Réalisé par Ceyda Torun
Édité par Epicentre Films
Des chats peuplent l’actuelle Istanbul depuis des milliers d’années, témoins de l’avènement et de la chute d’empires, du déclin et de la croissance de la ville. Bien qu’appréciés de beaucoup, ils vivent sans maîtres. Qu’on les adore, qu’on les déteste ou qu’on les ignore, ils font incontestablement partie de la vie de tous, dit la notice annonçant le film.
Kedi - Des chats et des hommes (Kedi, « chat » en turc) est le premier long-métrage de la réalisatrice américaine Ceyda Torun, née à Istanbul où elle est restée jusqu’à l’âge de 11 ans, en compagnie de ses meilleurs amis… trois chats !
Elle y est revenue pour filmer la cohabitation des Stambouliotes et des chats, certains s’étant fait adopter dans un foyer à l’instar de nos animaux de compagnie, mais la plupart sans domicile fixe, de vrais chats de gouttière, vivant dans la rue où ils sont nourris, abreuvés et caressés par les habitants et passants, où certains mendient ou chapardent leur nourriture… Plus qu’une cohabitation, c’est une symbiose dont l’origine se perd dans la nuit des temps.
Kedi - Des chats et des hommes, dans son montage final, met en vedette sept chats, Bengü l’amoureuse, Aslan Parçasi le chasseur, Deniz le mondain, Sari l’arnaqueuse, Duman l’aristocrate, Gamsiz le joueur et Psikopat le mauvais coucheur. Avec leur caractère bien affirmé, ils ont attiré l’attention de la réalisatrice et de sa petite équipe, les chefs opérateurs Charlie Wuppermann, l’Américain et Alp Korfali, le Turc, et Burçin Aktan, le preneur de son, qui les ont suivis pendant trois mois, le jour, la nuit, avec une caméra portée à hauteur de chat, dans les rues, même sur les toits.
Kedi - Des chats et des hommes, comme son titre français l’indique, s’intéresse aussi aux hommes et aux femmes, de types bien différents les uns des autres, eux aussi, comme ces sept-là : un pêcheur, une artiste peintre (surtout de chats !), un marchand de poissons, un restaurateur, un menuisier, un shipchandler, un retraité qui a trouvé le bonheur en nourrissant quotidiennement les félins de tout un quartier ! Une population diverse, encore qu’une certaine uniformité ait tendance à s’imposer : la jeune peintre nous dit la difficulté d’exprimer sa féminité, la plupart des femmes étant camouflées sous des vêtements noirs informes.
Kedi - Des chats et des hommes, c’est aussi le vieil Istanbul, pas celui des touristes, même si la cathédrale Sainte Sophie, devenue la Mosquée Bleue avec ses quatre minarets, entre souvent dans le champ, l’Istanbul chaotique, à l’architecture anarchique, avec des cordes à linge traversant les rues, une forêt d’antennes paraboliques sur les toits, un cimetière aux stèles et pierres tombales sens dessus-dessous, avec des enfants accrochés aux trams… un joyeux bazar !
Kedi - Des chats et des hommes (78 minutes) et ses suppléments (49 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un digipack.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, au format Dolby Digital 5.1, avec sous-titres optionnels, au choix en français ou en anglais, ou dans un doublage en français, également DD 5.1.
Dans la couverture, sept cartes postales avec le portait des chats vedettes.
Entretien avec Ceyda Torun (16’, anglais, sous-titré). Elle a grandi à Istanbul avec ses trois chats, puis déménagé dans plusieurs pays avant de s’installer aux USA. Le sujet de son premier film, produit avec Charlie Wuppermann, son ami chef opérateur, s’est vite imposé, là où semblent s’être tissées les premières relations entre les hommes et les chats : on a trouvé, en creusant le tunnel entre les deux rives du Bosphore, le squelette fossilisé, vieux d’au moins 3 500 ans, d’un chat au fémur cassé qui semblait avoir été soigné par un bandage. Les chats d’Istanbul sont en permanence en contact avec les gens dans la rue, ce qui les différencie des animaux reclus dans un foyer. Des trente-cinq histoires de chats, sept ont été retenues. Un des objectifs du film était de faire découvrir la ville qui n’a pas souvent été correctement dépeinte au cinéma, sauf peut-être par Crossing the Bridge: The Sound of Istanbul de Fatih Akin (2005), un documentaire centré sur la musique. Elle a souhaité éviter l’imagerie habituelle de la ville pour saisir de vrais moments de vie.
Entretien avec Ceyda Torun et Charlie Wuppermann (7’), déguisés en chats. Ceyda Torun et son chef opérateur ont souhaité montrer la relation spéciale entre l’homme et le chat. Le tournage quotidien, avec une caméra le plus souvent portée à hauteur de la cheville, a rassemblé 180 heures de rushes. La musique originale est l’oeuvre de la compositrice turque Kira Fontana.
Présentation du film dans l’émission Vivement dimanche prochain (17 décembre 2017, 4’), avec Michel Drucker et Anny Duperey… avec projection de la bande-annonce.
Scènes coupées (19’). Ces nombreuses scènes, soigneusement étalonnées, sonorisées et montées, au niveau de qualité des scènes retenues dans le montage final, ont néanmoins été judicieusement écartées : eût-il été plus long, le film aurait fini par lasser.
Photos du film (1’), photos du tournage (1’), filmographie de la réalisatrice et trois bandes-annonces : une internationale et deux en français, une longue et une courte.
L’image (1.66:1, 1080p, AVC), finement résolue, lumineuse, avec une palette de couleurs naturelles, agréablement contrastées, assure une parfaite lisibilité dans toutes les conditions d’éclairage.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale et du doublage restitue clairement les commentaires et l’agréable musique originale, très aérée. Une utilisation équilibrée des voies latérales crée une convaincante sensation d’immersion dans la rumeur de la ville.
Crédits images : © Epicentre Films