Les Orages de la guerre - Partie 2 (1989) : le test complet du DVD

Les Orages de la guerre (War and Remembrance), la suite de la série Le Souffle de la guerre (The Winds of War, rééditée par Koba Films en janvier 2017), est l’adaptation télévisée de l’histoire d’une famille prise dans la tourmente de la seconde guerre mondiale, imaginée par Herman Wouk dans deux romans d’un millier de pages chacun, publiés dans les années 70. L’ensemble de la série, d’une durée totale de 41 heures, fut récompensée par trois Emmy Awards et trois Golden Globes.

Le Souffle de la guerre commençait en mars 1939 avec l’arrivée du Captain Victor ‘Pug’ Henry à Berlin, en qualité d’attaché naval des USA, et se terminait le 7 décembre 1941 par l’attaque surprise de la base navale de Pearl Harbor par le Japon et Les Orages de la guerre - Partie 1 se terminait à l’hiver 1943, par l’échec de l’opération Zitadelle, la deuxième tentative d’invasion de la Russie par la Wehrmacht.

La saga réunit toute une galerie de personnages récurrents avec une impressionnante distribution. En premier lieu, les membres de la famille de Pug (Robert Mitchum), son épouse Rhoda (Polly Bergen), ses deux fils Warren, le pilote (Michael Woods), et Byron, l’officier de marine (Hart Bochner), l’épouse juive de Byron, Natalie (Jane Seymour), et l’oncle de celle-ci, le professeur américain Aaron Jastrow (John Gielgud), leur ami Avram Rabinovitz, un militant sioniste (Sami Frey), Janice Henry, l’épouse de Warren (Sharon Stone). Les autres, des amis, dont Alistair Tudsbury, journaliste de la BBC (Robert Morley) et sa fille Pamela (Victoria Tennant).

À côté de ces personnages fictifs, ceux qui ont existé, Frank Delano Roosevelt (Ralph Bellamy), Winston Churchill (Robert Hardy), le général Rommel (Hardy Krüger) et bien d’autres encore, sans oublier, Adolf Hitler, incarné par Steven Berkoff auquel certains ont reproché son jeu hystérique, alors qu’il mime à la perfection les simagrées du modèle recueillies dans de nombreuses archives filmées.

Les Orages de la guerre, volume 2, s’ouvre sur la partie 8, avec l’arrestation en Italie de Natalie Henry, alors qu’elle tentait de rejoindre la Palestine, en compagnie de son fils Louis, âgé de cinq ans et de son oncle Aaron Jastrow. Les trois sont déportés, au cours de l’hiver 1943, à Theresienstadt, en Tchécoslovaquie, un camp de concentration présenté par le IIIème Reich comme une colonie juive modèle, une mascarade visant à réfuter les rumeurs commençant à circuler sur la mise en oeuvre de la « solution finale » dans les camps de concentration. La série se termine à la fin de la seconde guerre mondiale, en Europe avec l’armistice signée le 8 mai 1945, dans le Pacifique avec les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki et la capitulation du Japon, le 2 septembre 1945.

Les Orages de la guerre et Le Souffle de la guerre combinent deux genres, le soap opera, les événements vécus par la famille et les proches de Pug Henry, particulièrement dramatiques dans le dernier volume, et le documentaire, tous les faits majeurs du conflit étant fidèlement remis en scène, avec l’insertion occasionnelle de quelques archives filmées.

Les Orages de la guerre, volume 2, contenant les parties 8 à 12, en nous faisant suivre Natalie et Aaron, montre dans toute son horreur le traitement réservé aux Juifs déportés, d’abord à Theresienstadt, puis à Auschwitz, en Pologne, après un transport de trois jours dans des wagons de marchandises, dans un froid glacial, sans nourriture et dans d’horribles conditions d’hygiène. La reconstitution, en une trentaine de minutes, de ce voyage, du tri des survivants à l’arrivée, à droite ceux qui auront peut-être la chance de survivre un temps, à gauche ceux qui mourront dans les minutes suivantes, puis de la suffocation dans la chambre à gaz, est d’un réalisme effrayant.

Une leçon d’histoire, en quelque sorte, qui cherche, à travers un drame familial, à impliquer émotionnellement le spectateur en stimulant son empathie pour les personnages fictifs pris dans la tourmente. Un énorme travail dont le principal artisan est Dan Curtis, réalisateur de tous les épisodes, coscénariste avec Herman Wouk, et coproducteur de la série avec l’actrice Barbara Steele, qui apparaît brièvement dans un épisode du volume 1.

Les Orages de la guerre, volume 2 (5 parties, de 8 à 12, d’une durée cumulée de 9h20) tient sur cinq DVD-5 logés dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check discs. Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français, les deux au format audio Dolby Digital 2.0 mono.

Aucun bonus.

L’image (1.33:1), dans l’ensemble propre, très peu bruitée, est très douce, ce qui entraîne un manque de netteté dans les arrière-plans et les plans larges. Les contrastes sont faibles dans les séquences filmées en basse lumière, avec des noirs légèrement poreux, tendant à se boucher dans les scènes les plus sombres. Les couleurs sont légèrement délavées avec une dominante ocre. On est assez loin de la qualité de l’image du premier volet de la saga, Le Souffle de la guerre qui proposait des couleurs plus vives et de meilleurs contrastes. Un avertissement annonce les défauts de l’image.

Le son Dolby Digital 2.0 mono, dans l’ensemble assez propre, avec un faible souffle, d’un niveau toutefois variable, restitue les dialogues avec clarté, bien qu’ils puissent être occasionnellement légèrement étouffés dans la version originale. Ils sont plus nets dans le doublage et placés plus en avant. Quelques saturations dans l’accompagnement musical.

Crédits images :