Réalisé par Jure Pavlovic
Avec
Daria Lorenci, Neva Rosic et Vera Zima
Édité par Damned Films
Jasna, installée en Allemagne avec son mari et ses deux filles, revient pour la première fois en Croatie, dans la maison de son enfance, chargée de mauvais souvenirs, pour s’occuper de sa mère, Anka, souffrant d’un cancer incurable. Le poids des rancoeurs passées complique la communication entre les deux femmes…
Mère et fille (Mater, 2019), sorti dans nos salles en juin 2021, est le premier long métrage du cinéaste croate Jure Pavlović, sélectionné et primé dans plusieurs festivals, comme le furent les sept courts qui l’ont précédé.
J’ai pas besoin d’aide. Fous-moi la paix !
Le scénario original de Mère et fille, écrit par Jure Pavlović, avec une grande économie de dialogues, laisse peu à peu suspecter l’enfance douloureuse de Jasna. Il suffit qu’elle brandisse une petite branche pour qu’on devine qu’elle était régulièrement frappée par un père brutal, aujourd’hui disparu, sans qu’Anka n’intervienne. La mère se sent-elle toujours coupable ? Si oui, le sentiment de culpabilité explique-t-il son agressivité envers Jasna ?
La caméra suit sans relâche, le plus souvent en plans serrés, Jasna interprétée avec une émotion retenue par Daria Lorenci, célèbre en Croatie, mais pas inconnue en France, où on a pu la voir dans trois autres longs métrages sortis en salles : deux films d’Ognjen Svilicić, Armin, en 2007, et Quiet People, un jour à Zagreb (Takva su pravila), en 2014, et Just Between Us (Neka ostane medju nama, Rajko Grlić, 2010), également édité en vidéo. Anka est jouée par Neva Rosić, une actrice née en 1935, apparemment tirée d’une longue retraite pour tenir ce rôle.
Mère et fille révèle une maîtrise de la mise en scène assez étonnante pour un premier film. On attend impatiemment la suite.
Mère et fille (93 minutes) et son supplément (13 minutes) tiennent sur DVD-9 logé, comme toutes les éditions Damned Films, dans un fin digipack à l’intérieur duquel figure une phrase, de la main du réalisateur. Il affirme ici que faire du cinéma lui donne « la sensation de créer des univers parallèles ».
Le menu fixe et muet propose le film dans sa version originale, en croate et en allemand, avec sous-titres optionnels, au format audio Dolby Digital 5.1.
Piknik, court métrage de Jure Pavlović (2015, 13’, 1.78 :1, Dolby Digital 2.0). Une courte visite encadrée d’un adolescent à son père, autorisé à sortir de prison pour l’occasion. Le premier court du réalisateur, sélectionné dans plus d’une trentaine de festivals.
Une autre histoire elliptique sur les difficultés d’une relation filiale et l’occasion de regretter l’absence d’un entretien avec un réalisateur encore inconnu.
L’image (2.35:1), un peu douce, à la texture délicate, propose des couleurs naturelles, manquant un peu de densité, avec des noirs poreux.
Le son Dolby Digital 5.1 assure un bon équilibre entre les dialogues et l’accompagnement musical et une bonne répartition du signal sur les cinq canaux crée une sensation efficace et cohérente d’immersion dans l’ambiance.
Crédits images : © Sekvenca, Wake Up Films, Les Productions de l’Oeil Sauvage