Réalisé par Joshua Marston
Avec
Liev Schreiber, Eddie Marsan et Dash Mihok
Édité par Showtime
Ray Donovan, pas vraiment remis de la dépression qui l’avait conduit à se jeter dans l’East River, cherche l’aide d’un psychiatre. Pour ne rien arranger, une tenace détective du NYPD le soupçonne d’être l’auteur du meurtre de trois policiers dont les têtes ont été repêchées dans la baie et refuse de classer l’affaire. De plus, sa famille, en particulier son père Mickey, va continuer de lui compliquer la vie…
Ray Donovan a été créée pour Showtime par Ann Biderman, coscénariste de Copycat (Jon Amiel, 1995), de Peur primale (Primal Fear, Gregory Hoblit, 1996), de Smilla’s Sense of Snow (Bille August, 1997) et de Public Enemies (Michael Mann, 2009), avec Johnny Depp dans le rôle de John Dillinger. Dans la foulée, elle a créé en 2009 Southland, une série en cinq saisons sur la police de Los Angeles, toujours indisponible en France.
Ray Donovan exerce consciencieusement le discutable métier de « fixer », chargé de réparer la casse de clients assez riches pour régler ses honoraires et les frais des interventions. Cette activité fait de lui, parfois un redresseur de torts, mais aussi le complice d’activités criminelles. Et, par-dessus tout, un personnage suffisamment équivoque pour pouvoir nourrir le scénario d’une série qui aura su, sans faiblesses, tenir la distance, pendant sept saisons et 82 épisodes.
Un des mérites de la série est de creuser la personnalité des principaux protagonistes, non seulement celle de Ray Donovan, mais aussi celle de ses trois frères et de son père Mickey, brillamment interprété par Jon Voight, révélé il y a plus de cinquante ans par Macadam Cowboy (Midnight Cowboy, John Schlesinger, 1969) et oscarisé pour Retour (Coming Home, Hal Ashby, 1978). On remarque aussi Eddie Marsan dans le rôle d’un des frères, Terry, le boxeur au grand coeur, devenu hémiplégique après avoir été sonné dans un combat perdu d’avance. Celles et ceux, nombreux maintenant, à apprécier cet acteur pourront voir ou revoir Une belle fin (Still Life, Uberto Pasolini, 2013). Les acteurs incarnant le reste de la famille tiennent leur emploi avec conviction, notamment, pour celui de Bridget, la fille de Ray, Kerris Dorsey, entrée encore enfant dans la carrière comme actrice récurrente de la série Brothers & Sisters créée par Jon Robin Baitz en 2006.
Ray Donovan, c’est surtout Liev Schreiber, titulaire du rôle-titre et coproducteur de la série. En parfaite symbiose avec son personnage, il en dévoile, avec naturel, les facettes opposées, celle d’un brutal tueur à gages et celle d’un homme fragile, dévasté par le décès de son épouse. Cette performance s’ajoute à quelques beaux jalons dans sa longue filmographie dans laquelle on remarque son interprétation de Victor Creed dans la saga X-Men (Films), mais aussi, et surtout, sa contribution à des films tels que Le Voile des illusions (The Painted Veil, 2006), une intense adaptation du roman de Somerset Maugham, et Spotlight, une dénonciation de la pédophilie dans le clergé catholique aux USA. Liev Schreiber s’est aussi risqué à s’asseoir sur le siège de réalisateur, avec succès, puisque son film, Tout est illuminé (Everything Is Illuminated), a été deux fois primé à Venise.
La saison 7 de Ray Donovan, qui continue de se dérouler à New York (les cinq premières avaient pour cadre Los Angeles), clôt la série en beauté avec deux épisodes finaux fertiles en émotion, en action et en rebondissements.
Ray Donovan, saison 7 (10 épisodes d’une durée cumulée de 487 minutes) et ses maigres suppléments (6’) tiennent sur trois DVD-9 et un DVD-5 logés dans un boîtier de 14 mm, glissé dans un étui.
Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, au format Dolby Digital 5.1 et dans deux doublages, en français et en allemand, au même format.
Dash réalise l’épisode 5 (3’). Dash Mihok, l’interprète de Bunchy, l’un des frères cabossés de Ray Donovan, victime d’un prêtre pédophile pendant son enfance, passe, pour la première fois, derrière la caméra. Une curiosité au passage : l’épisode 7 a été réalisé par Kyra Sedgwick, la Brenda Leigh Johnson de la série The Closer !
Ray analysé (3’). Liev Schreiber et Alan Alda, interprète du psychiatre, évoquent le personnage de Ray Donovan, lui aussi marqué par une enfance difficile.
L’image (1.78:1), lumineuse, fermement contrastée avec des noirs denses, offre des couleurs soigneusement étalonnées. Le manque de piqué des scènes de nuit, constaté dans les premières saisons, a été corrigé.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale assure un bon équilibre entre les bruits d’ambiance, l’accompagnement musical et les dialogues, toujours bien détachés. Les possibilités du format multicanal sont particulièrement bien exploitées pour immerger le spectateur dans l’action.
Ces caractéristiques se retrouvent dans le doublage en français, avec des dialogues au timbre trop mat et, surtout, monotones.
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