Le Secret de Santa Vittoria (1969) : le test complet du DVD

The Secret of Santa Vittoria

Réalisé par Stanley Kramer
Avec Anthony Quinn, Anna Magnani et Virna Lisi

Édité par Sidonis Calysta

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Le 21/01/2019
Critique

Le Secret de Santa Vittoria

Le 25 juillet 1943, aux petites heures du matin, le jeune Fabio Della Montagna arrive à vélo pour annoncer une bonne nouvelle aux habitants de Santa Vittoria, un village viticole perché sur une colline : Benito Mussolini a été destitué ! Les membres du conseil municipal fasciste, avant d’être arrêtés, proposent qu’un nouveau maire soit désigné par la foule massée sur la place principale : Italo Bombolini, un marchand de vin qui ne dessaoule jamais. La bonne nouvelle est suivie d’une mauvaise : les Allemands vont venir rafler tout le vin entreposé dans la cave de la coopérative, 1 300 000 bouteilles, le trésor du village !

Le Secret de Santa Vittoria (The Secret of Santa Vittoria) adapté d’un roman de Robert Crichton, sorti en 1969, est la onzième des vingt réalisations de Stanley Kramer. Entré dans l’univers du cinéma comme producteur d’une vingtaine de films parmi lesquels on compte La Mort d’un commis voyageur (Death of a Salesman, Laslo Benedek, 1951) et Le Train sifflera trois fois (High Noon, Fred Zinnemann, 1952), il a ensuite réalisé une vingtaine de films, notamment La Chaîne (The Defiant Ones, 1958), Le Dernier Rivage (On the Beach, 1959), Jugement à Nuremberg, 1961 (qui vient d’être réédité), [PROGRAM(monde_fou_fou_fou_fou)], 1963, La Nef des fous (Ship of Fools, 1965) et Devine qui vient dîner (Guess Who’s Coming to Dinner, 1967).

Le Secret de Santa Vittoria

Le Secret de Santa Vittoria, bien que salué par le Golden Globe de la Meilleure comédie, fut un échec commercial qui cantonna Stanley Kramer dans des productions à petit budget pour le cinéma et la télévision jusqu’à ce qu’il se retire en 1979 après le mauvais accueil de The Runner Stumbles.

Le Secret de Santa Vittoria s’appuie pourtant sur une solide distribution en tête de laquelle parade Anthony Quinn, à nouveau dans la peau d’un Méditerranéen après sa composition de Zampanò dans La Strada de Federico Fellini, en 1954, et celle d’Alexis Zorba dans Zorba le grec (Michael Cacoyannis, 1964). La subtilité n’a jamais été son fort et il en fait ici des tonnes ! Il est entouré d’Anna Magnani, assez cabotine dans le rôle de son épouse, de Hardy Krüger dans celui d’un capitaine allemand, de Virna Lisi et, sur le vélo de Fabio, Giancarlo Giannini au début de sa carrière.

Comédie truculente, virant à la farce, Le Secret de Santa Vittoria ne fait pas dans la dentelle, réserve de bons moments dans le genre caricatural, appuyé à gros traits par l’accent italien des dialogues, tous en anglais, et par une musique trop descriptive. Il faut aussi faire avec quelques longueurs, particulièrement dans les scènes où quatre chaînes humaines se sont formées pour déplacer un million de bouteilles du centre du village à d’anciennes caves romaines.

Le Secret de Santa Vittoria

Présentation - 3,0 / 5

Le Secret de Santa Vittoria (139 minutes) et ses suppléments (66 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé, dans cette édition combo, en compagnie d’un DVD-9 dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur le check disc du seul Blu-ray.

Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, avec sous-titres imposés, mais idéalement placés sur la bande noire, ou dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 1.0.

Bonus - 3,0 / 5

Présentation du film par Patrick Brion (8’). Il souligne le courage dont fit preuve Stanley Kramer en produisant, dans les années 50, des films comme La Chaîne, Jugement à Nuremberg et Le Dernier Rivage. Pour raconter l’histoire, inspirée de faits réels, Stanley Kramer a recherché un village qui pouvait ressembler au Santa Vittoria des années 40 : ce sera, non loin de Rome, le village d’Anticoli Corrado dont certains habitants furent embauchés comme figurants ou techniciens.

Anthony Quinn, un original (Gene Feldman, 1990, 1.33:1, 58’, en traduction simultanée). Stanley Kramer, J. Lee Thompson, Martin Ritt, Federico Fellini, Giuletta Masina, Anthony Franciosa, Julie Harris, Giancarlo Giannini, Gina Lollobrigida, des réalisateurs et acteurs qui ont travaillé avec lui, Lorenzo Quinn, son fils, Valentina, sa fille dressent un portrait de l’acteur qui intervient aussi. Né au Mexique, en plein milieu de la révolution, il suit son père qui devient assistant cameraman à Los Angeles. À la mort de ce dernier, il devient à 11 ans chef de la famille, avec un lourd handicap : il ne parlait pas anglais. Après une série de petits boulots, il apparaît en Cheyenne dans Une aventure de Buffalo Bill (The Plainsman, Cecil B DeMille, 1936), là où il rencontra Katherine DeMille, la fille du réalisateur, qui lui donnera cinq enfants, et réussit à inscrire son nom sur l’affiche d’Arènes sanglantes (Blood and Sand, 1941) avec Tyrone Power, Linda Darnell et Rita Hayworth. Mais, pour ne plus être cantonné dans les rôles de composition, il s’installe à New York en 1947, rejoint l’Actors Studio, monte sur les planches et tient le rôle de Kowalski dans A Streetcar Named Desire. Avec La Strada, en 1954, il obtient son grand premier rôle. Les succès s’enchaînent avec le rôle de Quasimodo dans Notre Dame de Paris, en 1956, puis de Gauguin dans La Vie passionnée de Vincent van Gogh (Lust for Life) avec Kirk Douglas, qui lui valut l’Oscar du Meilleur second rôle, Les Canons de Navarone, en 1961, Requiem pour un champion (Requiem for a Heavyweight) et Lawrence d’Arabie, en 1962. Sur le tournage de Barabbas, il rencontre une costumière, Jolanda Addolori, qu’il épousera en 1966 et avec laquelle il aura trois enfants. Beaucoup s’accordent à dire qu’ils ont senti en lui une force explosive : il était lui-même, sans retenue.

Pour fini, la bande-annonce (VO).

Le Secret de Santa Vittoria

Image - 4,5 / 5

L’image (2.35:1, 1080p, AVC) a été parfaitement restaurée : exempte de taches ou griffures, stable, lumineuse, elle offre une bonne résolution, des couleurs joliment saturées, avec des contrastes fermes et des noirs denses. Le bruit vidéo a été réduit en respectant la texture argentique.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 de la version originale, très propre, lui aussi, bénéficie d’une bonne dynamique et d’une ouverture du spectre assurant la clarté des dialogues dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical.

Ce constat vaut pour le doublage en français qui nous épargne les accents ridicules.

Crédits images : © Sidonis

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 21 janvier 2019
Comédie truculente virant à la farce, sur fond de guerre, Le Secret de Santa Vittoria penche nettement vers la caricature, mais réserve de bons moments, avec une solide distribution en tête de laquelle s’impose Anthony Quinn, libéré de ses emplois de méchant.

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