Viens je t'emmène (2022) : le test complet du DVD

Réalisé par Alain Guiraudie
Avec Jean-Charles Clichet, Noémie Lvovsky et Ilies Kadri

Édité par Blaq Out

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Le 31/08/2022
Critique

Une comédie loufoque sur un arrière-plan particulièrement dramatique, le choix du réalisateur de L’Inconnu du lac.

Viens je t'emmène

À Clermont-Ferrand, Médéric tombe amoureux d’Isadora, une prostituée de 50 ans, mariée depuis 30 ans à un homme jaloux. Alors que le centre-ville est le théâtre d’une attaque terroriste, Selim, un jeune sans-abri se réfugie dans l’immeuble de Médéric provoquant une paranoïa collective. Tout se complique dans la vie de Médéric, tiraillé entre son empathie pour Sélim et son désir de vivre une liaison avec Isadora.

Viens je t’emmène, film d’ouverture de la Berlinale 2022, sorti dans nos salles en mars 2022, huitième long métrage d’Alain Guiraudie qui avait attiré l’attention de la critique avec Ce vieux rêve qui bouge, salué en 2001 par le Prix Louis Delluc, avant que L’Inconnu du lac, Prix de la mise en scène dans la section Un Certain Regard, ne le révèle au grand public en 2013, en attirant dans les salles près de 120 000 spectateurs.

Clermont-Ferrand, cadre très peu souvent filmé depuis Ma nuit chez Maud (Éric Rohmer, 1969), est le terrain neutre choisi par le réalisateur pour évoquer des sujets graves, le terrorisme islamique, l’autodéfense et les violences conjugales, mais sur le ton de la farce, affirmé par un gag de répétition : l’interruption systématique des ébats sexuels de Médéric et d’Isadora, juste avant le moment critique, par l’annonce d’un attentat à la télé, par l’irruption du mari jaloux, d’un voisin, de la police…

Viens je t'emmène

Viens je t’emmène, filmé sobrement, essentiellement dans une succession de plans fixes entre quelques travellings suivant les déambulations de Médéric dans les rues de la ville, vient à l’appui de la conviction selon laquelle écouter les autres et leur parler suffira à battre en brèche racisme et homophobie et, pourquoi pas, tous les autres préjugés, qui finiront par céder le pas à une franche camaraderie.

Jean-Charles Clichet, le bassiste de la série Les Invincibles en 2009, remarqué dans Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016), se glisse sans effort, pour son premier grand rôle, dans la peau d’un personnage naïf et débonnaire, en contraste avec celui d’Isadora, réaliste, les pieds sur terre, que campe avec une belle présence Noémie Lvovsky.

L’édition vidéo donne une seconde chance à Viens je t’emmène qui n’attira qu’un peu plus de 55 000 spectateurs lors de sa sortie en salles, repoussée en mars 2022 par la pandémie.

Viens je t'emmène

Présentation - 3,0 / 5

Viens je t’emmène (96 minutes) et son supplément (24 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm, glissé dans un fourreau reproduisant l’affiche du film.

Le menu fixe et musical propose le film avec le choix entre deux formats audio Dolby Digital 5.1 ou stéréo.

Piste d’audiodescription DD 2.0.

Sous-titres pour malentendants.

Bonus - 2,5 / 5

Entretien avec Alain Guiraudie (24’, Blaq Out, 2022), conduit par Pierre Commarmond, de l’équipe Blaq Out. « Quand on se connaît et qu’on se parle, on apprend à se comprendre et ça se passe beaucoup mieux » dit Alain Guiraudie qui a commencé à écrire le scénario fin 2016, « dans un contexte post-attentats (…) avec une envie de positiver l’époque » et de résister à une tendance à se replier sur soi. Il a choisi Clermont-Ferrand, une ville peu connue, loin de Paris où l’évocation des attentats aurait été trop anxiogène pour « un vaudeville d’immeuble (…) entre désir et paranoïa ». Il justifie le dernier plan, la course de Charlène qui invite le spectateur à imaginer une suite.

Viens je t'emmène

Image - 4,0 / 5

L’image numérique (1.85:1), bien qu’un peu douce, assure un confort visuel, occasionnellement mis en défaut dans quelques plans d’intérieurs faiblement éclairés. Les couleurs naturelles ont été étalonnées avec soin.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo) restitue les dialogues avec la clarté attendue, dans un bon équilibre avec l’ambiance (la musique ne se fait entendre que pendant le court générique et pendant les crédits). L’image sonore est centrée dans le plan frontal, de sorte qu’il est difficile de faire la différence entre les deux formats proposés.

Crédits images : © CG Cinéma, ARTE France Cinéma, Auvergne Rhône-Alpes Cinéma, Umedia

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 1 septembre 2022
Ce dernier film d’Alain Guiraudie, Prix de la mise en scène dans la section Un Certain Regard, joue sur un registre différent de celui de L’Inconnu du lac celui d’une fable loufoque tendant à convaincre qu’écouter les autres et leur parler doit suffire à battre en brèche racisme et homophobie et, pourquoi pas, tous les autres préjugés.

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