Fallen Angels (1993) : le test complet du DVD

Réalisé par Steven Soderbergh
Avec Gary Oldman, Isabella Rossellini et Alan Rickman

Édité par Elephant Films

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Le 13/09/2019
Critique

Cette anthologie des années 90, un riche hommage au genre du Film noir, arrive en France en première exclusivité, grâce à Elephant Films.

Fallen Angels

Quinze histoires policières dans le Los Angeles des années d’après-guerre. Voilà ce que propose cette anthologie créée en 1993 et 1995, avec une distribution prestigieuse, un bel hommage au Film noir.

Fallen Angels est une série créée par le producteur William Horberg, sous la houlette de Sydney Pollack, producteur exécutif. Diffusée sur le réseau Showtime de 1993 à 1995, elle invitait le téléspectateur à faire un saut en arrière vers les années 40 et 50, au temps de l’âge d’or du Film noir. Elle adapte quinze nouvelles écrites par James Ellroy, Dashiell Hammett, Walter Mosley, Jim Thompson, Mickey Spillane, Raymond Chandler et d’autres encore…

La production de Fallen Angels n’a pas lésiné sur les moyens, en confiant la réalisation des épisodes au gratin des téléastes, John Dahl, Jim McBride, Michael Lehmann, Tim Hunter et à certains des meilleurs cinéastes, tels que Steven Soderbergh (le seul à diriger deux épisodes), Alfonso Cuarón, Peter Bogdanovich, Agnieszka Holland…

S’y ajoutent une reconstitution réussie de l’époque au prix d’une profusion de décors, costumes et accessoires, et une distribution trois étoiles, avec Miguel Ferrer, Gary Oldman, Dan Hedaya, Grace Zabriskie, Laura Dern, Joe Mantegna, Brendan Fraser, Bill Pullman, Meg Tilly, Benicio Del Toro, Eric Stoltz, Gabrielle Anwar, Heather Graham, Peter Coyote, Tom Hanks, Valeria Golino, Gary Busey, Isabella Rossellini, Kiefer Sutherland, James Woods…

Fallen Angels réserve quelques surprises, dont la moindre n’est pas de retrouver Philip Marlowe, le détective privé créé par Raymond Chandler, autrefois incarné par Humphrey Bogart ou Robert Mitchum, transformé en Afro-américain, sous les traits de Danny Glover. Une autre surprise est de tomber nez-à-nez avec Christopher Lloyd, l’ébouriffé Dr. Emmett Brown de la trilogie Retour vers le futur, sous le feutre mou du Continetal Op, le détective privé imaginé par Dashiell Hammett !

Fallen Angels

Tous les épisodes s’ouvrent en noir et blanc. Dans la saison 1, Lynette Walden joue Fay Friendly, une hôtesse aguichante qui nous met dans l’ambiance avec une indication succincte du thème de chaque épisode. Elle continuera d’apparaître tout au long de la saison 2, mais c’est Miguel Ferrer qui nous donnera ces informations en voice over.

Le thème principal, composé par Elmer et Peter Bernstein, et l’accompagnement musical de chacun des quinze épisodes nous plongent encore un peu plus dans l’ambiance des « roaring forties » et des années 50 à la fin desquelles le genre du Film noir, avec ses femmes fatales et ses flics pas toujours réglos, jetait ses derniers feux… avant que ne le fassent renaître, sous l’étiquette Néo-noir, Robert Altman avec Le Privé (The Long Goodbye, 1973), Roman Polanski avec Chinatown. Une renaissance qui nous vaudra des films inoubliables, tels que Miller’s Crossing, de Joel et Ethan Coen en 1990, L.A. Confidential, de Curtis Hanson en 1998, Mulholland Drive, de David Lynch en 2002, The Place Beyond the Pines, de Derek Cianfrance en 2012, etc.

Fallen Angels, en dépit de l’originalité de son propos et de l’atteinte de sa cible - faire revivre avec faste l’âge d’or du Film noir - souffre d’un format mal choisi. La durée de chaque épisode, limitée à 30 minutes (à une seule exception près) permet difficilement d’approfondir les personnages principaux. Ils ne peuvent qu’être esquissés, alors qu’ils composaient un ingrédient essentiel du genre, comptant au moins autant que l’intrigue policière.

Malgré cette réserve, Fallen Angels, si elle se laisse regarder avec plaisir, aura un autre mérite, celui de donner l’envie de revoir des films comme Le Faucon maltais (The Maltese Falcon, John Huston, 1941), Tueur à gages (This Gun for Hire, Frank Tuttle, 1942), Assurance sur la mort (Double Indemnity, Billy Wilder, 1944), Le Grand sommeil (The Big Sleep, Howard Hawks, 194), etc., etc.

