Dans un jardin qu'on dirait éternel (2018) : le test complet du DVD

Nichinichi kore kôjitsu

Réalisé par Tatsushi Omori
Avec Haru Kuroki, Mikako Tabe et Kirin Kiki

Édité par ARTE ÉDITIONS

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 18/01/2021
Critique

On sait l’importance de la cérémonie du thé dans les traditions du Japon. Mais on ignore tout du rituel à observer, strictement codifié depuis le XVIIème siècle.

Dans un jardin qu'on dirait éternel

Noriko, 20 ans, n’a pas encore choisi l’activité qu’elle exercera à sa sortie de l’université. En attendant, elle a décidé, avec sa cousine Michiko, d’apprendre l’art du thé, enseigné par Madame Takeda…

Dans un jardin qu’on dirait éternel (Nichinichi kore kôjitsu), sorti au Japon en 2018 et dans nos salles en août 2020, le neuvième long métrage de Tatsushi Ômori, est l’adaptation d’un essai de la journaliste Noriko Morishita qui a appris la cérémonie du thé pendant 25 ans. C’est le deuxième de Tatsushi Ômori édité en vidéo en France, après Le Murmure des dieux (Gerumaniumu no yoru, 2005), son premier film, un drame très sombre sur l’enfance abusée.

Dans un jardin qu’on dirait éternel se déroule en grande partie dans la pièce où Madame Takeda enseigne les gestes de la cérémonie du thé. Une grande pièce dont une paroi donnant sur un jardin intérieur laisse passer la lumière changeante, selon l’heure du jour ou la saison. Donne au film sa dimension documentaire, l’observation minutieuse de la cérémonie du thé (chanoyu), dont le maître Sen no Rikyū définit au XVIème siècle les gestes et les outils : le bol de terre cuite vernissée (chawan), le fouet de bambou (chasen), la cuillère à thé (chashaku)… utilisés dans la préparation du matcha, un thé vert moulu en une fine poudre. Tous les gestes sont codifiés : comment plier la serviette, comment entrer dans la pièce, toujours du pied gauche, comment s’agenouiller sur le tatami, comment émettre le petit bruit pour montrer l’appréciation du thé, bu jusqu’à la dernière goutte…

Dans un jardin qu'on dirait éternel

Chaque jour est un bon jour

Dans un jardin qu’on dirait éternel suit, parallèlement, l’évolution de Noriko. Depuis l’âge de 10 ans, au sortir d’une projection de [PROGRAM(strada)] de Federico Fellini, « une histoire déprimante en noir et blanc » qu’elle aimera quand elle le reverra en 1993 pendant ses études universitaires, sa séparation d’avec Michiko qui s’est mariée, son entrée dans la vie professionnelle comme éditrice… et les leçons de vie apprises de Madame Takeda : le kakemono accroché au mur l’affirme, « Chaque jour est un bon jour »… pour peu qu’on soit assez attentif, au point de pouvoir, par exemple, discerner le bruit de la pluie d’été de celui de la pluie d’automne.

Quelques gros plans sur les visages révèlent les moindres émotions de Noriko, interprétée par Haru Kuroki, dont la réputation a été assurée hors du Japon par l’Ours d’argent qui lui a été décerné à la Berlinale de 2014 pour La Maison au toit rouge (Chiisai ouchi, Yôji Yamada). Le rôle de la cousine, Michiko, est tenu par Mikako Tabe, révélée en 2005 par Hinokio, un film de science-fiction pour adolescents réalisé par Takahiko Akiyama. Madame Takeda est incarnée par Kirin Kiki, vue dans Une affaire de famille (Manbiki kazoku), Palme d’or de 2018, et dans cinq autres films de Hirokazu Koreeda, ainsi que dans deux films de Naomi Kawase, Still the Water (Futatsume no mado, 2014) et Les Délices de Tokyo (An, 2015). Elle est décédée en septembre 2018, un mois avant la sortie au Japon de Dans un jardin qu’on dirait éternel.

Un film précieux, envoûtant, à découvrir.

Dans un jardin qu'on dirait éternel

Présentation - 2,5 / 5

Dans un jardin qu’on dirait éternel (96 minutes) et ses suppléments (54 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm, pas facile à extraire de son étui.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en japonais, avec sous-titres optionnels, et le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo.

Bonus - 4,0 / 5

Le tournage (40’, en japonais, sous-titré). Le film été tourné dans l’ordre du scénario, sous lumière naturelle et en décors réels, chez la soeur de Kirin Kiki. Le document évoque le long apprentissage du rituel de la cérémonie du thé par Kirin Kiki auprès de Noriko Morishita, régulièrement présente sur le plateau. Les actrices parlent de leur personnage et livrent leur ressenti du tournage. Un peu trop promotionnel.

Vingt leçons de thé (14’). Une suite de vingt vignettes animées au ratio 1:1 sur le rituel du thé, ses pâtisseries traditionnelles, différentes selon les saisons, ses accessoires, l’aménagement du salon de thé avec ses huit tatamis et son aire de préparation…

Dans un jardin qu'on dirait éternel

Image - 5,0 / 5

L’image numérique, au ratio original 1.85:1(la jaquette indique, à tort, 1.66:1), d’une définition optimale pour le support DVD, déploie une palette de couleurs naturelles, parfaitement étalonnées.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo) délivre avec clarté et finesse les dialogues et l’accompagnement musical. Dynamique et ouverture du spectre rendent l’ambiance très présente. Mais le recours modéré aux canaux latéraux atténue les différences entre les deux formats proposés.

Crédits images : © Yoake Pictures

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 18 janvier 2021
Le long et délicat apprentissage du rituel de la cérémonie du thé donne l’occasion à Noriko de réfléchir sur le sens de la vie. Une photo magnifique pour un film rare, dépaysant et envoûtant.

Lire les avis »

Multimédia
Dans un jardin qu'on dirait éternel
Bande-annonce VOST

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)