The Green Man (1956) : le test complet du DVD

Réalisé par Robert Day
Avec Alastair Sim, George Cole et Terry-Thomas

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 14/05/2020
Critique

Un représentant en aspirateur peut compliquer la vie d’un tueur à gages : c’est ce que démontre cette trépidante comédie noire britannique.

The Green Man

Lorsqu’il était collégien, Harry Hawkins entreprit d’humilier un détestable proviseur en piégeant son stylo pour qu’il fasse exploser l’encrier : trop de poudre… plus de proviseur ! Cette initiative décida de sa vocation de tueur à gages, une occupation lucrative… jusqu’à la guerre : la concurrence était telle qu’il dut alors se reconvertir dans l’horlogerie. Les affaires reprennent : sa prochaine cible sera Sir Gregory Upshott, un arrogant financier. Mais l’intrusion d’un représentant en aspirateurs va perturber l’exécution de son plan…

The Green Man, sorti en France en 1956 sous le titre Une bombe pas comme les autres, est le premier film du cameraman Robert Day. On lui doit, pour le grand écran, une douzaine de longs métrages, dont quatre Tarzan, avant de s’employer à la réalisation de téléfilms et d’épisodes de séries. Il est assisté, pour son premier film, par l’expérimenté et talentueux Basil Dearden (non crédité au générique), le réalisateur d’un des sketches d’Au coeur de la nuit (Dead of Night, 1945), d’Opération Scotland Yard (Sapphire, 1959), de Khartoum, en 1966… et de trois autres films récemment édités par Tamasa Diffusion, The Goose Steps Out (Le pas de l’oie) (1942), The Blue Lamp (Police sans arme) (1950) et Pool of London (Les trafiquants du Dumbar) (1951),

The Green Man

The Green Man est l’adaptation de leur propre pièce, Meet a Body, par Sidney Gilliat et Frank Launder, auteurs du scénario de 70 films, dont Une femme disparaît (The Lady Vanishes, Alfred Hitchcock, 1938). Également producteurs, réalisateurs et distributeurs de films, ils laissèrent une visible empreinte sur le cinéma britannique.

The Green Man est une comédie noire dans laquelle s’invite le burlesque, renforcé par un accompagnement musical guilleret très démonstratif (mickeymousy), avec une suite de quiproquos, de contre-temps, de coups du hasard, avec une galerie de personnages peu communs, le vendeur d’un merveilleux « balai mécanique » qui se refuse à fonctionner, un chroniqueur pompeux amateur de poésie absconse, trois musiciennes d’âge respectable à l’affût de la moindre occasion de s’encanailler, un tueur à gages à principes n’acceptant des engagements qu’envers les soi-disant puissants, un assistant maladroit, un petit bonhomme rondouillard à l’air débonnaire sous un béret solidement vissé sur le crâne, un cadavre qui disparaît puis réapparaît…

Harry Hawkins est interprété par Alastair Sim, un des plus célèbres acteurs britanniques des années 40 et 50, immortalisé par sa prestation dans Scrooge (Brian Desmond Hurst, 1951, toujours dans l’attente d’une édition vidéo en France) et qu’on a pu voir dans le rôle du directeur de l’école privée enseignant la manière de dominer les autres de School for Scoundrels (Robert Hamer, 1960), un autre film produit par Frank Launder et Sidney Gilliat. On retrouve aussi, dans un second rôle, une autre figure emblématique du cinéma comique d’outre-Manche, Terry-Thomas, un des coureurs automobiles d’[PROGRAM(monde_fou_fou_fou_fou)] (It’s a Mad Mad Mad Mad World, Stanley Kramer, 1963).

Une comédie farfelue, bien rythmée.

The Green Man

Présentation - 4,0 / 5

The Green Man (111 minutes) tient sur un DVD-5-logé dans un digipack dans la couverture duquel est glissé un livret de 16 pages.

Le menu fixe et muet propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, au format audio Dolby Digital 1.0.

Cette édition, sortie en même temps que The Family Way (John et Roy Boulting, 1966), vient enrichir la Collection My British Comedies. Lancée en 2013 par Tamasa Diffusion, elle compte désormais 14 titres, parmi lesquels l’incontournable Passeport pour Pimlico (Passport to Pimlico, Henry Cornelius, 1949).

Le livret de 16 pages contient un article de Charlotte Garson, critique de cinéma qui a déjà accompagné d’autres éditions de Tamasa Diffusion. The Green Man,  » une comédie dynamitante », reçoit l’air nouveau qui souffle sur le cinéma anglais d’après-guerre et ses personnages excentriques, tels ceux de The Ladykillers (Tueurs de dames) (The Lady Killers, Alexander Mackendrick, 1945). Charlotte Garson présente Alastair Sim, « une star nationale », le proviseur de The Happiest Days of Your Life (Cette sacrée jeunesse) (1950), auquel le premier plan du film fait une allusion évidente. The Green Man « s’attaque à l’espace domestique - conjugal et familial - qui cimente la société ». Des plans larges « insistant sur la théâtralité des entrées et sorties « , une profondeur de champ montrant « de manière comique que, derrière la façade petite-bourgeoise, les crimes vont et viennent », quelques gros plans qui apportent une « touche hitchcockienne ».

The Green Man

Bonus - 1,0 / 5

Pour tout supplément, une filmographie, une courte liste de quelques-uns des films dans lesquels a joué Alastair Sim et une galerie de 22 photos du film et de reproductions d’affiches.

Image - 4,0 / 5

L’image en noir et blanc (1.37:1), soigneusement restaurée, probablement pour l’édition du DVD au Royaume Uni en 2006, stable, lumineuse, propose un délicat dégradé de gris avec des contrastes qui auraient gagné à être légèrement plus affirmés. La gestion du grain respecte la texture argentique.

Son - 4,5 / 5

Le son Dolby Digital 1.0, remarquablement nettoyé, pratiquement sans souffle, assure une parfaite intelligibilité des dialogues et restitue avec finesse l’accompagnement musical guilleret. L’essentiel, même si les explosions du début du film ne sont pas spectaculaires.

Crédits images : © Tamasa Diffusion

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 15 mai 2020
Encore inédite en vidéo en France, cette comédie noire et farfelue, au parfum hitchcockien, savamment rythmée par une suite de rebondissements inattendus, donne la mesure du talent de deux scénaristes britanniques inspirés, Sidney Gilliat et Frank Launder. Elle permet aussi de retrouver deux stars du cinéma d’outre-Manche, Alastair Sim et Terry-Thomas.

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