The Blue Lamp (Police sans arme) (1950) : le test complet du DVD

The Blue Lamp

Réalisé par Basil Dearden
Avec Jack Warner, Jimmy Hanley et Dirk Bogarde

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 16/10/2018
Critique

The Blue Lamp (Police sans arme)

George Dixon, un policier londonien proche de la retraite, est tué par deux délinquants. Son jeune équipier interpelle par hasard l’amie de l’un des assassins…

The Blue Lamp (Police sans arme) tient son titre de la couleur de la lampe qui signale les postes de police au Royaume Uni. Sorti en 1950, nommé pour le Lion d’or à la Mostra de Venise, c’est l’un des meilleurs films du réalisateur britannique Basil Dearden, avec deux des sketches de Au coeur de la nuit (Dead of Night, 1945), Pool of London (Les trafiquants du Dumbar) (Pool of London, 1951, La Victime, en 1961, Khartoum, nommé aux Oscars en 1966, et deux autres toujours dans l’attente d’une sortie vidéo en France ) : Opération Scotland Yard (Sapphire, 1959) et Hold-up à Londres (The League of Gentlemen, 1960).

Produit par les Ealing Studios avec le soutien actif de la Metropolitan Police, soucieuse de donner une bonne image de l’institution, The Blue Lamp (Police sans arme), sur un scénario de T.E.B. Clarke et des dialogues d’Alexander Mackendrick, a des allures de documentaire. Après une course-poursuite effrénée en voiture dans les rues de Londres, de nombreuses scènes montrent la routine du job du « bobby » : indiquer leur chemin aux piétons égarés, faire traverser les vieilles dames, demander (sans conviction) à un vendeur à la sauvette de quitter la rue, rappeler à la prudence une automobiliste trop pressée, rappeler à l’ordre les gamins qui pataugent dans un terrain vague, rendre un chien perdu à sa maîtresse…

The Blue Lamp (Police sans arme)

L’aspect documentaire du film est renforcé par le choix d’un tournage in situ, dans le quartier de Paddington (avec les marques encore visibles des bombardements), entre Hyde Park et Regent’s Park, au bord du canal qui mène à Little Venice. On y voit aussi le White City Stadium, construit en 1908 pour les Jeux olympiques et détruit en 1985, qui fut longtemps un lieu de rassemblement populaire pour des courses de lévriers. C’est là que des membres de la pègre, les bookmakers, appuieront la police dans sa recherche d’un meurtrier, une réminiscence de M le maudit (M, tourné vingt ans plus tôt par Fritz Lang).

Le personnage central pendant la première partie du film, jusqu’à ce qu’il soit tué, est George Dixon, un policier en tenue qui décide de rempiler à six mois de la retraite, joué par Jack Warner, un des « héros ordinaires » familiers des productions des Ealing Studios depuis la seconde guerre mondiale. La popularité du personnage incita Ted Willis, un prolifique créateur de série, à le ressusciter, avec le même acteur, dans Dixon of Dock Green qui tint l’antenne de 1955 à 1976, au long de 432 épisodes de 45 minutes !

La mort de Dixon annonce l’autre aspect de The Blue Lamp (Police sans arme) celui du film noir, quand le personnage central devient Tom Riley, un jeune délinquant dont le rôle est tenu par un débutant prometteur, Dirk Bogarde, que Basil Dearden emploiera dans trois autres de ses films, notamment dans La Victime, en 1961, deux ans avant que Joseph Losey ne consolide sa notoriété avec The Servant.

The Blue Lamp (Police sans arme)

Présentation - 4,0 / 5

The Blue Lamp (Police sans arme), sort simultanément avec deux autres policiers britanniques des années 50, Pool of London (Les trafiquants du Dumbar) et The Payroll (Les Gangsters), édités par Tamasa Diffusion en association avec Studiocanal. L’amorce d’une nouvelle collection ?

The Blue Lamp (Police sans arme) (81 minutes) et son supplément (13 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un digipack.

Le menu fixe et musical, reprenant, comme les deux autres titres sortis simultanément, une composition graphique signée « Betty » (qui avait déjà conçu la décoration de l’édition par Tamasa, sortie en 2017, de quatre films de Carlos Saura), propose le film dans sa version originale, au format Dolby Digital 1.0, avec sous-titres optionnels, placés un peu haut sur l’image.

Une édition Blu-ray par StudioCanal est sortie au Royaume Uni en juillet 2015.

À l’intérieur de la couverture du digipack, un livret de 16 pages, illustré de photos et d’affiches du film, avec un article de Charlotte Garson, critique de cinéma. Elle souligne clairement la pertinence de l’analyse sociologique de la Grande Bretagne de l’immédiat après-guerre faite par le tandem Basil Dearden/T.E.B. Clarke. Selon elle, The Blue Lamp est le premier film policier londonien, le premier montrant une course-poursuite en automobile. Elle relève aussi la coloration politique du film et poursuit par une analyse du personnage de Tom Riley, préfigurant les Teddy boys, et souligne la qualité du jeu de Dirk Bogarde qui « suinte de sexualité, caressant le grand pistolet lourdement phallique ».

The Blue Lamp (Police sans arme)

Bonus - 3,0 / 5

Balade avec Richard Dacre (13’), historien du cinéma. Il nous emmène dans une visite des lieux du tournage du film. Des choses ont changé en près de 70 ans, des immeubles ont disparu, une nouvelle artère a été percée. Mais on reconnaît aisément le théâtre de l’action de The Blue Lamp. Assez intéressant, mais un très mauvais point pour le réglage du niveau des voix, celle de l’interlocuteur et celle de la traductrice : leur niveau sonore est si proche qu’on a du mal à saisir l’une comme l’autre. On se croirait presque à un débat à la télé !

Pour finir, une galerie de photos et affiches et les filmographies succinctes de Basil Dearden, Dirk Bogarde et du scénariste T.E.B. Clarke.

Image - 4,5 / 5

L’image (1.37:1, noir et blanc) a été soigneusement débarrassée de toute tache ou griffure. Les contrastes sont fermes avec des blancs lumineux et des noirs profonds assurant une parfaite lisibilité des séquences de nuit. La restauration n’a laissé subsister qu’un léger grain en respectant la texture argentique originelle.

Son - 4,5 / 5

Le son Dolby Digital 1.0 est très propre, pratiquement sans souffle, avec bande passante nécessairement étroite. Il restitue les dialogues avec clarté, dans un bon équilibre avec les bruits d’ambiance. Pas d’accompagnement musical, juste les chansons et flonflons du music-hall du quartier et les répétitions de la chorale du poste de police aux heures de pause.

The Blue Lamp (Police sans arme)

Crédits images : © Tamasa Diffusion

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 17 octobre 2018
Encore inédit en vidéo, cet intéressant film noir aux allures de documentaire-fiction sur la police de Londres, où les cicatrices de la seconde guerre mondiale sont encore visibles, nous arrive dans une version soigneusement restaurée. Au générique, un débutant prometteur, Dirk Bogarde.
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Philippe Gautreau
Le 17 octobre 2018
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