Tout ou rien (1951) : le test complet du DVD

Réalisé par Robert Pirosh
Avec Van Johnson, Lane Nakano et George Miki

Édité par Artus Films

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Le 11/02/2019
Critique

Tout ou rien

Tout ou rien (Go For Broke !) (USA 1950) de Robert Pirosh (1910-1989) est un film de guerre qui méritait indiscutablement une reprise.

Produit par Dore Shary pour la M.G.M., réalisé par le cinéaste Robert Pirosh - le scénariste du Bastogne (USA 1949) de William A. Wellman et celui de L’Enfer est pour les héros (USA 1961) de Don Siegel - il est interprété par des acteur américano-japonais (« Nisei ») non professionnels qui tiennent bien leurs propres rôles car ils furent volontaires en 1943 pour incorporer ce 442ème régiment dont le Tout ou rien brosse l’histoire militaire. La démarche a donc quelque chose de néo-réaliste. On pense d’autant plus à ce courant cinématographique qu’une section de l’action se déroule dans une Italie en ruines qui fait plus d’une fois songer à celle montrée dans Païsa (Italie 1946) de Roberto Rossellini. Pourtant Gianna Maria Canale, future star du cinéma-bis et du cinéma fantastique italien de 1950-1960 (notamment pour Riccardo Freda) tient (certes bien) un rôle de fille facile qui paraît aujourd’hui assez conventionnel et l’officier texan (non moins bien) joué en vedette par Van Johnson n’a rien de très original non plus. Ce curieux alliage entre néo-réalisme et ce qui semble aujourd’hui convention (mais qui pouvait paraître réaliste aux contemporains de 1950) est cependant réussi car il y a dans la mise en scène de Pirosh une vigueur, une sécheresse, une rude sincérité qui font inévitablement penser à celles, contemporaines, d’un Samuel Fuller ou William A. Wellman. C’est que Pirosh a vécu, tout comme eux, cette guerre : il servit lui-même dans le 35ème régiment américain d’infanterie durant la bataille des Ardennes. Comme eux, il sait de quoi il parle.

Sur le plan de l’histoire du cinéma, notons que l’acteur Van Johnson avait été la vedette du Bastogne de Wellman et que le thème de la réconciliation entre Américains et Japonais sera un des sujets explicites du film noir policier La Maison de bambou (USA 1955) de Fuller. Ces liens historiques et thématique confirment la communauté esthétique entre ces trois cinéastes mais Pirosh fut surtout scénariste; il ne signa que 5 films en tant que réalisateur. C’est pourquoi il est moins connu chez nous que les deux autres. On a non moins oublié qu’il était un prolifique auteur de TV. Il fut notamment le « développeur » de la série TV Combat ! (1962-1967) dont les 120 épisodes d’une heure se déroulait encore durant la Seconde guerre mondiale. Le concept fut repris trente ans plus tard par Steven Spielberg pour les (beaucoup moins longues) séries TV Frères d’armes (Band of Brothers) (2001) et The Pacific (2010). On le voit, Pirosh fut non seulement un artisan du film de guerre mais encore de la série TV de guerre, genre auquel il contribua le mieux.

Tout ou rien

Présentation - 3,0 / 5

1 DVD Artus Films de la collection « Les Classiques », édité le 04 décembre 2018. Format 1.37, image N&B, son mono VOSTF uniquement, durée du film : 87 min. Bande-annonce générale Artus de cette mignonne collection (extraits de Au-delà de demain, Scandale à Paris, Le Fils du pendu, Les 5 survivants, L’Etrange Mr Slade, Le Carnaval des âmes, Les Sirènes d’Atlantis, etc.). Jaquette illustrée au verso de 3 mignonnes photos N&B de plateau et mentionnant d’utiles informations historiques.

Bonus - 1,0 / 5

L’unique supplément est une bande-annonce originale en état argentique inégal, en état numérique correct sans plus. Elle fait référence, à cause de la présence de l’acteur Van Johnson, au Bastogne de William A. Wellman tourné l’année précédente.

Tout ou rien

Image - 3,0 / 5

Format 1.37 N.&B. compatible 4/3. Copie argentique en bon état général, sauf certains plans de la première bobine laissant apercevoir une légère trame d’arrière-plan sur fond uni durant quelques très brèves secondes. Numérisation correcte, bonne luminosité, bonne définition compte tenu des limites inhérentes au support.

Son - 2,5 / 5

Dolby Mono d’origine 2.0 VOSTF. : pas de VF d’époque. Pas sûr qu’elle ait existé si le film n’est sorti qu’en Belgique mais ce point demeure à vérifier. Piste originale mono américaine bien restaurée, compte tenu de son âge respectable. STF bien lisibles.

Tout ou rien

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony