Réalisé par Tim Oliehoek
Avec
Guy Clemens, Aus Greidanus et Noortje Herlaar
Édité par Rimini Editions
Amsterdam, 1970. À l’annonce par Sotheby’s de la vente aux enchères d’une partie de la fabuleuse collection d’objets d’arts du richissime homme d’affaires Pieter Menten, Hans Knoop, reporter au quotidien De Telegraaf, est informé que les objets vendus ont été volés à des Juifs dont Menten a commandé l’exécution en Pologne, en 1941. On l’encourage à faire bloquer la vente et à rassembler les preuves nécessaires à la réouverture de son procès pour crime de guerre.
The Body Collector (De Zaak Menten, l’affaire Menten), est une minisérie de Tim Oliehoek, réalisateur d’une vingtaine de films, téléfilms et séries, dont seul Wiplala le lutin enchanteur, des aventures pour enfants, est aujourd’hui disponible en vidéo en France.
The Body Collector (pourquoi ce titre ?) retrace fidèlement la vie de l’homme d’affaires Pieter Menten, à partir de 1933, quand il loue à Isaac Pistiner, un propriétaire terrien juif, une villa à Podhorodze pour en faire sa résidence d’été. Après avoir échappé aux Soviets à la fin de 1939, il reviendra en Pologne, sous l’uniforme de la SS, pour commander un peloton d’exécution responsable de la mort d’un millier de juifs et communistes dans la région de Lviv. Il fut, en 1949, relaxé de l’accusation de crime de guerre et condamné à une courte peine pour avoir porté l’uniforme de la SS.
La minisérie se concentre sur la quête, entreprise dès 1970 par Hans Knoop, visant à rassembler les preuves qui avaient manqué pour faire condamner Pieter Menten, dont les faits et gestes antérieurs sont évoqués dans de courts flashbacks. Ni les menaces de Pieter Menten, ni l’opposition d’un confrère, ni les réticences du comité de rédaction du journal, ni la relative indolence de la justice ou l’indifférence du public n’auront raison de la détermination de Hans Knoop à atteindre son but, faire payer Pieter Menten pour ses crimes.
The Body Collector, très fidèle aux faits, est passionnante de bout en bout, rythmée par une suite de rebondissements, une alternance de réussites et d’échecs, ceux-là en partie imputables à la propension des autorités néerlandaises à laisser sous une chape de plomb certaines exactions commises pendant l’occupation allemande.
Si la minisérie ne brille pas par l’inventivité de sa mise en scène, son scénario est bien construit et elle profite d’une solide distribution, avec Aus Greidanus, glaçant dans son interprétation de Menten, et Guy Clemens, d’une convaincante sobriété dans le rôle de Hans Knoop. La reconstitution du passé dans les flashbacks, visiblement faite avec des moyens comptés, reste pourtant crédible.
The Body Collector, distinguée Meilleure série dramatique au Nederlands Film Festival et Meilleure série dramatique étrangère au Fairmont Banff Springs Festival, au Canada, vaut largement d’être vue pour l’éclairage rigoureux qu’elle projette sur une affaire ignorée du grand public.
The Body Collector (3 x 47 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm glissé dans un fourreau. Le menu animé et musical propose, sur la une d’un journal, la version originale (principalement en néerlandais, accessoirement en anglais et en allemand), avec sous-titres optionnels, ainsi qu’un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 stéréo.
Aucun supplément, hormis une bande-annonce.
L’image (1.78:1) est décevante. Bien que les scènes en pleine lumière s’en tirent honorablement, l’image est, pour le reste, faiblement résolue, avec des couleurs ternes, des contrastes faibles, encore atténués par des noirs poreux et un léger voile brumeux dans certaines scènes.
Le son Dolby Digital 2.0 stéréo restitue clairement les dialogues, l’accompagnement musical et les ambiances. La séparation des deux voies est faible et parfois peu cohérente. Ce constat vaut pour le doublage qui manque dramatiquement de naturel.
Crédits images : © 2016 Elmer van der Marel