90's (2018) : le test complet du DVD

La sortie de l’enfance d’un garçon des quartiers défavorisés de Los Angeles dans les années 90. Un premier film réussi !

Dans le Los Angeles des années 90, Stevie, 13 ans, a du mal à trouver sa place entre sa mère souvent absente et un grand frère qui le tyrannise. Quand une bande de skateurs le prend sous son aile, il se prépare à passer l’été de sa vie…

90’s (Mid90s), sorti dans nos salles en avril 2019, est le premier long métrage de Jonah Hill, également auteur du scénario original qui n’a rien d’autobiographique : il est issu d’une famille aisée de Los Angeles et a reçu une formation d’art dramatique à New York. Mais, comme il l’avoue dans le commentaire du film, il a été accro de skateboard dans sa jeunesse. Il mène une belle carrière d’acteur boostée par son premier grand rôle dans SuperGrave (Superbad, John Apatow, 2007).

90’s rappelle, par son thème, la sortie de l’enfance, Kids, le film de Larry Clark présenté à Cannes en 1995, dont l’action était située à New York. Mais la tonalité de 90’s est nettement moins sombre. Le souci d’authenticité de Jonah Hill transparaît tout au long du film, dans les dialogues, dans le choix de l’illustration musicale qui nous replonge dans les années 90, dans la direction des jeunes acteurs, la plupart sans aucune expérience.

Ce qui n’était pas le cas de Sunny Suljic, l’interprète de Stevie. Né en 2005, sa première apparition devant une caméra remonte à 2013 et on l’avait remarqué dans Mise à mort du cerf sacré (The Killing of a Sacred Deer, Yorgos Lanthimos, 2017). On retrouve aussi Lucas Hedges, titulaire du rôle principal de Boy Erased de Joel Edgerton, un autre premier film émouvant sur l’adolescence, et Alexa Demie, l’interprète de Estee avec laquelle Stevie perd sa virginité dans une mise en scène faite avec une grande délicatesse.

Le choix du Super-16 et du format 1.33:1, assez inhabituels, renforcent l’intimité du regard porté sur Stevie, présent dans toutes les scènes, souvent photographié en gros plan.

Tout concourt à faire de 90’s un grand petit film.

90’s (82 minutes) et ses suppléments (5 minutes, sans compter le commentaire audio) tiennent sur un DVD-9, logé dans un boîtier non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres imposés, qui auraient pu être placés plus bas sur l’image, et le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo.

Une édition Blu-ray est sortie simultanément, avec le même contenu.

Commentaire audio (sous-titré) de Jonah Hill et Christopher Blauvelt, directeur de la photographie. Ils justifient la sobriété des décors et des mouvements de caméra, le recrutement de jeunes acteurs et figurants dans la rue, la contribution aux dialogues d’un moniteur de skateboard, la place laissée à l’improvisation dans certaines scènes, par un souci d’authenticité.

Un commentaire qui apporte des informations utiles sur la genèse du film, les choix de mise en scène, la direction des acteurs…

4 scènes coupées (3’), avec sous-titres.

Bande-annonce.

L’image (1.33:1) propose des couleurs naturelles, agréablement saturées, lumineuses et légèrement surexposées dans la plupart des scènes de jour en extérieur. Prise en Super-16, elle est très douce, avec un grain parfois visible, un choix justifié par la recherche d’authenticité et le caractère intimiste de l’oeuvre.

Le son Dolby Digital 5.1 assure une claire restitution des dialogues, dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical et l’ambiance. Une utilisation cohérente des cinq canaux réussit à créer une discrète immersion dans l’action.

Crédits images : © Tobin Yelland