Echo (2019) : le test complet du DVD

Bergmál

Réalisé par Rúnar Rúnarsson
Avec Sigurmar Albertsson, Bent Kingo Andersen et Sif Arnarsdóttir

Édité par Jour2Fête

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Le 28/07/2020
Critique

Des instants de vie captés pendant l’hiver islandais ont été assemblés par le montage pour constituer un original patchwork.

Echo

Dans l’ambiance des fêtes de fin d’année, un cinéaste islandais a capté quelques courts moments de la vie de gens ordinaires, des proches et des inconnus, comme des notes qu’il aurait pu consigner sur un carnet…

Écho (Bergmál), sorti dans nos salles le 1er janvier 2020, est le troisième long métrage du réalisateur et scénariste islandais Rúnar Rúnarsson, après Eldfjall (titre international Volcano, pas édité en vidéo en France), l’histoire d’un vieil homme tentant de renouer des liens familiaux coupés depuis longtemps, un premier film sélectionné dans de nombreux festivals, notamment pour la Caméra d’or à Cannes en 2011, et Sparrows (Þrestir), plusieurs fois sélectionné lui aussi, sur le déracinement d’un adolescent envoyé par sa mère de la ville à un fjord isolé, confié à la garde d’un père distant.

Écho s’écarte résolument de ces deux premiers films au scénario traditionnel, chacun racontant une histoire. Ce troisième film est le résultat du montage de 58 vignettes, sans lien apparent entre elles. Filmées en plans fixes, elles sont pourtant les pièces d’un puzzle qui s’emboîtent pour composer une image naturaliste de la société islandaise contemporaine, de Noël au jour de l’an. Une image assez universelle pour toucher un large public, au moins dans le monde occidental.

Echo

Certaines scènes sont visuellement étranges, comme celle dans laquelle une voiture traverse un tunnel de lavage. D’autres chargées d’émotion, comme celle de la rencontre fortuite, à un arrêt d’autobus, d’une jeune femme avec une autre qu’elle avait harcelée au lycée, une dizaine d’années auparavant. D’autres peuvent intriguer, avec une quinzaine d’hommes en uniforme progressant dans la neige, alignés pour une recherche dont on ne connaîtra pas l’objet. D’autres, encore, sur le début et la fin de la vie, avec la naissance d’un enfant, puis les obsèques d’un autre, cercueil ouvert sous la nef d’une église, et le dépôt de fleurs dans un cimetière par une petite fille et sa grand-mère. Le réveillon peut être l’occasion de la réunion bruyante des trois générations d’une famille, ou se dérouler dans l’isolement et le silence d’une maison de retraite, ou se préparer, pour certains, en faisant la queue devant la banque alimentaire de la Croix Rouge.

Écho propose un tableau impressionniste de la société contemporaine, comme les pages vite tournées d’un carnet de croquis pourraient raviver le souvenir d’un pays visité. Le film peut être perçu comme patchwork un peu décousu. Pourtant, en offrant une grande diversité de situations et quelques scènes qui créent la surprise, il parvient à retenir l’attention.

Echo

Présentation - 4,0 / 5

Écho (76 minutes) et son supplément (20 minutes) tiennent sur un DVD-9, logé dans un fin digipack.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en islandais et en anglais, avec sous-titres optionnels (en français et en anglais) et le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo.

Bonus - 3,5 / 5

Entretien avec le réalisateur (20’, en anglais, sous-titré, Jour2Fête, 2020). L’idée de la plupart des saynètes d’Écho vient d’un calepin sur lequel il note, depuis l’âge de 16 ans, ce qu’il a observé ou des histoires qu’on lui racontées. Il souhaitait réaliser un film différent, « rassembler des fragments de vie (…) des ambiances (…) qui créeraient un ensemble autonome ». Le système de la production en Europe l’a obligé à réduire la taille du premier scénario de 120 à 60 scènes, tournées avec le souci constant d’approcher la réalité des situations observées, reconstituées dans une suite de plans fixes pour empêcher qu’un mouvement de caméra « brise la ligne du temps » et avec un accompagnement musical limité aux scènes d’ouverture et de conclusion du film. Les personnes vues dans le film n’avaient, pour la plupart d’entre elles, jamais posé devant une caméra. Le choix de la période de Noël permet d’amplifier la dimension émotionnelle de « l’étude sociale ». Ce sont des scènes simples, mais qui ont pris du temps, ne serait-ce que pour attendre la lumière idéale. Le montage a, dans son ensemble, suivi l’ordre des scènes prévu par le scénario. Écho est « une mosaïque de petits objets fragiles, peu importants mais qui le deviennent en coexistant (…) formant une étude de la civilisation occidentale ».

Echo

Image - 5,0 / 5

L’image (1.85:1), précise, agréablement contrastée, avec des couleurs soigneusement étalonnées, met en valeur la belle photographie de Sophia Olsson, chef-opératrice des deux autres longs métrages de Rúnar Rúnarsson. La lisibilité des scènes de nuit (le soleil se fait discret l’hiver en Islande) est toujours assurée, avec de beaux clairs-obscurs.

Son - 5,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 (avec une option 2.0 stéréo pour les installations non équipées pour décoder le 5.1) restitue les dialogues avec clarté. Une répartition bien contrôlée du signal sur les cinq canaux génère une sensation d’immersion dans l’ambiance, discrète, mais cohérente.

Crédits images : © Jour2Fête

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 29 juillet 2020
Une soixantaine de vignettes constituent les pièces d’un puzzle qui s’emboîtent pour composer une image naturaliste de la société islandaise contemporaine, assez universelle pour toucher un plus large public. Un exercice de style plutôt insolite !

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