Amanda (2018) : le test complet du DVD

L’émouvant récit du délicat apprentissage de la vie commune entre un jeune célibataire et une fillette dans le 12ème arrondissement de Paris.

David vit de petits boulots, au jour le jour, sans soucis et sans plan d’avenir. Il est « provisoirement » élagueur d’arbres à la mairie de Paris quand il apprend la mort de sa soeur Sandrine dans une fusillade de masse. Il est le plus proche parent d’Amanda, sa nièce de 7 ans, désormais orpheline…

Amanda est le troisième long métrage de Mikhaël Hers après Memory Lane, sorti en 2010, sur le chassé-croisé de jeunes adultes de la banlieue parisienne, et Ce sentiment de l’été, en 2016, sur le vide laissé par le décès soudain de Sasha, 30 ans.

Émouvant, le scénario d’Amanda, coécrit par le réalisateur et Maud Ameline, présente efficacement et sans dialogues les deux personnages : à la sortie de l’école, Amanda reste seule, oubliée par son oncle David qui la récupère en retard. L’attentat, montré dans un plan de trente secondes sur les victimes et un court ballet d’ambulances devant un hôpital, a pour seule fonction d’expliquer la disparition soudaine de Sandrine, le point de départ de l’intrigue.

Sans pathos, les dialogues sonnent juste, aussi naturels que la mise en scène, avec de nombreux plans fixes et des mouvements de caméra très simples, des extérieurs en décors réels, principalement dans le 12ème arrondissement de Paris, mais aussi à Périgueux, à Londres, devant la gare St. Pancras et sur les quais de la rive sud de la Tamise, très peu d’éclairages artificiels…

Le courant passe entre Vincent Lacoste, révélé il y a dix ans par Les Beaux gosses (Riad Sattouf, 2009) et Isaure Multrier, 9 ans, en CM1 au moment du tournage. Une alchimie essentielle pour faire ressentir au spectateur la difficulté du bout de chemin que devaient entreprendre les deux personnages pour pouvoir vivre ensemble.

Amanda (103 minutes) et ses suppléments (37 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un digipack non remis pour le test.

Le menu animé et musical propose le choix entre deux formats audio Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo.

Piste d’audiodescription et sous-titres pour malentendants.

À l’intérieur du digipack, un livret de 16 pages contient un entretien avec Mikhaël Hers et Claire Vassé, critique, écrivain et enseignante universitaire. L’idée du film est venue de l’envie de montrer le Paris d’aujourd’hui et de l’intérêt de la rencontre d’une fillette avec David, « un grand enfant » confronté à une « paternité accidentelle » et dévasté par la mort de sa soeur. Le film montre un Paris du quotidien, pas celui des cartes postales. Il donne les raisons de son choix des deux acteurs principaux, Vincent Lacoste et Isaure Multrier. Suit un entretien avec Vincent Lacoste. Il dit avoir été convaincu par la lecture du scénario et le visionnage de Ce sentiment de l’été, évoque sa rencontre avec Isaure Multrier, son entraînement à l’élagage des arbres pendant un stage de trois mois à la mairie de Paris, sa préparation à un premier rôle dans un registre aussi émotionnel…

Isaure et Amanda : les étapes du casting (7’). Isaure se décrit, avant le tournage : en CM1, « plutôt rigolote », elle avoue se vexer « super-vite » et envisage de devenir actrice « pour être une autre personne ». Puis vient le temps des premiers essais, de la rencontre avec Vincent Lacoste…

Dream Girl (6’), bande-annonce pour le Festival International du film de Bordeaux 2016.

Musique originale (24’, LPCM 2.0) : pour écouter, sur 13 pistes, la délicate musique originale du compositeur américain Anton Sanko qui a accompagné plus de 70 films ou séries, dont Big Love (saisons 3 à 5).

Bandes-annonces : Amanda, Ce sentiment de l’été et Carré 35.

L’image (1.85:1) lumineuse, agréablement contrastée, avec des noirs denses, propose des couleurs naturelles, étalonnées avec soin. Elle assure une parfaite lisibilité de tous les plans, y compris dans les scènes de nuit.

Le son Dolby Digital 5.1 (ou DD 2.0, au choix) restitue clairement les dialogues dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical, aéré. L’utilisation parcimonieuse des voies latérales réussit à créer une discrète sensation d’immersion dans l’ambiance.

Crédits images : © Nord-Ouest Films