Il figlio Manuel (2017) : le test complet du DVD

Manuel, 18 ans, étouffe dans le foyer pour jeunes en difficultés dans lequel il a été placé depuis l’incarcération de sa mère, il y a cinq ans. Il voit arriver le moment de quitter le centre et de découvrir la liberté avec une impatience mêlée d’appréhension, d’autant plus que l’avocat de sa mère l’a informé qu’il pourrait obtenir la commutation de sa peine des deux ans d’emprisonnement restant à purger en une assignation à résidence si lui, Manuel, réussissait à convaincre le juge de l’application des peines qu’il était capable de la contrôler efficacement.

Il Figlio Manuel (Manuel), sorti dans nos salles début mars 2018, est le premier long métrage de fiction de l’Italien Dario Albertini, photographe et réalisateur de plusieurs documentaires, dont La Repubblica dei ragazzi sur un centre d’accueil d’adolescents, orphelins, séparés de leur famille ou délinquants. Le scénario du film, coécrit avec Simone Ranucci, est inspiré d’une histoire vraie qu’un responsable de ce centre lui a racontée.

Il Figlio Manuel, centré sur le personnage de Manuel, ne traite pas des relations d’autorité inversées entre Manuel et sa mère : celle-ci n’apparaît que deux fois, assez furtivement, pour les premières retrouvailles avec son fils, dans la maison d’arrêt, puis, vers la fin du film, dans les couloirs du palais de justice, dans l’attente de la décision du juge de l’application des peines. De plus, le personnage reste flou : on ne sait même pas quelle infraction l’a conduite en prison.

Manuel fait des rencontres, avec un ami d’enfance et avec une fille lumineuse, Francesca. Autant d’incitations à le détourner de la mission qu’il s’est fixée, auxquelles il saura résister.

Le choix d’Andrea Lattanzi, un jeune acteur quasi-débutant pour le rôle principal s’est avéré judicieux. Il allie le naturel de l’inexpérience à une forte présence et à sa capacité à faire ressentir, derrière une apparence athlétique, la fragilité du personnage, angoissé par l’entrée dans un univers où il devra, sans assistance, apprendre la liberté, et par la prise de conscience soudaine qu’il va devoir assumer la responsabilité de sa mère, dont la sortie de prison repose entièrement sur lui, sur l’image qu’il pourra donner de lui-même au juge.

Une en scène et une réalisation épurées, sans fioritures, rappelant le néoréalisme, concourent à l’authenticité d’un premier film, proposé à petit prix. À ne pas manquer !

Il Figlio Manuel (93’) et ses suppléments (42’) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, sous deux formats audio, Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo.

Entretien avec Dario Albertini (17’, VOST). Alors qu’il prenait les photos d’un colporteur, il aurait aimé raconter son histoire tout en réalisant que la photo ne suffirait pas. Ce qui l’a conduit à réaliser des documentaires, dont La Repubblica dei ragazzi, sur un centre de rééducation pour jeunes séparés de leur famille. L’envie d’en dire plus, de raconter ce qui les attendait à leur sortie du centre, lui a donné l’idée du film. Il dit être influencé par la musique, bien qu’il ait choisi de lui accorder une place discrète dans le film en privilégiant les atmosphères sonores. Parmi les cinéastes, il apprécie particulièrement Rossellini et Fellini.

Entretien avec Dario Albertini et avec l’acteur Andrea Lattanzi (17’, VOST). Il a quitté l’école à 17 ans, pour être animateur sur des centres touristiques, ce qui lui a donné l’envie de se former au théâtre, en Italie, puis à Londres et à New York, avant de revenir tenter sa chance en Italie où il s’est fait remarquer avec un monologue à un festival de théâtre à Rome et a commencé à obtenir des petits rôles. C’est en voyant la vidéo de ce monologue que Dario Albertini a pensé à lui pour incarner Manuel et maintenu ce choix après un large casting. Pour se préparer à son rôle, Andrea a passé un mois dans le centre de rééducation où il a mené la vie des résidents. Alors que Dario Albertini avait réalisé seul ses documentaires, le tournage du film a été sa première expérience de travail en équipe…

Entretien avec Dario Albertini et l’actrice Francesca Antonelli (6’, en français et en italien). Avant même d’avoir commencé l’écriture du film, le réalisateur a rencontré Francesca Antonelli derrière le comptoir, dans le bar où elle travaillait à un moment creux de son activité d’actrice.

Bande-annonce.