Jeunesse en sursis (2021) : le test complet du DVD

Stop-Zemlia

Édition Limitée

Réalisé par Kateryna Gornostai
Avec Maria Fedorchenko, Arsenii Markov et Yana Isaienko

Édité par Wayna Pitch

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Le 15/03/2023
Critique

Une caméra discrète suit un groupe de lycéens de Kiev s’apprêtant à entrer dans la vie active ou à l’université, pendant l’hiver 2021.

Jeunesse en sursis

En terminale dans un lycée de Kiev, Masha, 16 ans, s’est liée d’amitié avec deux camarades de sa classe, Yana et Senia. Leurs relations se compliquent quand elle se sent attirée par Sasha…

Jeunesse en sursis (Stop-Zemlia), tourné à Kiev pendant l’hiver 2020-2021, sorti en France en septembre 2022, est, après sept courts ou moyens métrages documentaires ou de fiction, le premier long métrage de l’Ukrainienne Kateryna Gornostai, née en 1989, réalisé avec le modeste budget de 800 000 euros.

Jeunesse en sursis, au centre d’un groupe de 25 lycéens, observe attentivement Masha, l’indépendance qu’elle prend dans le cocon familial, ses questionnements sur le futur, sur la sexualité…

Les 25 adolescents, tous débutants devant une caméra, sélectionnés au cours d’un casting qui a attiré 800 jeunes, ont été réunis pendant neuf semaines dans ce que la réalisatrice a appelé « un laboratoire d’études » pour mieux se connaître, apprendre à bouger et à placer leur voix. À partir d’histoires personnelles, elle a imaginé les personnages, leur histoire et distribué les rôles en fonction de la personnalité de chacun. Les jeunes acteurs semblent avoir oublié la présence de la caméra et les adultes, très en retrait, ne font que quelques apparitions.

Jeunesse en sursis

Jeunesse en sursis, au terme de cette démarche peu commune, reste une fiction avec une dimension documentaire renforcée par un artifice insolite, l’insertion, à plusieurs moments du récit, des six acteurs, sur fond blanc, répondant aux questions personnelles qu’un interlocuteur hors champ leur pose, sur leur sexualité, leurs peurs, leur avenir… Une arme à double tranchant : elle enrichit le portrait de la jeunesse, mais casse le rythme du récit.

Jeunesse en sursis propose une approche expérimentale de la construction d’un film. Déroutante pour le spectateur qui attendrait qu’on lui raconte une histoire, elle peut satisfaire le cinéphile curieux, en ce qu’elle donne une vue impressionniste, mais réaliste et universelle, de la délicate sortie de l’adolescence.

Jeunesse en sursis a su attirer l’attention de la critique : retenu dans plusieurs festivals, il a obtenu à Berlin en 2021 le Prix de meilleur long métrage dans la sélection Génération 14+ et été quatre fois récompensé à Odessa, notamment par le Prix du meilleur film.

Jeunesse en sursis

Présentation - 3,0 / 5

Jeunesse en sursis (117 minutes) et ses suppléments (34 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un fin digipack.

Le menu propose le film dans sa langue originale, l’ukrainien, avec sous-titres imposés, au format audio Dolby Digital 5.1.

Un livret de quatre pages, illustré de deux affiches du film, d’une photo de groupe des acteurs et du portrait de six d’entre eux, contient un entretien avec la réalisatrice sur la genèse du film, sur le choix des 25 adolescents, sur leur participation pendant neuf semaines à la maturation du scénario à partir d’histoires personnelles, sur l’intégration dans le montage d’entretiens avec eux.

Bonus - 3,0 / 5

Introduction de la réalisatrice (4’, anglais, sous-titré). Elle dit avoir commencé, cinq ans avant le tournage, à ébaucher le scénario inspiré par ses souvenirs des années de lycée. Les adolescents ont été recherché dans les lycées de Kiev, pendant l’épidémie de Covid et la guerre dans le Donbass, avant l’invasion des troupes russes.

Making of Jeunesse en sursis (30’, ukrainien, sous-titré). Kateryna Gornostai, s’estimant marginale depuis l’école de cinéma, indique aux acteurs qu’ils sont l’élément essentiel du film, pas le scénario. Les dialogues ont guidé le choix des prises retenues dans le montage. Plutôt qu’à une suite, elle songe à une série de 25 épisodes centrés sur chacun des 25 personnages ou à filmer ce qu’ils seront devenus dans cinq ans. L’interdiction du film aux moins de 16 ans en Ukraine a probablement limité sa diffusion, surtout dépendante du bouche à oreille. Elle reçoit toutes les critiques, mêmes négatives : l’important est qu’on parle du film.

Les quelques extraits du film sont sous-titrés en anglais.

Jeunesse en sursis

Image - 4,5 / 5

L’image numérique, légèrement recadrée de 1.85:1 à 1.78:1, bien définie, lumineuse, agréablement contrastée, assure un bon confort de vision dans toutes les conditions d’éclairage et jeux de lumières auxquels se livre la réalisatrice. Un délicat étalonnage respecte les tons de peau.

Jeunesse en sursis

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1, clair, avec une bonne dynamique, une large bande passante et des basses fermes, restitue très naturellement et dans un bon équilibre dialogues et musique. L’ambiance, présente, reste placée sur le plan frontal.

Crédits images : © Oleksandr Roshchyn

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 15 mars 2023
Ce curieux film ukrainien, au centre d’un groupe de 25 lycéens, observe attentivement Masha, l’indépendance qu’elle prend dans le cocon familial, ses questionnements sur le futur, sur la sexualité… Cette vue impressionniste, mais réaliste et universelle, de la délicate sortie de l’adolescence a su attirer l’attention de la critique. Retenu dans plusieurs festivals, le film a obtenu à Berlin en 2021 le Prix du meilleur long métrage dans la sélection Génération 14+.

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Jeunesse en sursis
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