La Petite fille au bout du chemin (1976) : le test complet du DVD

The Little Girl Who Lives Down the Lane

Réalisé par Nicolas Gessner
Avec Jodie Foster, Martin Sheen et Alexis Smith

Édité par Éditions Montparnasse

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Le 12/11/2018
Critique

La Petite Fille au bout du chemin

Au Canada, une jeune fille de 13 ans, Rynn Jacobs, vit toute seule dans une grande maison. Elle a dissimulé la mort soudaine de son père pour continuer à vivre seule, indépendante. Ses ennuis commencent lorsque le fils de sa propriétaire, Frank Hallet, qui manifeste un intérêt évident pour elle, lui rend visite. Avec sa mère, ils vont constituer une menace pour Rynn. Cependant, la jeune fille rencontre le jeune Mario Podesta avec lequel elle se lie d’amitié et qui va lui venir en aide…

La Petite fille au bout du chemin (The Little Girl Who Lives Down the Lane), l’adaptation du livre éponyme de Laird Koenig, publié en 1973, est réalisé en 1976 par Nicolas Gessner qui mettra en scène, en 1993, les huit épisodes de la série Le Château des oliviers, 7 d’or de la Meilleure série en 1994.

La Petite fille au bout du chemin s’accommode aisément d’une réalisation discrète, conventionnelle, grâce à un scénario rigoureusement structuré qui suffit à faire monter et soutenir la tension dramatique de ce huis-clos au thème plutôt délicat : la menace d’agression sexuelle que fait peser un adulte pervers sur une adolescente. Une menace sous-jacente tout au long du film : les trois apparitions du prédateur, la première au tout début du film, le soir de Halloween, n’occupent qu’une vingtaine de minutes dans tout le récit. L’absence de violences physiques, d’effets horrifiques, de recours à des procédés pour faire sursauter le spectateur est à mettre au crédit de l’oeuvre, souvent étiquetée dans le genre horreur, auquel elle n’appartient aucunement.

La Petite Fille au bout du chemin

Un peu comme The Cement Garden (Andrew Birkin, 1993, à quand une édition vidéo ?) sur un thème assez voisin, La Petite fille au bout du chemin est un film difficilement classable. De loin de meilleur du réalisateur, on comprend mal qu’il ait été plutôt oublié, au moins sous-estimé.

D’autant plus qu’il a été le principal révélateur de Jodie Foster. Sa carrière a commencé très tôt, dès l’âge de 2 ans dans des publicités, puis elle était apparue une bonne trentaine de fois au générique, surtout de séries, entre 1969 et 1976, l’année où son interprétation d’Iris, la jeune prostituée de Taxi Driver assura sa réputation internationale. Mais ce fut aussi l’année de Bugsy Malone d’Alan Parker, de Un Vendredi dingue, dingue, dingue (Freaky Friday, Gary Nelson). C’est pourtant, et de loin, La Petite fille au bout du chemin qui donna toute la mesure du talent et de la maturité de la jeune actrice, à l’âge de son personnage, ce qui lui valut la reconnaissance de l’Academy of Science Fiction, Fantasy and Horror Films avec l’attribution du Saturn Award de la meilleure actrice.

Martin Sheen, trois ans après un de ses premiers grands rôles au cinéma dans La Balade sauvage (Badlands, Terrence Malick, 1973) réussit à communiquer la vilenie de son personnage avec une exceptionnelle économie de moyens. Le troisième acteur, Scott Jacoby, titulaire du rôle-titre de Baxter! (Lionel Jeffries, 1973) est à l’aise sous la cape du Mario, le jeune magicien.

La Petite Fille au bout du chemin

Édition - 7,5 / 10

La Petite fille au bout du chemin (88 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, au format audio Dolby Digital 1.0, avec sous-titres imposés placés trop haut sur l’image, et, bien que la jaquette ne le mentionne pas, dans un doublage en français au format DD 2.0 mono.

Pas de bonus vidéo. Juste de courts extraits de quatre films récemment sortis en vidéo par les Éditions Montparnasse, Orlando (Sally Potter, 1992), La Califfa (Alberto Bevilacqua, 1970), Don Juan (Jacques Weber, 1998) et Les Sorcières du bord du lac (Le Regine, Tonino Cervi, 1970).

L’image (1.85:1, format original du film et non 1.78:1, comme indiqué sur la jaquette) a bénéficié d’une restauration qui l’a débarrassée de toutes traces de vieillissement, l’a stabilisée, a ravivé ses couleurs et affermi ses contrastes. Les noirs manquent un peu de densité et tendent, très occasionnellement, à se boucher. Bonne définition et couleurs naturelles.

Le son Dolby Digital 1.0 de la version originale, propre et clair, assure un parfaite netteté des dialogues dans un bon équilibre avec l’agréable partition de Christian Gaubert et le réalisme satisfaisant de l’ambiance.

Ces remarques valent pour le doublage en français, à quelques différences près : l’utilisation des deux voies donne à la musique un peu plus d’ampleur, mais la netteté des dialogues, placés trop en avant (et par ailleurs assez monotones), est légèrement compromise par un excès de réverbération.

Crédits images : © Éditions Montparnasse

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7,5 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 12 novembre 2018
Un scénario rigoureusement structuré soutient la tension dramatique de ce huis-clos au thème délicat, sans aucun recours à des effets faciles. Le film qui, plus que Taxi Driver sorti la même année, donna toute la mesure du talent et de la maturité de la jeune Jodie Foster.

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La Petite fille au bout du chemin
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