Passade (2017) : le test complet du DVD

Réalisé par Gorune Aprikian
Avec Fanny Valette et Amaury de Craycour

Édité par Éditions Montparnasse

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Le 18/10/2018
Critique

Passade

La nuit vient de tomber le Canal Saint-Martin. Des gémissements parviennent des fenêtres d’une chambre d’hôtel où un couple fait l’amour, avant d’allumer un joint. Quel âge as-tu ? Manifestement, ces deux-là viennent de se rencontrer. En allant vers la salle de bains, la femme ramasse sur la commode une poignée de billets qu’elle glisse dans son sac. Paul, dessinateur de BD, a loué les services de Vanessa, une call girl…

Passade est le premier long métrage de Gorune Aprikian. Après avoir dirigé les magazines Télé Star, Télé Poche, Le Film Français, Ciné Chiffres et Studio Magazine, il s’est lancé dans la production, l’écriture et la réalisation, en commençant par deux courts métrages, Burn-Out en 2012 et Lucas en 2013.

Les premières scènes du film laissent planer le doute sur la relation du couple : la chambre d’hôtel est meublée comme un appartement, peut-être celui de Paul, avec canapé et étagères chargées de livres. Il faut un temps pour comprendre que ces deux-là viennent de se rencontrer et plus longtemps encore pour réaliser qu’il s’agit d’une relation tarifée, quand Vanessa empoche le prix de sa passe.

Après une belle introduction où l’on voit des ouvriers travailler à nettoyer le canal mis à sec sous le pont qui recueillait les protestations d’Arletty il y a 80 ans, les premiers plans dans la chambre d’hôtel constituent un début prometteur, servi par un élégant montage et des mouvements de caméra fluides.

Passade

Le décor planté, après un quart d’heure à peine, commence le marivaudage, la « mise à nu » progressive des deux personnages, d’abord réticents à révéler leur vie privée, encore plus leurs sentiments, alors qu’une sorte d’attrait réciproque les encourage à faire tomber les voiles, l’un après l’autre.

Passade, un huis-clos en temps réel, à deux personnages, un type d’intrigue plus coutumier du théâtre que du cinéma, constituait un sérieux défi, surtout pour un premier film, exigeant notamment une exceptionnelle qualité des dialogues qui, par moments, tendent à s’enliser dans la banalité, sans la verve de ceux d’un film à l’intrigue comparable, Nuit d’été en ville, réalisé par Michel Deville en 1990.

C’est pourtant avec plaisir qu’on retrouve Fanny Valette. Révélée en 2005 par La Petite Jérusalem de Karin Albou, qui lui valut le Prix du meilleur espoir féminin à la Berlinale de 2005, elle forme un duo bien assorti avec Amaury de Crayencour (Le Bureau des légendes - Saison 3), l’une pétillante, provocatrice, l’autre plus introverti. Il serait donc injuste de reprocher aux acteurs la douce lassitude qui finit par s’insinuer. À une réserve près : une articulation occasionnellement défaillante fait passer à la trappe certains bouts de répliques, un désagrément aggravé par les faiblesses de la prise de son.

Passade ne laisse pourtant pas un mauvais souvenir, avec sa fin habilement ouverte : quand Paul, sur le pont de la Grange aux Belles, se retourne vers les deux fenêtres allumées de la chambre, une question s’impose : reverra-t-il Vanessa ?

Passade

Édition - 7 / 10

Passade (82 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm.

Le menu fixe et musical propose deux versions audio, Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo.

Aucun bonus vidéo. Seules les bandes-annonces de deux autres titres des Éditions Montparnasse récemment sortis, Parcours d’amour (Bettina Blümner, 2014) et Les Raisins de l’espoir (Umut üzümleri, Tunç Okan, 2013), un film turc.

L’image (2.39:1), lumineuse, plutôt douce, ce qui convient bien à la nature intimiste de l’oeuvre, propose des couleurs assez chaudes, avec des tons de peau délicatement étalonnés. Les contrastes fermes et la densité des noirs assurent une parfaite lisibilité, y compris des scènes de nuit, au début et à la fin du film.

Le son Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo, propre, sert le discret accompagnement musical, un peu moins les dialogues dont la netteté est affectée par un léger excès de réverbération. Pas de grande différence entre les deux formats.

Passade

Crédits images : © Éditions Montparnasse

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Philippe Gautreau
Le 19 octobre 2018
Passade ne laisse pas un mauvais souvenir, avec une élégante introduction et une fin habilement ouverte, bien qu’il tende par moments à s’enliser dans la banalité. On y retrouve avec plaisir Fanny Valette... et le pont de la Grange aux Belles, immortalisé par Arletty.

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