Shetland - Saison 4 (2018) : le test complet du DVD

Une nouvelle série policière très noire, venue des brumes du nord. Mais pas de Scandinavie : d’Écosse, cette fois.

Le Detective Inpector Jimmy Perez, affecté au commissariat de police de Lerwick, la principale agglomération du Shetland, un archipel à mi-route entre le nord de l’Écosse et la Norvège, est assisté du Detective Sergeant Alison McIntosh, communément appelée « Tosh », et du Detective Constable Sandy Wilson. Dans cette nouvelle saison, l’équipe doit rouvrir l’enquête sur le meurtre de Lizzie Kilmuir, une adolescente. Son assassin présumé, Thomas Malone, vient d’être libéré après 23 ans passés derrière les barreaux : on avait écarté du dossier le relevé d’un autre ADN que le sien sur l’écharpe avec laquelle Lizzie avait été étranglée. La suspicion des îliens envers Thomas Malone est exacerbée, juste après son retour, par le meurtre d’une jeune journaliste d’investigation, Sally McColl, perpétré dans des conditions rappelant celui de Lizzie…

Shetland, série policière coproduite par ITV et BBC Scotland, est une libre adaptation d’oeuvres d’Ann Cleeves, probation officer (un agent chargé de contrôler les activités et le comportement d’un détenu après sa sortie de prison), reconvertie en auteur de quatre séries de romans policiers, dont Shetland, aujourd’hui composée de huit romans, et Vera Stanhope, dont les huit romans déjà publiés ont inspiré la série Les enquêtes de Vera (Vera), commencée en 2015, avec une saison 10 attendue en 2020.

La saison 1 de Shetland se limitait à une seule enquête, sous le titre Red Bones ou L’Heure écarlate, (113 minutes). La saison 2, plus ambitieuse, rassemblait trois enquêtes, Raven Black ou Noire solitude (116 minutes), Dead Water ou Mortes-eaux (117 minutes) et Blue Lightning ou Bleu comme la peur (113 minutes).

Changement de format pour la saison 3 et la saison 4 : une seule enquête, Traversée fatale pour la saison 3, L’Emprise du passé pour la saison 4, est développée sur six épisodes d’une durée moyenne de 57 minutes chacun.

Meurtres et enquêtes sont situés sur l’une des îles de l’archipel, bien que les inspecteurs soient amenés à se rendre à Glasgow ou Édimbourg et même jusqu’à Bergen, en Norvège, dans la saison 4, sur les traces d’un suspect appartenant à la mouvance d’extrême droite.

Shetland, dans cette saison 4, encore plus que dans la saison 3, peut faire penser aux poupées russes : l’affaire de départ, la réouverture de l’enquête sur le meurtre de Lizzie, en découvre une seconde, qui va en découvrir une troisième. S’accumulent ainsi, avec un lot de rebondissements et de fausses pistes, le crime d’une jeune journaliste, une mort sur une plateforme pétrolière mise faussement sur le compte de l’alcoolisme de la victime, un projet de massacre d’immigrants pour un groupuscule nationaliste, la révélation d’un lien de paternité resté caché…

Le scénario est cependant assez solidement structuré pour qu’on n’ait pas trop de mal à suivre le fil de l’histoire, avec un cliffhanger à la fin de tous les épisodes. Chaque enquête peut être visionnée sans qu’il soit nécessaire d’avoir vu les précédentes. On n’y perdra que quelques informations utiles à la connaissance des personnages, mais pas pour longtemps : elles sont rappelées si le besoin s’en fait sentir.

Douglas Henshall, natif de Glasgow, n’a pas d’effort à faire pour prendre l’accent écossais. Formé par une longue carrière d’acteur, dans des registres divers, (Anna Karénine (Mini-série) de David Blair, 2000, titulaire du rôle-titre de Nick Cutter, les portes du temps / Primeval), il incarne avec décontraction le personnage de Jimmy Perez, ce qui lui a valu un BAFTA Award en 2016. Nettement moins connue, Alison O’Donnell interprète avec justesse et sensibilité Tosh, ébranlée par un traumatisme subi au cours de la saison 3. Dans le rôle de Sandy, Steven Robertson, vu récemment dans la série Harlots, complète un trio de policiers attachants et crédibles.

Shetland, une série tout à fait recommandable, offre en prime de magnifiques paysages de côtes découpées, de collines tant battues par les vents que les arbres ne peuvent y pousser… même si tout n’a pas été tourné sur l’archipel de Shetland !

Shetland, saison 4 (6 x 57 minutes) tient sur trois DVD-9 logés dans un boîtier de 14 mm, glissé dans un étui.

Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, ou dans un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 stéréo.

Rien, pas même une bande-annonce.

L’image (1.78:1) est sans reproches, nette avec une belle profondeur de champ dans les plans de paysages, une fine palette de couleurs, des contrastes agréables avec des noirs denses quelles que soient les conditions d’éclairage.

Le son Dolby Digital 2.0 stéréo de la version originale assure l’essentielle clarté des dialogues. Une très faible séparation des deux canaux ne parvient pas à envelopper le spectateur dans l’ambiance. On regrettera, comme pour beaucoup d’éditions britanniques, l’absence du format 5.1.

Ce constat vaut pour le doublage en français, au même format, plaçant un peu en avant des dialogues assez monotones.

Crédits images : © Marsaili Mainz