser un bilan sincère de la situation des salles, sur la décision d’abandonner le tour d’horizon dans tout le pays, initialement envisagé, en faveur d’un gros plan du Cinéma Dacia, une aventure qui peut nourrir l’espoir que les salles roumaines seront, un jour, à nouveau combles.

Cinema, mon amour

Bonus - 2,5 / 5

En plus d’une bande-annonce, un entretien avec Victor Purice (20’). Alexandru Belc après avoir découvert le Cinéma Dacia a choisi, pour illustrer la crise de l’exploitation des salles de cinéma en Roumanie, de montrer un exemple de résistance contre une apparente fatalité. Le succès du film l’a encouragé à poursuivre ses efforts et a aidé à propager son message : c’est au directeur d’une salle d’inventer les moyens d’attirer le public, en particulier celui des jeunes, le seul porteur d’espoir.

Image - 4,5 / 5

L’image (2.39:1), propre, avec des couleurs délicatement saturées et soigneusement étalonnées, assure une parfaite lisibilité, dans toutes les conditions de tournage, y compris dans l’étroit boyau du sous-sol du cinéma.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 (ou 2.0, au choix) restitue clairement les dialogues avec les bruits ambiants du dehors et les quelques mesures de musique qu’écoutent les protagonistes. L’utilisation très discrète des voies latérales par la version DD 5.1 rend difficile l’appréciation des différences entre les deux formats.

Cinema, mon amour

Crédits images : © Libra Film, Pink Productions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 25 octobre 2017
Cinéma, mon amour montre l’acharnement de l’exploitant du Cinéma Dacia, le seul restant à Piatra Neamt, une ville de 85 000 habitants à 350 km au nord de Bucarest, à sauver, contre vents et marées, l’une des trente dernières salles de cinéma de toute la Roumanie. Un documentaire émouvant…

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