The Frankenstein Chronicles - Saisons 1 & 2 (2017) : le test complet du DVD

Londres, 1827. John Marlott, officier de police de la brigade de Bow Street, découvre sur les rives de la Tamise le cadavre mutilé d’une fillette dont l’autopsie révélera qu’il est l’assemblage de parties de corps de huit enfants. Robert Peel, ministre de l’intérieur, affecte Marlott à plein temps sur cette affaire, avec l’assistance de Joseph Nightingale, un jeune collègue noir. Le viol de sépultures, la disparition d’enfants et la découverte d’autres cadavres font penser qu’un homme, probablement un chirurgien, s’inspire de Frankenstein or The Modern Prometheus, le roman de Mary Shelley, pour des expérimentations sur la création de la vie…

The Frankenstein Chronicles, diffusée par ITV, est une création de Barry Langford et Benjamin Ross, encore peu connus, le premier pour une modeste contribution à l’écriture de deux séries, le second pour avoir écrit et réalisé en 1995 le long métrage The Young Poisoner’s Handbook, Grand prix du jury à Sundance, et pour avoir réalisé six films, téléfilms et quelques épisodes de séries, dont les six de la saison 1 de The Frankenstein Chronicles.

Situé dans le Londres pré-dickensien, en 1827 pour la saison 1, en 1830 pour la saison 2, au milieu de quartiers pauvres éprouvés par la misère, par la peste et le choléra et par la criminalité, avec un personnage principal tourmenté, John Marlott, rescapé de Waterloo, rongé par la syphilis et hanté par les fantômes de sa jeune épouse et de leur bébé, rappelle à plus d’un titre la série Taboo (dont le tournage de la saison 2 reste toujours annoncé pour 2018).

The Frankenstein Chronicles est une série très sombre, non seulement parce qu’une grande partie des scènes est filmée la nuit ou dans des intérieurs lépreux, faiblement éclairés par des bougies ou des lampes à pétrole, mais encore, par l’étalage de la misère et les abus qu’elle engendre : des enfants sont enlevés en échange de modiques sommes d’argent, alors que d’autres mendient ou se prostituent pour survivre. La noirceur n’épargne pas les classes aisées, notamment les dignitaires de l’Église d’Angleterre qui refusent d’agrandir les cimetières pour faire monter le prix des enterrements et favorisent la propagation de la peste pour vider de ses habitants tout un quartier qu’ils projettent de reconstruire pour lui donner une forte plus-value. Cette plongée dans un terrible passé est rendue crédible par le réalisme des décors et costumes.

The Frankenstein Chronicles, une pure fiction, parsème dans le récit quelques repères historiques. On y voit, dans la saison 1, Mary Shelley et William Blake, l’étrange peintre et poète dont les tableaux fantasmagoriques servent de toile de fond des génériques et forment une sorte de fil rouge de toute la série, et, dans les deux saisons, Robert Peel, le ministre de l’intérieur qui deviendra premier ministre en 1834. La série mentionne aussi la préparation de l’Anatomy Act qui, en 1832, légalisera la dissection de cadavres et mettra fin au trafic des profanateurs de sépultures, les fameux body snatchers qui inspireront maints scénaristes.

Bien entouré par le reste de la distribution, Sean Bean, le Boromir de la saga Le Seigneur des Anneaux et le Ned Stark de Game of Thrones (Le Trône de Fer), communique parfaitement le troublant désespoir de John Marlott, rongé par les atteintes nerveuses de la maladie et de son traitement au mercure, halluciné par ses fantômes, culpabilisé par les échecs de son enquête. Sean Bean tint le rôle-titre de la saga Sharpe, une brillante suite de 14 téléfilms relatant la bravoure d’un soldat pendant les guerres napoléoniennes, encore disponible au Royaume Uni, et est apparu, tout récemment, en tête de la distribution de Broken, une minisérie de 2017 qu’on attend impatiemment.

The Frankenstein Chronicles réussit à créer une ambiance difficilement oubliable, à la frontière entre réel et fantastique.

The Frankenstein Chronicles - saisons 1 & 2 (283 et 261 minutes, 2 x 6 épisodes) tiennent sur quatre DVD logés un boîtier non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose la version originale au format Dolby Digital 2.0 stéréo, pour la saison 1, et Dolby Digital 5.1, pour la saison 2, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français au format Dolby Digital 5.1 pour les deux saisons.

Aucun bonus vidéo.

L’image (1.78:1), très sombre dans l’ensemble, aux couleurs de l’ambiance de la série et du ciel londonien, peut aller jusqu’à estomper la lisibilité de quelques séquences. La netteté et la profondeur de champ de tout le reste, y compris de scènes éclairées à la seule lueur de bougies, laissent penser que c’est le résultat d’un choix délibéré, pour renforcer l’aspect lugubre et mystérieux de l’oeuvre.

Le son de la version originale, Dolby Digital 2.0 stéréo pour la saison 1, DD 5.1 pour la saison 2, restitue clairement les dialogues en procurant une discrète sensation d’immersion dans l’ambiance, toutefois sans différence notable entre les deux formats. Le doublage en français est d’une qualité nettement supérieure à la normale.

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