Réalisé par Byambasuren Davaa
Avec
Janchiv Ayurzana, Chimed Ohin et Amgaabazar Gonson
Édité par ARP Sélection
L’histoire du chameau qui pleure contrairement à ce que son
titre pourrait laisser présager, n’est pas du tout une histoire
triste. Heureusement car je n’avais le coeur à pleurer ni sur les
chameaux, ni sur la Mongolie. Et j’eus en fait le coeur transporté
de retrouver dans ce film les valeurs universelles que j’avais été
cherché six ans auparavant lors d’un voyage de six mois en Mongolie.
Un goût de grande liberté se rappela à mon souvenir, je fus de nouveau
saisie par la fraîcheur du dépouillement. Et je lus derrière l’âpre
simplicité du quotidien des éleveurs, la douce harmonie que ces humains
baignés de vaste silence, de vents violents, de chants et de spiritualité
ont su préserver avec la nature.
Si les images colorisées, l’enjouement déplacé du reportage d’Ushuaia
m’avait scandalisée, j’ai retrouvé dans le film de Byambasuren Davaa et
Luigi Falorni l’essence du pays sillonné en 1999. La caméra prend le
temps de fixer un détail ou un panorama. Elle s’attarde sur les gestes
domestiques exécutés avec ferveur et sens. Celui de cette femme tournant
le délicieux thé au lait salé. J’en sentais l’odeur et les bienfaits.
Car son geste est exécuté de la même façon et avec cette même présence
par toutes les femmes de Mongolie. A chaque entrée dans une yourte on
assiste aux mêmes gestes. Et l’imprégnation est si forte !!! C’est sans
doute ce qui fait de ce film le plus beau et le plus fidèle documentaire
que j’ai pu voir sur le pays. Et puis il y a ce fil conducteur qui en fait
un film : réconcilier cette chamelle inexpérimentée avec son petit, à la
robe si différente de la sienne et qui la fit tant souffrir pour naître.
Quelle mystérieuse coïncidence a pu réunir ce phénomène étrange avec cette
réalisatrice ? Car il n’y a aucun artifice dans le rejet de cette chamelle !
Et quel trouble de voir ce chamelon tiraillé entre le besoin charnel d’aller
vers sa mère et la crainte de vivre une fois de plus son rejet.
En tous cas, le film nous cloue sur une magistrale, une évidente conclusion :
la musique… oh, et puis non, vous trouverez bien la fin de cette maxime tous
seuls. A la fin du rituel.
Bon voyage.
Simplicité est le maître mot de cette édition. Le film, une poignée de bonus riquiquis et c’est tout.
On peut gager que le très petit volume de bonus est voulu et que le film doit se
suffire à lui même et laisser place à la rêverie et à l’évasion plutôt qu’au
détail et à l’explication.
Une courte interview de la réalisatrice, un diaporama, les bandes-annonces de
l’éditeur et un dossier de presse sur DVD-rom… Fin.
Quelle beauté ! Sans artifice mais sans non plus basculer dans le côté « réaliste » du documentaire, les images de ce DVD sont d’une tenue impeccable. L’encodage est très poussé et aucun défaut ne vient parasiter le voyage.
Du 5.1 en français comme en VO. La prise de son est étonnante de réalisme, le vent par exemple est omniprésent quelque soit son degré d’intensité… une véritable immersion. En tendant l’oreille, on peut détecter un son pour chaque objet ce qui apporte un sentiment de réalisme oscillant sans cesse entre fiction et documentaire. Mais par contre, on perd une partie importante de cette sensation avec la VF qui sonne très « joué » et élimine quasiment toute l’authenticité du récit mis à part les ambiances et bruitages.