Payroll (Les gangsters) (1961) : le test complet du DVD

Réalisé par Sidney Hayers
Avec Michael Craig, Françoise Prévost et Billie Whitelaw

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 16/10/2018
Critique

Payroll (Les Gangsters)

En plein centre de Newcastle, l’attaque d’un fourgon de transport de fonds attire les badauds. Ce n’est qu’une simulation pour tester l’inviolabilité d’un nouveau fourgon blindé conçu par la société Kneales. La démonstration intéresse Johnny Mellors, un gangster : il soudoie un cadre de la société pour obtenir les plans du véhicule…

Payroll (Les Gangsters) (Payroll, distribué aux USA sous le titre I Promised to Pay), sorti en 1961, est le premier à être édité en vidéo en France et le quatrième long métrage de Sidney Hayers, entré une douzaine d’années plus tôt dans l’industrie du cinéma comme monteur. Il réalisera ensuite une vingtaine de films et téléfilms et de nombreux épisodes de séries, parmi lesquelles Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers), Magnum, L’agence tous risques (The A-Team).

L’action de Payroll (Les Gangsters) se déroule à Newcastle, un cadre photogénique, pourtant rarement utilisé au cinéma, avec de nombreuses scènes tournées en extérieur. Le récit est divisé en deux temps, d’une longueur à peu près égale, la préparation du coup, puis ses conséquences, sans aucun temps mort, grâce à un montage qui soutient efficacement le rythme et enchaîne clairement les séquences d’un scénario sans zones d’ombres, avec quelques rebondissements bien amenés.

Il met en situation quatre personnages principaux, le gangster, interprété par Michael Craig, célèbre outre-Manche depuis une dizaine d’années et qu’on reverra, en 1973, dans Le Caveau de la terreur (The Vault of Horror, réalisé par Roy Ward Baker, un des films à sketches de la société Amicus, tout récemment sortis en vidéo). On voit aussi notre compatriote Françoise Prévost, dans le rôle d’une femme fatale et, dans celui de son mari, William Lucas, vu dans plus d’une centaine de séries, tête d’affiche de Les Aventures de Prince Noir (The Adventures of Black Beauty, 1972, 52 épisodes). Mais la plus forte présence est celle de Billie Whitelaw, l’épouse de la victime du hold-up, qui sera, à son tour, mais onze ans plus tard, victime du psychopathe de Frenzy d’Alfred Hitchcock.

Payroll (Les Gangsters), un bon thriller représentatif de la Nouvelle vague britannique, méritait largement cette première édition en vidéo. Il sort simultanément avec deux autres policiers britanniques des années 50, Pool of London (Les trafiquants du Dumbar) et The Blue Lamp (Police sans arme), édités par Tamasa Diffusion en association avec Studiocanal. L’amorce d’une nouvelle collection ?

Payroll (Les Gangsters)

Présentation - 4,0 / 5

Payroll (Les Gangsters) (102 minutes) et son supplément (6 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un digipack.

Le menu fixe et musical, dans la charte graphique des deux autres titres sortis, propose le film dans sa version originale, au format Dolby Digital 1.0, avec sous-titres optionnels.

Une édition Blu-ray par StudioCanal est sortie au Royaume Uni en juillet 2015.

À l’intérieur de la couverture du digipack, un livret de 16 pages, illustré de photos et d’affiches du film, avec un article de Charlotte Garson, critique de cinéma (à ne lire qu’après le visionnage du film dont il dévoile toute l’intrigue). L’article souligne la qualité du montage et de la musique originale, le choix judicieux de Newcastle qui enferme les personnages dans un cadre paraissant étroit, le message du film, « l’argent porte malheur », le jeu de Katie, interprétée par Billie Whitelaw « aux yeux moins accablés qu’animés d’une force minérale ». Charlotte Garson voit planer sur le cinéma britannique d’après-guerre l’ombre d’Alexander Mackendrick, le réalisateur du Le Grand chantage (Sweet Smell of Success, 1957), « avec son petit peuple de faux nigauds, de meurtriers aux yeux cristallins et de corbeaux au visage d’ange » qu’a fait revivre une édition récente de Tamasa Diffusion, Alexander Mackendrick : The Maggie + Sammy Going South + Mandy, Crash of Silence.

Payroll (Les Gangsters)

Bonus - 3,5 / 5

Le regard de Steve Chibnall, professeur de cinéma britannique à l’université de Leicester (6’, en anglais avec traduction simultanée, pas très agréable à suivre les deux voix ayant à peu près le même niveau sonore). Pour lui, le film dépeint un certain réalisme social, un trait récurrent du cinéma de la Nouvelle vague anglaise, renforcé par le tournage en décors réels, loin des clichés londoniens. Une voie que Val Guest avait ouverte, un an plus tôt, en situant l’action de Un homme pour le bagne (Hell is a City) à Manchester. La construction de Payroll en deux parties, la préparation du hold-up, puis ses conséquences, une forme que Kubrick avait expérimentée avec L’Ultime razzia (The Killing, 1956), lui donne des points communs avec le Reservoir Dogs de Quentin Tarantino. Il conclut sur le choix inspiré de Françoise Prévost en femme fatale et de Michael Craig, à contre-emploi de ses rôles habituels de séducteur romantique. Court, mais dense.

Pour finir, une galerie de photos et affiches et les filmographies succinctes de Sidney Hayers, Michael Craig et Françoise Prévost.

Payroll (Les Gangsters)

Image - 5,0 / 5

L’image (1.66:1, noir et blanc) a été soigneusement restaurée, à l’initiative de StudioCanal. Stable, débarrassée de toute tache ou griffure, elle offre un délicat dégradé de gris, allant de blancs lumineux à de noirs denses. Une efficace réduction du bruit vidéo n’a pas dénaturé la texture argentique.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 1.0, à la bande passante nécessairement étroite compte tenu de l’âge du film, restitue les dialogues avec clarté, avec une dynamique satisfaisante qui met en valeur l’intéressant accompagnement musical jazzy, sans distorsions.

Payroll (Les Gangsters)

Crédits images : © Tamasa Diffusion

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 17 octobre 2018
Payroll (Les Gangsters), un bon thriller représentatif de la Nouvelle vague britannique, dans le cadre photogénique de Newcastle, méritait largement cette première édition en vidéo. Le récit se déroule sans temps mort, avec quelques rebondissements bien amenés et un montage qui soutient efficacement le rythme.

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