Enterré vivant (1990) : le test complet du DVD

USA 1990 : Joanna reproche à son époux Clint, un entrepreneur dynamique en menuiserie, de l’avoir faite déménager à 4000 km de New York pour s’installer dans un village isolé. Elle entretient une liaison secrète avec Cortland, un médecin douteux qui lui suggère d’empoisonner Clint afin de pouvoir revendre son entreprise de construction puis fuir avec le pactole en Californie. Elle exécute le crime mais la dose de poison n’a pas suffit à tuer Clint qui se réveille dans son cercueil, conscient que Joanna voulait le tuer. Sa vengeance sera terrible.

Enterré vivant (Buried Alive) (USA 1990) de Frank Darabont est son premier long métrage. C’est un excellent téléfilm au scénario adapté d’une nouvelle originale, au suspense infernal mené de main de maître, à la mise en scène équilibrée mais très nerveuse lorsqu’il le faut. La direction photo de Jacques Haitkin (un des meilleurs technicien du cinéma fantastique américain de 1980 à 1990) est régulièrement virtuose. L’interprétation principale est solide et homogène. La femme fatale , bourreau devenant ensuite victime, est bien jouée par Jennifer Jason Leigh. Ce film noir policier vire, en outre, sans effort au cauchemar presque fantastique à plusieurs reprises.

Sur le plan de l’histoire du cinéma, il ne faut surtout pas confondre son titre d’exploitation français avec celui du classique du cinéma fantastique L’Enterré vivant (Premature Burial) (USA 1962 scope-couleurs) de Roger Corman : un simple « L’ » les sépare. Et le scénario de ce téléfilm de 1990 n’a strictement aucun rapport avec celui du film cinéma de Corman, le thème mis à part. Cela dit, le sujet de ce téléfilm de 1990 aurait certainement intéressé Edgar Poe qui avait été adapté dans le film de 1962. Le démon de la perversité anime un couple d’amants diaboliques et il finit même par animer aussi le héros dont la vengeance est terrible et spectaculaire. C’est un peu l’inverse de schéma de Les Amants d’outre-tombe (Italie 1965) de Mario Caiano mais déplacé de nos jours et avec des « moyens » (au sens technique comme juridique du terme) très différents. Le labyrinthe en bois que le héros construit afin de piéger les deux coupables comme des rats dans un labyrinthe a probablement été inspiré par celui que construisaient les aveugles dans le remarquable sketch écrit par Milton Subotsky pour l’une des Histoires d’outre-tombe (Tales From the Crypt) (GB 1972) de Freddie Francis. Il est vrai qu’il s’inspirait des bandes-dessinées américaines homonymes : il s’agirait d’un retour aux source, en somme. Bref, une très bonne surprise (ou reprise pour ceux qui se souviennent l’avoir vu à la télévision). Il faudrait à présent aussi ressortir le Enterré vivant 2 (USA 1997) de (et à nouveau avec) Tim Matheson.

1 DVD édité le 12 décembre 2018. Image couleurs au format original 1.37 compatible 16/9. Son Dolby Digital 2.0 Mono VF et VOSTF. Durée du film sur DVD : 90 min environ. Suppléments : présentation du film par Laurent Duroche (20 min. environ), bandes annonces, crédits.

Présentation du film (durée environ 20 min) par Laurent Duroche. Bonne présentation couvrant sobrement tous les aspects du film. Vous saurez l’essentiel sur la genèse de ce téléfilm, sur son casting principal, son réalisateur Frank Darabont (hongrois né en France puis émigré aux USA, co-auteur avec le cinéaste Chuck Russel des scénarios du Freddy 3 - Les griffes du cauchemar (A Nightmare On Elm Street 3 : Dream Warriors) en 1987 et en 1988 du remake du The Blob - Danger planétaire de 1958), son directeur photo Jacques Haitkin, son compositeur Michel Colombier (français émigré aux USA) et sur sa variation Enterré vivant 2 (USA 1997) de Tim Matheson (acteur et, ici, aussi réalisateur) qu’il faudrait également éditer chez nous ! Aucune photo, aucune affiche mais étant donné qu’il s’agit d’un téléfilm, le matériel doit être plus rare. Cela dit, il existait certainement des photos de production et des photos de plateau.

Bandes-Annonces : La Sentinelle des maudits (The Sentinel) (USA 1977) de Michael Winner, Enfer mécanique (The Car) (USA 1977) de Elliot Silverstein, L’Île sanglante (The Island) (USA 1980) de Michael Ritchie, Le Fantôme de Milburn (Ghost Story) (USA 1981) de John Irvin, Enterré vivant (Buried Alive) (USA 1990) de Frank Darabont, La Nurse (USA 1990) de William Friedkin, toutes d’époque en VOSTF (sauf celle de Enterré vivant en VF) mais aux états numérique et argentique assez variés.

Format original 1.37 compatible 16/9. Copie argentique bien nettoyée sauf une ou deux poussières positives ou négatives rares. Bonne définition vidéo mais bruit vidéo pas toujours maîtrisé sur une dizaine de plans. Direction photo signée Jacques Haitkin, un des meilleurs du cinéma fantastique américain durant la période 1980-1990.

VF d’époque et VOSTF en Dolby Digital 2.0 mono, toutes deux dotées d’un bon équilibrage entre musique, effets sonores et dialogues. Offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. La VF est assez savoureuse.

Crédits images : © Eléphant Films