Fallen Angels

Présentation - 3,0 / 5

Fallen Angels, l’intégrale en deux saisons, la première de six épisodes, la seconde de neuf (durée cumulée de 477 minutes). Quinze épisodes durant autour de 30 minutes, sauf l’avant-dernier, long de 57 minutes. Avec un supplément de 12 minutes logé sur le premier disque, l’intégrale tient sur trois DVD-9 logés dans un boîtier non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio Dolby Digital 2.0 stéréo.

Éditée par Elephant Films, la série n’est aujourd’hui disponible en vidéo qu’en France.

Bonus - 3,0 / 5

Fallen Angels, une série d’un autre temps (12’) par Enlil Albanna. William Horberg, alors jeune producteur, fasciné par les polars noirs et la pulp fiction, rencontre à Las Vegas Mickey Spillane à qui il propose de l’aider à structurer la série. Mais, faute d’être suivi par les producteurs, ce n’est que dix ans plus tard, après avoir fondé sa propre société de production et avec le soutien de Sydney Pollack et de Showtime et l’engagement du producteur Steve Golin que William Horberg peut créer Fallen Angels, recruter scénaristes et réalisateurs, dont le jeune Alfonso Cuarón et les acteurs. Il proposera à Tom Cruise et Tom Hanks de réaliser chacun un épisode. Enlil Albanna cite également le nom de chefs opérateurs et monteurs devenus célèbres et passe rapidement en revue la distribution exceptionnelle. La série reçoit un accueil public mitigé, mais fut cependant saluée en 1994 par trois CableACE Awards, l’une allant à Gary Oldman, Alfonso Cuarón et Emmanuel Lubezki, un des chefs opérateurs. Deux ans après, la seconde saison est réalisée avec les mêmes ingrédients que la première, avec un accueil qui reste tiède. Showtime a renoncé à la troisième, jugée trop chère à produire.

Fallen Angels

Ce bonus exclusif, produit par Elephant Films, fournit une bonne somme d’informations sur la série, même s’il n’est pas sans petits défauts. La prononciation très écorchée de nombreux titres ou des noms, dont celui de Mickey Spillane. Une erreur : Sydney Pollack a été nommé, mais pas récompensé par un CableACE Awards pour la production de la meilleure série dramatique : le prix est allé, cette année-là, à la série Les contes d’Avonlea (Road to Avonlea, créée par Fiona McHugh). Et il eût été plus juste de ne pas ranger Christopher Lloyd dans le lot des jeunes acteurs recrutés pour la saison 2 : il affichait alors ses 57 ans et un bilan d’une soixantaine de rôles, avec une notoriété boostée par la trilogie Retour vers le futur !

Bandes-annonces de cinq autres séries éditées par Elephant Films : Angoisse (Thriller, 1973-1976, intégrale sur 19 DVD), Bizarre Bizarre, l’adaptation de nouvelles de Roald Dahl (Tales of the Unexpected, 1979-1988, intégrale sur 22 DVD), Alfred Hitchcock présente, saisons 1 à 7 (1955-1962, 268 épisodes), Le 6ème sens - Intégrale Saisons 1 et 2 (The Sixth Sense, 1972, intégrale sur 9 DVD) et Buck Rogers au 25ème siècle (Buck Rogers in the 25th Century, 1979-1981, intégrale sur 12 DVD).

Fallen Angels

Image - 3,5 / 5

L’image (1.33:1) a bénéficié d’une restauration évidente. Débarrassée de la moindre tache ou rayure, stable, avec une réduction du bruit respectant la texture argentique originelle, lumineuse, elle propose des couleurs bien contrastées, dans des palettes variant suivant les ambiances, avec une dominante souvent ocre, voire rouges, dans certaines scènes d’intérieur.

L’image serait irréprochable sans un défaut récurrent : certains contours verticaux se brouillent, par exemple celui du visage Tony Reseck, le détective de l’hôtel, et la couture du coussin sur lequel s’appuie Eve Cressy dans l »épisode 2 de la saison 1, à partir de 4’25”, ou encore le long de la cravate de Don Hedaya dans le même épisode, à partir de 14’42”.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 2.0 stéréo assure une claire restitution des dialogues, dans un bon équilibre avec l’ambiance et l’accompagnement musical, bien mis en valeur. La séparation des deux voies est si faible qu’on peine à déceler l’effet stéréo. La restauration a éliminé tous les bruits parasites, ne laissant subsister qu’un souffle occasionnel, assez discret pour se faire facilement oublier.

Ces observations valent pour le doublage en français assez soigné.

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 13 septembre 2019
Cette anthologie nous plonge dans l’ambiance du Film noir qui connut son âge d’or en Amérique dans les années d’après-guerre. Diffusée dans les années 90 par Showtime, elle n’avait jamais été éditée sur disque optique. Un manque comblé par Elephant Films qui nous la propose en France… en exclusivité mondiale !

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