Réalisé par Emmanuel Saez
Avec
Adrien Stoclet, Vincent Andres et Laurent Cerulli
Édité par Factoris Films
Sauveur Coretti, un mafioso marseillais, est résolu à se débarrasser de la concurrence, en particulier de celle des Albanais. La guerre d’élimination qu’il a déclenchée est une bonne occasion pour le baptême du feu de son fils Elon, timoré, souffrant de bipolarité…
Sans peur, Roads of Fear pour la distribution internationale, est le premier film distribué en salles, en novembre 2022, de ceux réalisés et écrits par Emmanuel Saez, Overcast (2014) sur la violation de la vie privée sur l’Internet et Dark Patch (2018), un récit apocalyptique.
Sans peur, tourné avec un tout petit budget, fut, en marge du festival de 2022, distingué par les Cannes 7th Art Awards du meilleur réalisateur et de la meilleure photographie, ce dernier partagé entre Dimitri Borget et Alexandre Laugier.
Sans peur s’ouvre sur une scène intrigante. Un homme s’enfonce une longue pointe dans le crâne à l’aide d’un pistolet à clous appliqué sur la tempe gauche. S’il nous faudra attendre une cinquantaine de minutes pour saisir la raison de cet acte, on nous dira assez vite que l’homme s’appelle Elon et que sa couardise fait le désespoir de son père, Sauveur Coretti, un chef mafieux résolu à s’octroyer l’exclusivité de tous les trafics.
Sans peur, en dépit d’un thème oedipien, ne cherche pas à tromper son monde. Il ne propose pas grand-chose d’autre que de l’action violente (voire sadique, avec plusieurs genoux éclatés), plutôt efficacement mise en scène et bien photographiée, qui pourra faire passer un assez bon moment si l’on n’est pas d’humeur à chicaner sur les trous du scénario, les clichés et le surjeu des acteurs incarnant des agités de la gâchette, un Albanais aux yeux vairons et un sourd-muet s’exprimant dans la langue des signes, un flic maître-chanteur…
Ce DVD vient enrichir le catalogue fourni de Factoris Films, ouvert à tous les genres, résolument tourné vers le cinéma indépendant, un tantinet marginal, dans lequel se nichent des perles, Comet (Sam Esmail, 2014), des raretés, How to Plan an Orgy in a Small Town (Jeremy LaLonde, 2015), de l’horreur potache, Deathgasm (Jason Howden, 2015)…
Sans peur (104 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm.
Le menu propose le film dans sa langue originale, le français, avec des sous-titres imposés pour de rares dialogues dans d’autres langues, et le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 ou Digital DTS Surround 5.1.
Copie digitale offerte pour une durée illimitée.
Aucun supplément.
L’image numérique, au ratio 2.35:1, avec la meilleure résolution que peut offrir le support DVD, déploie des couleurs agréablement saturées, bien étalonnées, et des contrastes fermes.
Un petit défaut, peu gênant, relevé à la séquence débutant à 28’50” : l’apparition d’une fine ligne blanche horizontale aux bordures supérieure et inférieure du cadre, pendant près de trois minutes.
Le son Digital DTS Surround 5.1, avec un sensible avantage sur l’alternative Dolby Digital 5.1, bénéficie d’une bonne dynamique, d’une ouverture de la bande passante et de basses fermes. Assez immersif, il délivre délicatement l’agréable accompagnement musical de Valentin Simonelli. Les dialogues sont occasionnellement « mangés » par l’ambiance ou la musique.
Crédits images : © Indeprod