Rimini (2022) : le test complet du DVD

Après sa trilogie Paradis, Ulrich Seidl nous invite à retrouver des personnages pathétiques, dans le triste cadre de Rimini en plein hiver.

Vieux crooner autrichien et gigolo occasionnel, Richie Bravo survit en poussant la chansonnette pour des retraités dans des hôtels miteux de Rimini, sur la côte Adriatique. Son monde commence à vaciller quand Tessa, sa fille désormais adulte, fait irruption dans sa vie et lui demande l’argent qu’il ne lui a jamais donné.

Rimini, une coproduction franco-allemande, sorti dans nos salles en novembre 2022, est l’oeuvre du cinéaste autrichien Ulrich Seidl, né en 1952, scénariste et réalisateur d’une bonne vingtaine de longs métrages, autant documentaires que fictions. Il s’est acquis une réputation internationale en 2001 avec Dog Days (Hundstage) salué par le Prix spécial du jury à la Mostra de Venise.

Nous l’avions découvert avec sa Trilogie Paradis, suivant un moment de la vie de trois femmes. Monté initialement en un seul film de cinq heures, il fut divisé en trois longs métrages, Amour (Paradies: Liebe), sélectionné à Cannes pour la Palme d’or, Foi (Paradies: Glaube), Prix spécial du jury à Venise, et Espoir (Paradies: Hoffnung) sélectionné pour l’Ours d’or à Berlin.

Rimini, avec son regard sans compassion sur des personnages d’une affligeante banalité, reste dans le registre de la Trilogie Paradis, celui d’une comédie humaine, cruelle, désespérante, avec un tribut au mauvais goût et à la chair triste.

Rimini braque la caméra sur le personnage principal, Richie Bravo, un crooner oublié depuis des décennies. Pathétique, empâté, au vibrato chancelant, il vivote en chantant des vieilles guimauves dans les EHPAD ou devant des groupes de touristes en retraite. Ses services de gigolo, généreusement proposés à ses vieilles admiratrices, lui permettent d’arrondir ses maigres cachets.

Le cadre est à l’avenant des personnages. De Rimini, station balnéaire à bon marché de la côte adriatique, montrée en hiver, sous la pluie ou la neige, désertée, tout ce qu’on voit sont des immeubles sans charme surgissant de la brume, fantomatiques. C’est cette même ville qu’avait quittée Federico Fellini à 19 ans, en 1939, pour partir à la conquête de Rome.

Rimini est porté par l’acteur, et scénariste à l’occasion, Michael Thomas, peu connu hors d’Autriche, qu’on avait pu voir dans Paradis - Foi.

Rimini risque, comme les autres films d’Ulrich Seidl, de ne pas plaire à tous, comme il a divisé la critique. Pourtant l’originalité et, surtout, la marginalité de son cinéma ne peuvent laisser indifférent. Si de nombreux films sont vite oubliés, les siens peuvent laisser un souvenir durable, agréable ou non.

Rimini (111 minutes) tient sur une DVD-9 logé dans un fin digipack.

Le menu propose le film dans sa version originale, l’allemand, avec sous-titres optionnels, au format audio Dolby Digital 5.1.

Aucun supplément.

L’image numérique, au ratio original de 1.85:1, un peu trop douce, lumineuse, agréablement contrastée, déploie des couleurs bien étalonnées dans une palette délibérément désaturée, en accord avec la tonalité du film.

Le son Dolby Digital 5.1 assure un bon équilibre entre les dialogues, la musique et l’ambiance, avec un effet immersif discret, mais cohérent.

Crédits images : © Ulrich Seidl Film Produktion GmbH, Bayerischer Rundfunk, ARTE France Cinéma, ARTE, Essential Filmproduktion, Société Parisienne de Production, Bord Cadre Films, Sovereign Films, Osterreichischer Rundfunk