Réalisé par Antonio Campos
Avec
Jessica Biel, Christopher Abbott et Dohn Norwood
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Cora Tannetti se détend au bord d’un lac en compagnie de son mari Mason et de leur enfant de deux ans quand, soudain, elle poignarde un homme qu’elle dit ne pas connaître. Incapable de fournir des explications, elle plaide pourtant coupable. Le lieutenant de police Harry Ambrose fouille dans le passé de la jeune femme à la recherche des raisons de son geste…
The Sinner est l’adaptation de Die Sünderin, l’un des plus célèbres romans policiers de l’Allemande Petra Hammesfahr qui a, elle-même, contribué à l’écriture de la série, sous la houlette du scénariste Derek Simonds. Ce dernier avait déjà coécrit deux miniséries appréciées, The Astronaut Wives Club, créée par Stephanie Savage (2015, 10 épisodes) et When We Rise, sur le mouvement pour les droits des homosexuels aux USA, créée par Dustin Lance Black (2017, 4 épisodes). The Sinner est sa première série, probablement pas la dernière en fonction de l’accueil que lui a réservé le public.
I just did it. And I don‘t know why
Le thème captive d’emblée. En premier lieu, on brûle de savoir pourquoi Cora a tué. Ensuite, vient une question : si, comme elle l’assure, elle ne connaissait pas la victime, est-elle vraiment coupable ? Pas de meurtre sans intention de tuer, en effet. Et pourtant, Cora plaide coupable, ce qui, aux USA, entraîne automatiquement une condamnation sans procès, donc sans possibilité de faire appel, la seule inconnue restant la sévérité de la sentence, le nombre d’années d’emprisonnement, laissé à la seule appréciation du juge.
The Sinner, par une progression rigoureusement structurée de l’enquête, sans rebondissement spectaculaire, comme un écheveau qu’on déroule méthodiquement, nous donne tout d’abord l’explication de la personnalité troublée de Cora, le résultat d’une enfance douloureuse imposée par une mère bigote et culpabilisante, puis, peu à peu nous fait subodorer les raisons de son geste meurtrier qui ne nous seront complètement révélées qu’au dernier épisode.
S’accordent à la simplicité du scénario, une mise en scène classique, sans afféteries, et l’efficace sobriété de la prestation de Jessica Biel (nommée aux Golden Globes pour ce rôle) et de Bill Pullman.
The Sinner, dans cette première saison, dénoue totalement l’histoire de Cora. Le succès de la minisérie a, toutefois, stimulé la production d’une suite, sans le personnage de Cora, mais avec celui de Harry Ambrose qui tentera encore d’expliquer l’inexplicable, cette fois le meurtre, sans mobile apparent, de toute sa famille par un garçon de 11 ans.
Une autre série d’anthologie qui peut rappeler The Missing, avec Tchéky Karyo (2014, deux affaires, deux saisons).
The Sinner, saison 1 (8 x 40 minutes) et son maigre supplément (4 minutes) tiennent sur deux DVD-9 logés dans un coffret non fourni pour le test, effectué sur check discs.
Un menu spartiate, fixe et musical, propose la série dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, ou dans deux doublages, l’un en français, l’autre en allemand. Trois versions au format Dolby Digital 5.1.
Les suppléments se limitent à quelques scènes coupées d’une durée cumulée de 4 minutes.
L’image (1.78:1), lumineuse, précise, propose des couleurs agréablement saturées et soigneusement étalonnées. De solides contrastes, avec des noirs profonds, assurent une parfaite lisibilité dans toutes les conditions d’éclairage, y compris dans les scènes de nuit.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale profite d’une bonne dynamique, d’un spectre assez ouvert, et d’une utilisation cohérente des cinq voies, discrètement immersive. Ce constat vaut aussi pour le doublage en français, aux dialogues un peu monotones.
Crédits images : © 2017 USA Network Media, LLC